The Assassins - T2. L'âge noir

13. Zari

Debout à l'arrière de leur petite embarcation, Roman tenait nonchalamment la barre de navigation tout en discutant avec Kassyen. Le reste de leur groupe était assis sur le pont en bois, certains combattant le mal de mer tandis que d'autres discutaient à voix basse.

Cela faisait trois jours qu'ils étaient sur l'eau.

En arrivant à Straskà, Zari avait découvert que le prince avait tenu sa promesse : un bateau les y attendait. Cependant, l'embarcation était petite, ce qui rendait la cohabitation compliquée. Zari n'en pouvait plus d'entendre Roman parler à longueur de journée. Elle n'était pas la seule. Kassyen semblait toujours à deux doigts de le jeter par-dessus bord. Il l'aurait sûrement fait, si son ami n'avait pas été le seul à savoir naviguer.

- Nalyensky, lança Kassyen à voix basse.

Il désigna l'horizon d'un signe de tête. En regardant dans la direction indiquée, Zari aperçu les tours blanches du palais de Tvenyev.

- Enfin, souffla-t-elle.

Elle se leva et rejoignit avec précaution l'arrière du bateau, faisant attention à n'écraser les doigts de personne.

- Contourne la ville vers l'entrée Ouest, demanda Zari à Roman.

- Pourquoi ? C'est la plus fréquentée, s'étonna-t-il en haussant les sourcils.

- Faites-moi confiance, répliqua la jeune femme. On aura aucun mal à passer.

Kassyen et Roman échangèrent un regard. Le haussement d'épaules du premier suffit à convaincre le second, qui se reconcentra sur la rivière. Celle-ci était de plus en plus fréquentée. Alors qu'ils avaient passé des jours sans croiser âme qui vive, ils étaient maintenant entourés de dizaines de bateaux.

Le regard de Zari se posa sur sa fille, qui était dans les bras de sa grand-mère, comme souvent depuis qu'elles s'étaient rencontrées. Nelya ne cessait de lui raconter des histoires remplies de magie et d'amour, tandis que la petite fille la regardait de ses iris grises innocentes. Le portrait était attendrissant, même pour quelqu'un comme Zari.

Son attention fut détournée lorsqu'Esta vint se poster en face d'elle.

- T'es vraiment sûre que c'est une bonne idée ? demanda-t-elle pour la quinzième fois.

Zari soupira et rejeta sa tête en arrière.

- Je ne te parle même pas du fait d'aller tranquillement discuter avec le fils d'un type qui, au cas où vous l'auriez oublié, vous veut tous les deux morts ! s'exclama-t-elle en désignant les deux assassins.

Kassyen souffla et se laissa glisse par terre, adossant son dos au bastingage.

- On a déjà eu cette conversation, Esta, dit-il. Je ne croyais pas que quelqu'un pouvait être aussi chiant que Roman, mais tu es en train de battre son record là.

- Eh ! s'indigna le brun.

- Je peux savoir quand Tasha s'est retrouvée classée dans la catégorie des personnes auxquelles on fait confiance ? poursuivit la rousse en ignorant les deux hommes.

- Le jour où elle m'a sauvée d'une embuscade, répondit Zari. S'il te plaît, Es. Je te promets que vous serez en sécurité.

La Varicienne plissa les yeux.

- Tu crois réellement que je prendrais le risque si je n'étais pas sûre de moi ? s'agaça la Nolie. Je vois le mal partout, mais étrangement je serais devenue totalement aveugle aux défauts de Tasha ?

- Je ne sais pas. Peut-être que t'as oublié le passé après quelques heures passées sous ses draps ?

Zari contracta sa mâchoire.