Never give up ...

35) PDV de Kana

Je pensais que la situation avais évolué mais je me trompée. Le cycle infini de la tristesse ne semble pas vouloir s'arrêter, il se passe toujours quelques choses pour me remettre au fond du trou. La chute fut moins rude, Kei et Jack on directement penser mes blessures à coup de blague ou d'anecdote rigolote. En apparence je ne semblais pas si choquée, j'ai ris, discuté comme à mon habitude. Je ne les ai pas laissé voir ma peine. Mais derrière mon sourire se trouve une blessure profonde qui ne cicatrise jamais, elle saigne continûment et s'allie à ma maladie pour me faire lâcher prise ... rendre l'âme.

Les larmes ne m'ont jamais aidé. Il suffit qu'une seule d'entre elles passent la frontière de mes yeux pour que les autres suivent en un flot intarissable. C'est donc les joues sèches que j'ai appris la deuxième mauvaise nouvelle du jour car elles n'arrivent jamais seules.

Ryan celui qui pour moi n'avait aucun soucis, aucun problème n'était finalement pas en reste. Jack a sauté les détailles mais le fait est là, il est partit. Ce fut le coup de trop. Est-ce mon malheur qui contamine mes proches ? Pourquoi tout semble se faner autour de moi ?

Une nouvelle fois j'ai gardé le sourire pour éviter les larmes. J'ai fait l'indifférente alors que soyons réaliste, Ryan compte pour moi et le savoir dans la nature sans lieu où loger a fait rendre l'âme au gardien de mon cœur, m'inondant de nouveau de pensées négatives.

Ce matin j'ai donc arrêté de faire semblant, à quoi bon ? Mon regard se perd de nouveau dans le vide, mon esprit est ailleurs. Mais je ne me sens pas plus mal ainsi. Mon cerveau est déconnecté, je plane me laissant aller dans un pessimisme néfaste. Si je ne repousse pas la douleur peut être deviendra-t-elle normal.

Je me conduis égoïstement, je sais. Kei fait de son mieux pour me faire réagir, égailler ma journée. Mais mes ténèbres sont trop sombres, la lumière de Kei ne parviendra pas à les dissiper. Je ne veux pas l'emporter avec moi dans ce monde froid où mon esprit se réfugie quand je fuis la réalité. Une certaine distance entre nous s'impose, j'ai besoin d'espace, d'être seule pour accepter ce qui m'arrive et j'espère me relever plus forte à l'arrivée.

La morosité touche tout le monde, même Cindy qui ces derniers temps rayonnait d'un éclat particulier se laisse aller.

Kei est en salle de soin je suis donc seule dans la chambre avec ma mauvaise humeur. Trois coups retentissent et Cindy apparaît.

- Ça fait longtemps qu'on a pas eu une petite discussion entre fille.
- Bien trop longtemps.

Avant l'admission de Kei, Cindy et moi nous retrouvions une fois par semaine pour un après-midi entre fille. Elle prenait sur son temps libre pour moi. Je n'ai jamais compris pourquoi elle s'occupe de moi ainsi, elle a dépassé le simple rôle d'infirmière et s'aventure sur un chemin beaucoup plus périlleux. Mais sa présence et son soutient m'ont aidé à tenir parce qu'avoir une amie dans ces moments difficile c'est toujours un plus. Je n'avais pas été jusqu'à penser qu'elle pourrait vouloir m'adopter. Pour moi c'était les orphelins ou les enfants dans les pays pauvres qui étaient concernés lors d'adoption. Cette solution m'offrirait un nouveau départ, une nouvelle vie en quelque sorte. Mais pour cela il me faudrait affronter ma mère au risque de faire ressortir les fantômes du passé.

- Ma belle tu sais j'étais sérieuse la dernière fois et je voudrais vraiment savoir ce que tu en penses. Je ne veux pas te séparer de ta famille si tu ne le souhaite pas, après tout elle était enfin revenue peut être aurais-tu voulu repartir sur de bonne base.

Elle fuit mon regard et parle étrangement vite. Sa peur de mon refus me prouve que ce n'était pas des paroles en l'air. Elle y a réfléchit longuement.

- Cindy ...
- Excuse moi je sais c'est stupide, parlons d'autre chose veux-tu ?
- Bien alors je ne te dirais pas à quel point ta proposition m'a ému et le fait que j'étais d'accord. De quoi veux-tu parler ?