Never give up ...

30) PDV de Kei

Ryan, Ryan, Ryan mais où es-tu bon sang? Maman et papa sont mort d'inquiétudes et moi aussi. Kana angoisse à l'idée qu'il te soit arrivé quelque chose et tu occupes constamment ses pensées. Est-ce là ta manière de l'attirer dans tes filets ? Je ne peux rien faire à part attendre que tu reviennes et qu'enfin je redevienne sa préoccupation n*1. Voilà maintenant 3 jours que tu es parti mais où?

Il faut que j'arrête de me torturer, depuis tes aveux, chaque nuit un même cauchemars vient troubler mon sommeil. Je vous vois, toi et elle, heureux, amoureux, dans un futur plus ou moins proche. Vos enfants sont à vos côtés et vous souriez tous de toutes vos dents. Vous avancez sur un long chemin menant à un cimetière, au milieu se trouve une tombe à l'abandon, aucune fleur ne la recouvre, rien ne montre que la personne enseveli ici a un jour été aimée. Les inscriptions funéraires sont écaillées, seul le prénom du mort est resté intacte "Kei". C'est ici que je repose dans ce futur où je n'ai pas de place. Je n'ai pas l'impression qu'ils viennent me voir mais plutôt qu'ils étalent leur bonheur pour me faire rager de l'au-delà. Pour me montrer ce à quoi je n'aurai jamais le droit.

À chaque fois je me réveille couvert de sueur et tremblant. Je calme mes sanglots pour ne pas alerter Kana et me rendors appréhendant qu'un jour cela devienne la réalité.

Ma mère fait les cents pas dans la pièce ce qui a le don de m'énerver. Je prends sur moi pour ne pas lui faire la remarque et redirige mon attention sur mon film.

- J'ai peur ! Vraiment je n'en peux plus mais où est-il? Kei tu n'aurais pas une idée ?
- Non maman pour la millième fois je ne sais pas. Arrête de t'en faire, il est grand, il sait se débrouiller.
- Kei soit plus compréhensif s'il te plait, dit Kana.

Très bien, je ne risque pas d'avoir raison avec ces deux là, j'aimerai au moins qu'elles gardent leurs inquiétudes pour elles, je n'en peux plus de les entendre pleurnicher.

Le téléphone de ma mère se met à sonner, on lit l'espoir sur son visage lorsqu'elle avance sa main pour le saisir. Elle retient son souffle et décroche.

- Allo? Oh mon dieu mon chéri ... oui .. oui ... bien sur je comprends ... mais non voyons ... d'accord je leurs dis ... à ce soir, je t'aime.

Elle raccroche et se tourne vers nous les pouces en l'air en signe de victoire.

- Alors Christelle ?
- Il est à la maison, il était resté chez un ami pour " faire le point ".
- Sur quoi ?
- Je ne sais pas Kana, je ne lui ai pas demandé. Je ne veux pas le brusquer, l'important c'est qu'il soit sain et sauf.
- Vous voyez, j'avais raison, vraiment les femmes toujours à imaginer le pire.

La porte s'ouvrit dans un grincement strident, Cindy apparu, le sourire aux lèvres comme à son habitudes quoi que plus prononcé ces derniers temps. On voit qu'elle meurt d'envie de raconter la raison de sa joie nouvelle, mais nous ne lui demandons rien, elle finira bien par craquer et par déballer son sac dans un mic mac de gestes pour illustrer ses propos.

- Kana c'est l'heure.
- Oki j'arrive.

Ma mère la pris dans ses bras et lui frotta le dos affectueusement.

- À demain ma chérie.

Elle et Cindy sortirent pour se rendre en salle de soin. Ma mère vint s'asseoir au bout de mon lit et mît mon film en pause.

- Raconte moi.
- Pardon?
- Je te connais mieux que personne Kei, tu es mon fils, je sais bien quand tu vas mal. Quel est le problème?
- Maman ... je ne veux pas avoir à parler de ça avec toi.
- Oh ... ah oui, c'est vrai tu devrais en parler avec ton père.
- Non non non non non, attends qu'est-ce que tu t'imagines ?
- Ben Kana et toi vous... enfin tu veux...
- Non.
- Quoi?
- On s'est mal compris. Je ne comptes pas coucher avec elle... enfin pas tout de suite.
- Autant pour moi.

Elle soupire, soulagée de ne pas avoir à me faire un cour en matière de ... vous voyez quoi. Ma mère a vraiment les idées tordus, j'aurai dû en profiter pour la taquiner, mais je ne suis pas un expert dans ce domaine et le rouge me monte vite aux joues lorsqu'on aborde de tel sujet.

- Si ce n'est pas à propos de ... que se passe -t- il ?
- Tu vas te moquer de moi...
- Mais non mon cœur, moi aussi j'ai été amoureuse tu sais, ton bonheur n'aura jamais l'air ridicule à mes yeux.
- C'est Ryan.
- Ton frère ?
- Il l'aime.

Elle me regarde comme si elle avait vu un clown puis éclate littéralement de rire ... ce n'était pas faute de l'avoir prévenu.

- Désolé mon poussin mais cela paraît tellement improbable, c'est ta petite amie.

Je lui explique le fond du problème, mes craintes, la confession de Ryan etc.
Elle fronce les sourcils signe de profonde réflexion et me fixe sans rien dire. Le temps passe et elle ne semble toujours pas prête à me répondre, j'en viens à me demander si je n'ai pas rêvé mes mots. Elle se lève finalement et arpente de nouveau la chambre.

- Maman?
- Je m'en doutais.

On n'est passé du "improbable" au j'en étais sûr... faudrait savoir.

- Tu n'as pas à t'inquiéter mon choux. Il ne te la prendra pas, raison petit un: un grand frère ne pique pas la copine de son petit frère ; petit deux : elle t'aime et rien ne la fera te quitter, surtout pas Ryan.

J'aimerai bien en être aussi convaincu, après tout qu'ai-je de plus que lui ?

Elle m' ébouriffé les cheveux gaiement et redresse ma tête pour planter son regard dans le mien.

- Tu l'aimes ?

Bien sûr, quelle question. Je doute seulement de moi et avec toutes les incertitudes qui nous entour je manque cruellement de confiance en moi. Mais ce dont je suis sûr c'est que je l'aime, les petits papillons qui virevoltent dans mon estomac me le rappelle à chaque fois que je la vois.

- Oui.
- Alors assure mon loulou, met toute ton énergie à la rendre heureuse ce sera plus constructif.

Elle me serre dans ses bras et m'embrasse le front, tout en s'excusant de devoir partir si tôt mais elle doit s'assurer de la santé de Ryan. Je la rassure et lui fais signe quant elle quitte la salle. Je reprends mon film , apaisé de mes soucis même si je sais que la bataille sera bien plus féroce que ce que ma mère à l'air de penser.