26. Zari

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Des hoquets de peur retentirent autour d'eux. La plupart des gens partirent immédiatement, pour emballer quelques unes de leurs possessions avant de courir pour leurs vies.

Le regard de Minah balaya l'assemblée des quelques uns qui étaient restés, jusqu'à s'arrêter sur Zari. Elle se détacha de son frère et s'approcha d'elle, le regard suppliant.

- Vous pouvez les arrêter, non ? Vous pouvez nous sauver ? S'il vous plaît... Je vous en supplie... Je ne peux pas y retourner. Je ne peux pas... Je ne peux pas...

Elle tomba à genoux et enfouit son visage dans ses mains, le corps secoué de sanglots incontrôlables. Zari s'accroupit à son niveau et encadra son visage, lui faisant délicatement relever la tête.

- Calme-toi, lui intima-t-elle.

- Vous m'avez... sauvée à... à Skobah... Vous l'avez tué, et vous m'avez aidée. Je vous en supplie...

- Tout va bien, ma belle, murmura Esta en s'agenouillant à côté d'elle.

Elle lui caressa les cheveux avec délicatesse.

- Personne ne te fera du mal, et personne ne se fera enlever ce soir, ajouta la rousse.

Zari et elle échangèrent un regard entendu, habité d'une lueur sombre. Elles connaissaient la douleur de Minah. C'était aussi la leur et celle de milliers de femmes. À travers leurs yeux, un message passa : il était hors de question que cette fille remette un pied à Osnov.

Sans rien dire, Esta se leva et courut jusqu'à leur tente. Zari s'éloigna de la fille et croisa le regard de Kassyen.

- Marchands d'esclaves, traduit-t-elle.

Ses traits devinrent graves et il acquiesça.

- On va s'en mêler, n'est-ce pas ?

Zari hocha la tête.

- Non négociable.

- Tu dis ça comme si j'allais refuser une opportunité de refaire le portrait à quelques esclavagistes, rétorqua l'autre.

- Pas besoin de me demander, ajouta Hefi.

Esta revint avec son sac et le posa par terre. Elle l'ouvrit et commença à lui tendre son équipement.

- Zari ! Qu'est-ce que tu fais ? quémanda sa mère. On doit fuir !

- Fuir ne servirait à rien. Ils nous traqueraient. On ne ferait que reporter cet affrontement à plus tard.

Elle serra les attaches d'un corset en cuir noir autour de son ventre et commença à glisser ses armes dans les emplacements prévus à cet effet. Le cuir était dur, suffisamment pour bloquer un coup et remontait jusqu'à la base de sa poitrine. Elle attacha ensuite une jarretière autour de sa cuisse droite et y rangea cinq dagues, tout en écoutant les paroles de ses parents.

- C'est de la folie ! cria son père. Tu ne peux pas te battre contre ces gens ! Ce sont des monstres et si nous voulons survivre, nous devons partir !

Sans répondre, elle protégea son avant-bras gauche avec un morceau du même cuir que son corset et y attacha son plus petit poignard.

- Pourquoi est-ce que tu as autant d'armes ?! s'exclama son frère.

- J'ai toujours autant d'armes sur moi. Je les avais retirées pour éviter de vous effrayer, avoua-t-elle.

Il n'était plus question de les préserver. C'était trop tard pour ça. Si des marchands d'esclaves étaient vraiment là, elle devrait les tuer.

The Assassins - T2. L'âge noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant