Chapitre 8.

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|PDV Leona.|

Aaron nous avait rejoint avec Warren et Tyler. Ils s'amusaient comme des cons à faire le bordel sur la piste de danse en bousculant les gens autour d'eux pour faire des battles de danse ridicules que les autres personnes autour d'eux rejoignaient. Il y avait une ambiance de folie et tout le monde criait en applaudissant. Je dodelinai de la tête en souriant en coin et me tournai vers le bar pour récupérer ma coupe de champagne. Emely les avait rejoints et se trémoussait sur la piste en riant, la joie transpirant par tous les pores. Elle était si belle, elle aussi. Dans la robe que je lui avais prêtée qui lui moulait le corps, elle était grâcieuse et élégante à la fois. Mais elle fréquentait Aaron maintenant, et j'avais l'impression que quelque chose se dégageait d'eux. J'étais contente pour eux, mais en même temps je ne savais pas trop quoi penser... savoir qu'ils se parlaient aussi... intimement... m'avait quelque peu brisé le cœur. Et je ne savais pas comme réagir face à ces émotions.

La seule chose dont j'avais envie ce soir était de me prendre une grosse cuite pour oublier mon histoire avec Troy. J'avais l'habitude d'être déçue des personnes qui m'entouraient, tous les garçons avec qui je suis sortie m'ont finalement laissée tomber pour ma sœur, ou alors ils me prenaient pour une petite fille sans défense et me cachaient la drague de cette petite salope. Mes parents ne m'ont jamais vraiment aimée, ils ont toujours fait passer ma sœur avant moi et ce depuis sa naissance compliquée. Et je l'ai vécu comme un abandon. Et puis mes relations amicales n'ont jamais été faciles, je me suis beaucoup entourée de mauvaises personnes dans ma vie, jusqu'à tomber sur mes trois amis. Je savais que je pouvais compter sur Aaron, Warren et Tyler. Ils ont toujours été là pour moi et je n'ai que de bons souvenirs avec eux, ce qui a sauvé une partie de mon adolescence et ma vie actuelle. Jusqu'à tomber sur Emely, je savais que je pouvais compter sur elle aussi. Peu de gens m'auraient sorti de mes pensées sombres pour me faire passer une bonne soirée, et m'auraient même accompagnée chez moi en sortant du travail pour que je ne reste pas seule. C'était vraiment une bonne personne. Et je l'aimais même davantage que bien, elle était plus qu'une amie pour moi. Enfin, du moins, j'avais envie qu'elle devienne plus qu'une amie.

Mais ce rapprochement avec Aaron me désarçonnait. Je ne pensais pas qu'elle se rapprocherait aussi vite de mon ami et j'ignorais pourquoi ça me dérangeait autant, ni pourquoi j'éprouvais ce sentiment aléatoire de pincement de cœur mélangé avec de la rancœur et de la joie, puisque rien que de voir son visage heureux me suffisait à reprendre une contenance. Elle était gentille, sensible, à l'écoute et affectueuse. Mais je me rendais compte que j'ignorais pas mal de choses sur sa vie... et que je me confiais beaucoup à elle sans lui poser beaucoup de questions sur elle et ses états d'âme. Quelle égoïste...

J'engloutis mon verre d'une traite, en commandai un autre, m'en emparai et rejoignit mes amis sur la piste. Em' m'attrapa par la main pour me faire tourner sur moi-même et je ricanai en me laissant faire, puis je me collai contre elle. Je voyais bien comment elle me regardait, et j'y devinais une lueur plus intime et intéressée qu'à l'habituelle à chaque fois qu'elle se trouvait dans la même pièce que moi ou que je m'approchais de trop près d'elle. Mais en même temps, cette idée était absurde puisqu'elle couchait avec Aaron, je ne voyais pas comment elle pourrait être intéressée par moi. Puis, qu'est-ce qu'il me prenait de penser une chose pareille ? Je n'étais absolument pas lesbienne ou bisexuelle, ou toute orientation sexuelle autre qu'hétérosexuelle. Je ne sortais qu'avec des hommes, et ç'avait toujours été le cas depuis ma plus tendre enfance. Je me rappelais Gavin, mon premier petit copain en CM2. Nous avons grandi ensemble et je peux le considérer comme un ami à l'heure actuelle puisque ses parents ont emménagé à Los Angeles en même temps que nous puisque son père et le mien travaillent ensemble, même si pas mal de choses nous ont séparés. J'aimais bien Gavin, mais pas comme lui m'aimait. Notre adolescence a été marquée par une amourette compliquée et toxique qui ne me convenait pas, et je l'avais suffisamment trompé avec d'autres garçons, j'avais piétiné son cœur à plusieurs reprises mais il s'accrochait encore à moi. Il avait arrêté ses études de commerce pour faire une formation de barman et tenir le Pub Cascada, notre bar habituel. Et je savais qu'encore aujourd'hui il espérait un retour de couple entre nous deux, mais cette idée ne m'intéressait pas puisque je ne l'aimais pas. Et cette amitié me semblait compliquée.

(dés)OrdonnéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant