| PDV Leona. |
Je me réveillai brusquement, à la suite d'un énième de mes cauchemars. J'en avais assez de ce schéma qui se répétait inlassablement presque toutes les nuits. Un vide immense, noir, dans lequel je me trouvais seule. Et la solitude, je n'aimais plus ça, je ne voulais plus m'y confronter. Je revoyais la silhouette noire d'une femme sans visage qui s'avançait lentement vers moi, avec de longs cheveux virevoltants dans les airs et une aura si sombre. Et puis, une seconde avant que je ne me réveille, elle se précipite sur moi pour tenter de m'étrangler et je m'arrache les cordes vocales dans un cri qui ne sors jamais de ma bouche. Je me réveille en sursaut, transpirant à grosses gouttes, la respiration haletante. Et pour me calmer, il me fallait du temps pour me rendre compte que je n'étais plus dans ce cauchemar et que j'étais en sécurité, dans le lit d'Emely qui était encore endormie. La regarder me calma presqu'instantanément. Ses boucles blondes qui formaient une couronne autour de sa tête, ses traits détendus et sa bouche entrouverte me firent craquer, et mon sourire s'étira. Elle paraissait si paisible, et elle était si belle dans son sommeil. Il paraissait bien plus calme que le mien, et heureusement. Sa vie semblait chaotique mais elle ne me révélait presque rien, et je n'avais pas envie de la brusquer. Mais j'aimerais tellement qu'elle se confie à moi comme je me confie à elle, qu'elle se laisse aller à des confidences qui pourraient nous rapprocher davantage.
Mais j'ai réalisé qu'Emely n'était pas le genre de personne à s'épancher sur sa vie privée et à se livrer à des confidences si intimes qu'elles pourraient lui nuire si elle les délivrait à la mauvaise personne.
Mais j'aimerais tant être la bonne personne pour elle.
La veille, lorsqu'elle m'avait ouvert dans le plus simple appareil et seulement vêtue d'une serviette de bain, je m'étais fait violence en me mordant l'intérieur de la joue pour ne pas lui enlever la dernière chose qui me séparait de sa nudité. Et pourtant, l'envie était si forte...
Je n'étais pas du genre à mettre la charrue avant les bœufs mais j'étais sûre d'une chose : j'étais indéniablement attirée par Emely. Et j'ignorais si c'était une bonne chose parce que je ne savais pas si elle ressentait la même chose pour moi. Et quand bien même, elle devait être expérimentée. Elle ne m'avait jamais parlé de sa vie sexuelle mais elle était si charismatique qu'elle avait certainement déjà expérimenté le sexe avec des filles... alors que j'étais totalement vierge en la matière.
Pourquoi est-ce que je pense à ça, elle n'est même pas attirée par moi !
Je détournai le regard de son visage angélique et me rallongeai sur le dos, calmée. Le soleil ne filtrait pas à travers le store de sa chambre alors je devinai qu'on devait encore être au milieu de la nuit. Je me tournai pour regarder l'heure sur mon portable, qui affichait 4 :45. Je constatai que j'avais deux appels en absence de Joy. Je fronçai les sourcils, ma sœur ne m'appelait que lorsque c'était important. Je me redressai doucement pour sortir de la chambre et m'enfermer dans les toilettes pour la rappeler.
Vous êtes bien sur la messagerie vocale de Joy Mifith. Veuillez laisser un message après le bip.
Je raccrochai avant l'intonation et rappelai aussitôt. Ma jambe tressautait seule tandis que j'étais assise sur la cuvette des toilettes, portant mes ongles à ma bouche pour les ronger. Quelle sale habitude...
« -Leo ?
-Ah, Joy ! » Je m'exclamai en me redressant.
La voix de ma sœur semblait fatiguée. Je fronçai davantage les sourcils, inquiète.
« -Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu as essayé de m'appeler deux fois, ça ne te ressemble pas ! Il y a un problème avec le bébé ?
-Non, tout va bien ne t'inquiète pas. J'ai eu de fortes contractions qui m'ont fait mal, j'ai eu peur d'être prématurée alors Marlon m'a emmenée à l'hôpital où j'ai passé des examens. Notre bébé risque de naître avant la date qu'ils m'ont annoncée, mais il ou elle n'est pas en danger. »
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(dés)Ordonnée
Teen FictionVouloir mettre de l'ordre dans la vie, c'est une chose beaucoup plus difficile à dire qu'à faire. Certains parlent d'un renouveau, d'une page qui se tourne ou d'un déclic. D'autres, moins chanceux, n'ont pas le choix. Après des années d'errance am...