Chapitre 20

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Toujours dans le présent, dans le jardin du chalet, Canada.

– Euh... merci c'est gentil, mais tu sais je peux encore me servir toute seule, je suis pas maladroite à ce point, ai-je expliqué un peu mal à l'aise.

– Oui je sais, mais comme tu as renversé ton verre ce matin je me suis dit...

– Tu t'es dits que j'allais avoir besoin d'aide à chaque fois que je veux me servir, ai-je dit sûre de moi.

Manon m'a regardé l'air de me dire « mais qu'est qui te prend de finir ses phrases ». Antoine aussi avait l'air troublé.

– Euh... et bien non pas vraiment, j'ai juste voulu être gentil.

Je me sentais un peu stupide, mais j'ai fait comme si de rien n'était. Je lui ai simplement répondu que ça l'était, mais qu'il n'était pas obligé de le faire à chaque fois.

– Au fait, pour manger on sait dit avec Agathe que ça serait plus simple de faire des sandwichs, nous a expliqué Jordan.

– Ce sont tous les mêmes, a ajouté Agathe.

J'allais me servir, mais j'étais un peu loin de l'assiette qui contenait les sandwichs. Par chance je n'ai pas eu à me lever, car Antoine s'est « gentiment » levé pour m'en prendre un. Manon m'a de nouveau regardé l'air de me dire « mais à quoi il joue là ? ». J'ai fait en sorte de rester zen, même si c'était très compliqué. Quand soudain, Antoine m'a demandé si je voulais encore de l'eau, car mon verre était vide.

– Non, merci ça ira, mais je crois qu'il faut qu'on parle, lui ai-je dit un peu gênée.

– Ah... euh... et bien je t'écoute.

Je me suis levée pour m'éloigner un peu du groupe, il m'a suivi. Je n'avais vraiment aucune envie d'être désagréable, mais il était vraiment nécessaire de mettre les choses au clair.

– Le prend pas mal mais... je vois très bien où tu veux en venir en te comportant comme ça avec moi, et je vais être claire, je n'aie pas envie être en couple... enfin pas maintenant en tout cas, ai-je expliqué très précautionneusement. Tu comprends ?

– Oui j'ai très bien compris puisque tu me l'as déjà dit ce matin, mais encore une fois je veux juste être gentil c'est tout, m'a-t-il répondu.

– D'accord, j'ai bien compris mais ce que je veux dire... c'est que j'ai pas besoin que tu sois constamment là pour m'aider au moindre de mes faits et gestes. J'ai pas besoin que tu me serves un verre d'eau dès que j'ai soif, ni même que tu me prennes un sandwich, je peux le faire toute seule. Je comprends que tu veuilles être gentil, surtout après la journée d'hier mais là c'est un peu trop, si bien que s'en est presque pas naturel, ai-je gentiment expliqué.

– Donc là tu essayes de me dire gentiment que tu préférerais que j'arrête de faire tout ça ?

– Oui voilà... enfin oui et non, disons que je suis pas contre l'idée mais si ça pouvait être moins systématique ça serait cool, ai-je dit sèchement.

– D'accord, donc un coup faut que j'arrête de faire des remarques et le lendemain faut que j'arrête d'être trop gentil, a-t-il constaté.

J'ai préféré ne pas répondre, car je sentais qu'on allait finir par s'énerver.

*

Une fois assise, Antoine a déplacé sa chaise le plus loin possible de moi, ce qui m'était bien égal. Manon l'a regardé s'éloigner de moi puis elle allait me regarder, mais Antoine a tourné la tête vers elle. Manon s'est alors mise à parler à Nick pour faire diversion. Je n'avais plus faim, je me suis alors remise à lire, j'avais besoin de penser à autre chose.

Au Cœur du CanadaTome 1. Un Nouveau DépartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant