Chapitre 13

9 1 0
                                    

« -Et donc tu comptes aller à un vernissage avec ton patron en lui faisant croire que t'es en couple avec Leona pour qu'il te foute la paix ? »

Je soupirai en relevant mes mains devant mon visage pour jouer avec mes bagues.

« -Non, ce serait trop gros et il n'est pas con. »

Aaron ricana. Après ma conversation avec Leona, j'étais de si bonne humeur que je m'étais rendue chez Aaron avec le sourire aux lèvres et qu'on avait bu un verre en discutant de nos journées respectives. Je lui avais raconté ma mésaventure en m'emportant légèrement, ce qui l'avait excité, et nous nous étions lancés dans nos aventures mêlant sécrétions et sueur et nous étions à présent dans son lit en train de reparler de cette histoire qui me turlupinait, malgré que Leona m'ait rassurée.

« -Donc tu ne vas juste rien lui dire ?

-Ouais. S'il me pose la question je lui dirai que je n'ai personne dans ma vie et qu'après tout, je ne lui ai jamais laissé penser une telle chose.

-J'avoue, il s'est monté la tête tout seul le con. »

J'éclatai de rire. C'était la meilleure solution, après tout Cameron est allé tout seul vers le chemin rapide de la conclusion. Je n'ai pas dit que j'allais rejoindre mon copain, je lui ai dit que je rejoignais quelqu'un. Ç'aurait pu très bien être ma sœur, mes parents, ou mon actuel sexfriend.

Nous nous étions un peu rapprochés avec Aaron, je savais des choses sur sa vie et on se confiait de temps en temps sur nos problèmes respectifs, nos insécurités ou simplement sur des aspects de nos vies. Je savais par exemple qu'il avait une sœur plus jeune que lui qu'il aimait beaucoup mais qui était rebelle et n'en faisait qu'à sa tête, et qu'elle avait un succès phénoménal envers les garçons. Ses parents étaient séparés depuis trois ans mais étaient restés en bons termes même si son père avait refait sa vie avec une femme qu'Aaron n'aimait pas, et que sa mère profitait de son célibat retrouvé. Il retrouvait souvent des hommes qu'il ne connaissait pas dans sa maison, mais ça ne semblait pas le perturber plus que ça et ses anecdotes me faisaient rire.

Côté cœur, il m'avait avoué que c'était autant désastreux que moi et qu'il était tombé amoureux une seule fois d'une fille de vacances qui lui avait brisé le cœur en embrassant un autre garçon devant ses yeux pendant le feu de camps de fin d'été quand il avait onze ans. J'avais rit à cette histoire parce que c'était absurde mais il était sérieux. Depuis, il n'avait jamais rien eu de sérieux, seulement des histoires courtes et sans importance de temps à autres.

« -Tu dors ici ou pas ? Que je prévoit la machine à café pour demain. »

Je souris en coin. Sa machine à café était si vieille que seul lui savait comment elle fonctionnait. La dernière fois que j'avais utilisé cette machine, je m'étais renversé de l'eau bouillante sur le pied et je l'avais réveillé en hurlant à la mort. J'en avais encore une cloque au petit orteil.

« -Ouais, j'suis trop fatiguée pour rentrer. »

Il acquiesça et s'extirpa des draps pour descendre et trifouiller sa machine dans la cuisine, encore nu comme un ver. Je me tournai sur le ventre pour m'endormir, ces histoires et mon travail me fatiguaient plus que de raison, je ne trouvais pas le sommeil facilement.

Pam pam pam

D'énormes coups fous furieux me sortirent de mes songes. Quelqu'un était en train de s'acharner sur la porte d'entrée d'Aaron. Je grognai en me tournant pour être sur le dos et m'étirai.

Pam pam pam

Les coups étaient de plus en plus forts et furieux. Je fronçai les sourcils et secouai légèrement Aaron pour qu'il se réveille.

(dés)OrdonnéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant