Chapitre 1.

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| Six mois plus tôt |

Encore une journée non fructueuse à éplucher les annonces sur le journal et sur internet en quête d'un travail dans le monde de l'art. J'avais enfin terminé ma licence, j'avais réussi à boucler trois années, et j'avais délibérément choisi de ne pas continuer mes études en entamant un master, comme Melinda l'a fait et elle était bien courageuse, mais je galérais à trouver du travail. 

Les stages n'étaient pas nombreux, les personnes qui se faisaient embaucher étaient détenteurs d'un master ou d'un doctorat, et j'étais encore trop inexpérimentée pour la plupart des galeries dans lesquelles j'ai posé mon CV. J'étais désespérée. Je soupirai une énième fois en jetant mon téléphone sur mon lit avant de m'y laisser tomber. 

Je ne savais pas quoi faire, je n'avais plus aucune piste, et personne ne me venait en aide. Mon tuteur, c'était Monsieur Denzier, mon ex. Et il avait refusé de m'aider à trouver un stage à la fin de ma licence, il avait même refusé de m'adresser directement la parole, préférant m'envoyer un mail. Je décidai de sortir de chez moi pour me vider la tête en allant au Starbucks pour boire un café et me plonger dans mes recherches, au milieu des gens et du vacarme ambiant. 

Je commandai un caramel macchiato sans chantilly et partit m'installer à l'étage, sur l'un des poufs confortables, près des fenêtres. Je sortis mon ordinateur portable de mon sac et commençai mes recherches en me connectant à la wifi du café, sans grande conviction.

« -Vous cherchez un travail en galerie ? » Je sursautai en entendant une personne parler tout près de mon oreille et me tournai aussi vite dans sa direction pour voir de qui il s'agissait. 

Un homme. Blond. Une trentaine d'année, imberbe, avec de beaux yeux bleus. Un sourire ravageur et un air sûr de lui. 

« -Vous m'avez fait peur. » Je lui souris, en signe d'amicalité, et il me répondit sur le même ton sympathique.

 "-Je m'excuse. Je suis Cameron Liebfirst, propriétaire de la galerie d'arts juste en face d'ici. » J'écarquillai les yeux, perdant tous mes moyens. Il le remarqua et sembla s'en amuser. 

« -Je... euh, je m'appelle Emely. » Il me tendit sa main et je la pris en tremblant. 

J'ignorais pourquoi ce mec m'impressionnait autant, il était charismatique, certes, mais je m'étais jurée de ne plus jamais retomber dans les filets d'un mec. 

Je voulais vivre pleinement mon célibat, comme une personne totalement libre et éclairée, sans aucune restriction. Et il était hors de question que je mette les pieds dans une nouvelle relation chaotique qui ne me mènerait à rien d'autre que des larmes ou des déceptions, ou des illusions. Mais son métier m'intéressait bien plus, il pouvait peut-être m'aider dans ma recherche de boulot. J'avais bien fait de sortir prendre l'air.

« -Et donc vous cherchez un boulot dans le monde de l'art ?

-Oui... et c'est très compliqué. Je viens juste de terminer une licence en histoire de l'art, et je galère vraiment à trouver une galerie qui souhaiterait m'embaucher et devenir ma première véritable expérience.

-Oh, vous n'avez jamais exercé ?

-Pas vraiment. J'ai fait un stage de trois semaines l'année dernière pour conclure ma licence mais ce n'était pas vraiment... ce à quoi j'aspire dans ma carrière. »

Il hocha la tête en plissant les yeux. Je remarquai qu'il avait gardé son écharpe et son manteau, et qu'il n'était qu'à moitié assis sur son pouf. 

Comme s'il s'apprêtait à partir avant d'avoir jeté un œil à mon ordinateur, et que je l'avais subitement intéressé. 

« -A quoi est-ce que vous aspirez alors ? » Il se pencha de nouveau vers moi, son coude vint longer le mien et je sentis une chaleur m'envahir par cette proximité. 

(dés)OrdonnéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant