Toujours dans le présent, à l'appartement, Montréal, Canada.
– Ça n'a pas l'air d'aller ? Lui ai-je demandé sans comprendre sa réaction.
– Je ne savais pas que tu lui parlais, m'a-t-il dit sèchement.
– À vrai dire, c'est lui qui m'a donnée ses coordonnées parce qu'il voulait qu'on reste en contact, et puis on s'entend plutôt bien, ai-je expliqué simplement.
– Et il va revenir à Montréal ? M'a-t-il demandé un peu agacé.
– Oui il revient début décembre, il va passer les fête de fin d'année au chalet. D'ailleurs nous aussi Molly me l'a déjà proposé, ai-je dit tout sourire.
J'avais hâte d'être en fin d'année et de vivre mon premier hiver au Canada. Manon m'aurait certainement regardé, l'air de me dire que j'avais surtout hâte de revoir Tony. Mais elle oubliait que j'aimais Antoine et surtout que Tony et moi nous entendions juste bien. Par chance, Antoine ne pensait pas comme Manon et il m'a simplement souri, il devait sans doute se réjouir de passer les fêtes avec moi.
*
J'ai ouvert le message de Tony, il me disait que finalement il arriverait à Montréal dès la fin du mois de novembre, soit plus tôt que prévu. Puis j'ai reposé mon téléphone. Antoine a rangé ses affaires puis il m'a rejoint près de la fenêtre. Je lui ai souri et il m'a pris dans ses bras pour m'embrasser.
– Étant donné qu'on a fini ce qu'on avait à faire, peut-être qu'on pourrait regarder un film tous les deux ? m'a-t-il proposé.
– Oui c'est une bonne idée.
Nous nous sommes dirigés vers le salon, mais à peine installés sur le canapé, mon téléphone s'est mis à sonner. Je me suis donc levée, car je l'avais mis à charger dans la cuisine, Manon était en train de m'appeler. C'était assez inhabituel, en général elle faisait cela quand je n'étais pas à l'appartement, afin de me prévenir qu'elle sortait. J'ai décroché en me disant qu'elle devait avoir une raison valable.
En effet elle avait une raison valable, c'était même ce qu'on pouvait appeler un cas d'extrême urgence. Elle était complètement paniquée et dépassée par ce qu'elle venait de vivre, si bien que sous le choc de la nouvelle je me suis assise. Antoine m'a regardé sans comprendre ce qui se passait, puisqu'il n'entendait pas ce que disait Manon. Quand soudain notre conversation s'est coupée, mon téléphone n'avait plus de batterie. Je suis donc retournée m'asseoir sur le canapé pour expliquer la situation à Antoine.
– Je suis vraiment désolé, mais on va pas pouvoir regarder un film maintenant, Manon vient de me dire que... Arthur et Jordan ont eu un accident de voiture...
Jordan était arrivé à Montréal il y a quelques jours, il venait pour annoncer à ses parents que lui et Agathe aller s'installer dans les environs. Pour autant ça n'a pas apaisé les tensions qu'il y avait entre lui et son père.
– Elle était en train de faire les magasins avec Judith et Agathe. Ils devaient venir les chercher une fois leurs achats terminer, mais ils sont jamais arrivés, ai-je ajouté. Actuellement elles sont à l'hôpital, je pense que je vais aller les rejoindre.
– Je vais t'accompagner, m'a-t-il dit. Ça t'évitera de prendre le bus, et puis j'ai envie de rester avec toi.
– C'est vraiment gentil, merci beaucoup.
J'étais stressée, j'ignorais encore dans quel état se trouvaient les deux frères. Je suis descendue voir leurs parents, mais ils devaient déjà être à l'hôpital. Antoine me suivait avec mon sac et mon manteau sur le bras. Il a ouvert sa voiture et je m'y suis glissée dedans, puis il s'est installé et m'a tendu mes affaires. Je me suis empressée d'enfiler mon manteau, car j'avais très froid.
Nous nous sommes alors dirigés vers l'hôpital général de Montréal. Il était seulement à vingt minute de mon appartement, cependant il y avait beaucoup de circulation et nous avons mis plus de temps que prévu.
*
Une fois là-bas, nous avons rejoint Manon qui était assise dans le hall de l'hôpital. Je me suis assise à côté d'elle et je lui ai demandé s'ils allaient bien. À la façon dont elle a réagi, je me suis rendu compte que la question n'était pas vraiment adaptée à la situation. Il était évident qu'ils avaient quelques choses, sinon ils ne seraient pas à l'hôpital.
– On nous a dit que le choc n'avait pas était trop violent, car ils respectaient les limitations de vitesses, a expliqué Manon au bord des larmes.
– C'est tout ? Tu sais pas ce qu'ils ont ? Ai-je demandé paniquée.
– Non je sais pas, je suis pas médecin, ça fait une heure qu'ils font des examens, m'a-t-elle répondu énervée.
– D'accord, c'est pas la peine de t'énerver.
Elle s'est levée pour aller se prendre un café puis elle est sortie prendre l'air. Antoine s'est assis à la place de Manon, il pensait sans doute qu'elle ne reviendrait pas tout de suite.
Je n'aimais pas vraiment les hôpitaux, je n'y allais que si je n'avais pas le choix et cela arrivait assez rarement. C'était un endroit assez stressant pour moi, je ne supportais pas la vue du sang. Par conséquent le fait d'être assise sur les sièges les plus proches de l'entrée ne m'arrangeais pas vraiment. J'ai posé ma tête sur l'épaule d'Antoine afin de me détendre un peu.
– C'était vraiment nécessaire que tu t'énerves avec Manon ? m'a demandé Antoine
– Alors, je tiens à préciser qu'elle s'est énervée toute seule, moi je lui ai juste posé une question, ai-je fait remarquer.
– Donc tu crois vraiment que si Manon en savait plus sur l'état de santé de Jordan et Arthur elle ne te l'aurait pas dit, a-t-il constaté.
– Non c'est pas ce que je crois, je pensais juste qu'elle en savait plus et que comme s'était grave elle voulait me le dire petit à petit, j'ai pas réfléchi, ai-je expliqué.
Il m'a regardé l'air de me dire qu'il n'y croyait pas une seule seconde. Alors avant qu'il n'ait le temps d'ajouter quoi que ce soit, je me suis levée pour aller dehors dans le but de m'excuser au près de Manon. Il avait raison, ce n'était pas nécessaire de s'énerver.
*
Dehors Manon faisait les cent pas, son café à la main, elle semblait très stressée. Je me suis approché.
– Je n'aurais pas dû te parler comme ça toute à l'heure. Excuse-moi, ai-je dit timidement.
Je n'aimais pas vraiment m'excuser, pour moi, c'était un peu comme admettre que j'avais tort.
– C'est pas grave... cette situation est compliquée pour tout le monde, chacun la gère comme il peut.
Elle était au bord des larmes. Soudain M. Jones est sorti de l'hôpital, il s'est dirigé vers nous, il semblait soulagé.
– Ils vont bien. Enfin ils se sont tous les deux cassés le poignet et une cheville mais sinon ils vont bien.
Un grand « ouf » de soulagement nous a échappé. Nous nous sommes précipitées à l'intérieur de l'hôpital. Manon avait tellement hâte de retrouver Arthur, elle avait eu très peur de le perdre. J'aurais sans aucun doute réagi de la même façon si Antoine s'était retrouvé à la place d'Arthur.
– Ils vont passer quelques jours ici. Et une fois guéri, ils reviendront faire de la rééducation, nous a expliqué M. Jones.
Une fois à l'intérieur, Manon s'est immédiatement dirigé vers la chambre d'Arthur. Agathe et Mme Jones étaient déjà dans la chambre de Jordan. Je me suis dirigé vers les bras d'Antoine qui m'a embrassé, puis nous sommes allés les rejoindre.
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Au Cœur du CanadaTome 1. Un Nouveau Départ
RomanceDeux amies qui sont à l'opposé l'une de l'autre, partent faire leurs études au Canada. Rachel est une jeune femme plutôt timide et a un énorme manque de confiance en elle, mais elle va faire tout son possible pour sortir de sa zone de confort. Tandi...