Chapitre 6.

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Une semaine après cette entrevue, je reparlais avec Aaron de temps en temps, nous remémorant notre moment sexuel intense que j'avais hâte de remettre. Mais mes journées au boulot se ressemblaient toutes et je devais tout mettre en œuvre pour boucler une exposition. Je me dirigeai d'ailleurs en direction du bureau de Maggy pour décider des dépenses pour le buffet et le salaire de chaque exposant. Ce n'était pas une mince affaire, certains demandaient plus que d'autres parce qu'ils avaient plus de visibilité ou qu'ils étaient reconnus dans davantage de pays que d'autres, mais les inégalités n'étaient pas vraiment le maître mot de Cameron.

« -Ah, Emely tu tombes bien j'allais venir te voir ! Me lança la rouquine lorsque j'arrivai vers elle.

-Pour discuter des prix d'Alainjuno ? »

Elle fit les gros yeux et acquiesça. Ce peintre de nu était vraiment très sec sur ses prix, il imaginait que pour la simple vue de beaux corps de femmes nues il fallait payer des sommes astronomiques. Et il refusait d'entendre raison, il voulait qu'on lui donne 8 000€ pour chaque prestation, soit 32 000€ au total. Et c'était hors de question qu'on le paye autant alors que Jean-Paul Agosti ne demandait qu'une compensation de 10 000€ pour la journée complète.

« -Emely, tu as préparé le dossier sur la sculpteuse indienne ? Me demanda Luis en s'approchant de moi en trottinant.

-Je ne l'ai pas encore terminé, je te le dépose ce soir sur ton bureau.

-Ajoute-lui quatre mètres carré pour sa sculpture d'Adam Groff. »

Je fis les gros yeux en me tournant complètement dans la direction de mon collègue qui s'apprêtait déjà à partir.

« -Attends, elle a sculpté le visage du mec de Sex Education ? »

Il ricana et acquiesça tout en continuant de s'éloigner. Je soufflai en me frappant le front. Cette sculpteuse me donnait du fil à retordre, elle avait une liste d'œuvres plus longue que celle de Picasso et Dali réunis et je devais tout répertorier pour la faire venir et lui caler suffisamment de place pour tout son matériel. J'adorais son travail mais elle m'épuisait.

« -Tu savais qu'elle faisait autant de trucs, toi ? Je demandai à Maggy en soufflant exagérément par la bouche.

-Oui, j'en ai entendu parler. » Ricana-t-elle.

Je m'adossai à mon siège en m'étirant bruyamment, la tête rejetée en arrière.

« -Je n'aurais pas dû l'appeler, elle... elle me donne trop de travail.

-Mais Cameron adore ce genre d'artistes, tu vas être bien récompensée et tu vas enrichir un sacré carnet d'adresses, ils vont tous être impressionnés par ta détermination. »

Je souris en coin. Elle avait raison, et malgré ce que je disais, j'adorais me surpasser et m'impressionner moi-même.

|15h30|

Après une rapide demande d'autorisation pour utiliser les spots de la ville pour certains éclairages supplémentaires auxquels j'avais pensé pour les œuvres d'Alainjuno, je me relevai de mon siège pour me diriger à la salle de pause et y prendre un café. J'avais bien mérité une pause, je courrais dans tous les sens depuis le matin-même et je n'avais même pas pris le temps de manger en même temps que les autres ce midi.

Lorsque j'arrivais, la salle était vide et la machine à café libre. Je fouillai dans le fond de mon sac à main pour y trouver une pièce d'un euro que je mis dans la fente et appuyai sur un long café bien noir sans sucre. Je m'assis en attendant que mon bien coule et sortis mon portable pour checker mes messages. Sans surprise, j'avais un message enflammé d'Aaron. Et un autre de Jenny qui me proposait une soirée chill ce week-end avec toute la bande. J'acceptai avec plaisir, ça faisait longtemps que je ne les avais pas vus et j'avais bien envie de me détendre en leur compagnie.

(dés)OrdonnéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant