8. Zari

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Zari leva les bras au-dessus de sa tête pour étirer les muscles de son dos avec un petit gémissement. Elle avait l'impression que chacun de ses membres la faisaient souffrir. Une partie de ses courbatures était dû au sol de pierre sur lequel elle dormait chaque nuit, le reste à l'entraînement intensif auquel elle se soumettait depuis qu'ils étaient arrivés dans l'église en ruine où Kassyen lui avait dit de se cacher.

Celle-ci tenait encore debout, ce qui constituait un miracle en soi. Les murs blancs étaient envahis par la végétation, les coussins de prière en lambeaux et infestés d'insectes et les fenêtres rendues opaques par la saleté. Les peintures des dieux étaient délavées sur les murs, rendant leurs traits difficilement reconnaissables. Zari trouvait la situation ironique, étant donné qu'aucune des personnes ayant trouvé refuge ici ne croyait en les divinités pour lesquelles cette église avait été construite.

En apercevant les rayons du soleil qui s'infiltraient difficilement à travers les fenêtres crasseuses, Zari se redressa et repoussa la couverture qui la recouvrait. Elle attrapa son ruban noir et entreprit de se tresser les cheveux. Lorsqu'elle eut terminé, elle se leva et récupéra un pantalon et un t-shirt noir à manches longues et au col montant. Après avoir jeté un regard en direction d'Esta, Hefi et Aron, qui dormaient recroquevillés les uns contre les autres à quelques mètres d'elle, elle ouvrit la porte menant à l'arrière de l'église.

Elle retira les vêtements qui lui servaient de pyjama et enfila les nouveaux, sans oublier d'attacher une dague au niveau de sa cheville, puis elle ouvrit la seconde porte. La morsure du froid contre sa peau lui fit un bien fou. Elle profita une seconde de la brise, avant de s'élancer en direction de la forêt.

Elle courrait chaque matin pendant deux heures, puis elle prenait un petit déjeuner avec les autres, pour ensuite s'entraîner avec Hefi jusqu'au déjeuner. L'après-midi, elle s'appliquait à retrouver ses muscles en faisant des séries de pompes, d'abdos et de squats, et ne s'arrêtait que lorsque la lumière du jour commençait à décliner.

Elle voyait déjà les effets sur son corps. Débarrassée de sa crainte de ne jamais retrouver son ancienne forme, Zari se sentait plus légère, même si l'inquiétude ne la quittait pas.

Kassyen aurait dû arriver trois jours plus tôt.

Elle ne pouvait chasser ce mauvais pressentiment qui lui collait à la peau. Cela la rendait irritable et paranoïaque, ce qui n'était bon pour personne. C'était aussi pour ça qu'elle passait autant de temps dehors. Elle préférait rester seule, plutôt que de s'énerver pour une broutille qu'elle regretterait par la suite.

Lorsqu'elle commença à être trop essoufflée pour continuer, Zari rebroussa chemin et rentra dans l'église. Une odeur de nourriture l'accueillie dès qu'elle passa le pas de la porte. Elle adressa un sourire quelque peu forcé à ses compagnons et alla s'asseoir sur l'un des coussins qui étaient disposés autour du feu.

- Tu as faim ? demanda Esta en lui tendant une pomme.

En réponse, le ventre de Zari gargouilla.

- Je ne sais même pas pourquoi je te pose la question, ajouta la rousse avec un gloussement.

Zari croqua dans le fruit et replia ses jambes, appuyant ses coudes sur ses genoux.

- Tu devrais te ménager, murmura Esta à sa gauche.

En face d'elles, Aron mangeait assis sur les jambes de Hefi. Il avait finit par accepter la situation, ce qui était un soulagement.

- Je vais bien.

- Et moi je suis la prochaine reine d'Osnov, grommela son amie avec exaspération.

- Bonne chance. Maksym Yemenko est insupportable, rétorqua Zari.

The Assassins - T2. L'âge noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant