Chapitre 26

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Toujours dans le passé, quelques jours plus tard.

Nous étions au début du mois de mai. Je commençais à avoir vraiment envie de quitter Antony. Ça faisait huit mois que nous étions ensemble, et il était toujours incapable de me faire cofinance. Sans compter qu'il faisait toujours ses crises de jalousie et ce même en public.

À la fin du mois d'avril nous avions été tous les deux à la fête foraine de mon village. À cette fête foraine j'ai croisé un ami et je lui ai donc fait la bise pour lui dire bonjour. Et puis j'avais vraiment très envie de présenter mon petit-ami à mes potes, donc je pensais pouvoirs les présenter.

Mais cela s'est passé autrement, Antony a continué de marcher tout droit en ignorant complètement mon ami. J'avais tellement honte, mais le pire c'est ce qu'il m'a dit après « Je peux savoir qui c'est ». J'avais juste envie de lui dire que s'il s'était arrêté je lui aurais dit. Mais il semblait énervé, alors j'ai simplement répondu que c'était un pote de Manon et qu'il mangeait avec nous des fois. Mais il n'a rien voulu savoir et il a commencé à faire sa crise. Je lui ai donc immédiatement dit qu'on rentrait et qu'on en parlerait chez moi.

Depuis ce week-end, je commençais vraiment à croire que ça ne servait à rien d'espérer des efforts venant de lui. Cependant, je ne pouvais pas les faire à sa place, du moins pas à chaque fois.

Surtout que c'est vraiment épuisant d'avoir un petit-ami comme ça, il faut tout le temps être d'accord avec lui, toujours faire comme lui et ne jamais lui faire de remarque. Sinon il s'énerve, par contre quand c'est lui qui me fait des remarques là c'est normal. Enfin bref, je commençais vraiment à saturer.

– J'ai vu qu'il y a un film qui à l'air vraiment bien qui sort début août, tu crois qu'on pourra aller le voir ensemble ? Ai-je reçu de la part d'Antony.

– Euh je sais pas encore, je pars deux semaines mi-août, ai-je répondu sans grande envie d'aller au cinéma avec lui.

– Et moi je suis en vacances chez mes grands-parents début août, mais on peut y aller la dernière semaine.

– Je sais pas je t'ai dit et d'ici là je serais peut-être occupée, lui ai-je répondu un peu agacée.

*

J'ai posé mon téléphone sur la table de la bibliothèque du lycée, je devais travailler, j'avais un contrôle à la fin de la semaine. Je n'avais donc pas le temps de m'énerver avec lui.

Je me suis replongée dans la lecture de ma leçon, tout en faisant abstraction de Manon qui n'arrêtait pas de parler. J'avais du mal à me concentrer, en plus mon téléphone n'arrêtait pas de s'allumer à cause des messages d'Antony. Je me suis alors énervée, Manon m'a regardé sans comprendre ce qu'il se passait.

– Ça va pas ? m'a-t-elle demandé.

– Non ça pas, j'essaye de réviser, mais tu n'arrêtes pas de me parler, et en plus de ça Antony n'arrête pas de m'envoyer des messages, ai-je dit énervée.

– Bon bah... je vais essayer de ne plus te parler, quant à ton mec dis lui que tu révises, m'a-t-elle répondu comme si cela était évident.

– Oui, mais il s'en fout, et puis il va s'énerver si je lui dis ça, ai-je répondu au bord des larmes.

– Tu es sûre que ce n'a pas de rapport avec autre chose ? m'a-t-elle demandé avec curiosité.

– Je sais pas, disons que je me pose beaucoup de question.

Je lui ai fait part de mes doutes et elle m'a dit que le plus simple était d'en parler avec Antony. Je lui ai dit que ça serait compliqué mais que j'allais essayer. Cependant elle m'a aussi fait part de ses impressions, elle trouvait qu'il était trop possessif, trop jaloux, et surtout qu'il voulait tout le temps tout savoir. Elle avait raison et je trouvais ça étouffant, mais j'avais déjà essayé de lui en parler et ça n'avait rien changé.

J'ai répondu à Antony que je ne voulais plus qu'il me parle avant la fin de la journée. Ce qu'il a fait malgré le fait qu'il ait râlé au début, mais il a fini par dire que j'avais raison et que c'était pour mon bien.

*

Quand je suis rentré chez moi après les cours je ne lui ai pas envoyé de messages, j'avais vraiment envie d'être tranquille. J'ai donc fait mes devoirs pour le lendemain et une fois fini je suis allée me coucher.

La bibliothèque de l'université était remplie d'étudiant, si bien qu'il m'a fallu un moment avant de trouver une table libre. Je me suis installée et j'ai sorti le travail que j'avais à faire. Quelques minutes plus tard, Manon est venue me rejoindre.

Alors ? Comment il va ? Lui ai-je demandé.

Bien, la rééducation avance vite et il a fait beaucoup de progrès, m'a-t-elle expliqué. Mais toi, ça va ? M'a-t-elle demandé un peu inquiète.

Ça va mieux depuis quelques jours, ai-je répondu en esquissant un sourire.

Quand même, ça doit pas être facile de voir le mec dont t'es amoureuse sortir avec une autre fille, a-t-elle remarqué.

En ce qui me concerne, c'est un peu l'histoire de ma vie. Mais il est vrai, que c'est pas très agréable.

Oui enfin ça va, c'est pas comme si tu étais complètement toute seule. Tu nous as nous, tes amis, ainsi que tous les gens avec qui tu t'entends juste bien, m'a-t-elle dit en souriant.

Alors non, je t'arrête tout de suite, je n'aie aucunement envie de me mettre en couple, ni maintenant ni jamais, ai-je protesté.

Elle n'a pas réagi à ce que je venais de dire, sans doute se disait-elle qu'elle n'avait aucune chance de me faire changer d'avis. De toute façon, nous avions déjà eu cette conversation des dizaines de fois. Manon a sortie ses affaires puis elle s'est mise à travailler... Puis tout s'est troublé...

***

Au Cœur du CanadaTome 1. Un Nouveau DépartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant