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A mon réveil, le mignon petit garçon est de retour. C'est lui qui est venu se coucher dans le lit avec moi. La matinée semble bien avancée tout de même...
Le petit qui suce son pouce, voyant que je suis éveillée se lance dans un monologue:

"- Ciao, mi chiamo Massimo e tu sei Valentina! Mio zio ha detto di fare la brava con te perché mi hai salvato!!!  Grazie grazie grazie zia Valentina!!! Sei molto bellissima!! Hai i capelli come una volpe!!"
Je n'ai pas tout suivi mais il est question de son tonton, don Valentino et il me remercie de quelque chose.
"- Lo zio mi ha detto di avvisarlo quando sei sveglia! non muoverti zia!" Il claque un baiser sonore sur ma joue et part en trombe vers la porte qui n'est pas fermée. Le petit espoir qui vient de naître dans mon coeur s'effondre en deux secondes: en me redressant, j'ai senti une vive douleur dans la jambe, et deux hommes armés sont en faction devant la porte. L'oncle surgit comme un beau diable et m'extirpe du lit. Je vois mon sac au pied du lit. Il m'emmène dans la pièce voisine, un dressing rempli de vêtements d'homme parfaitement classés et il m'apporte mon sac.
"- habillez vous, nous allons déjeuner !" Il ressort et je l'entends claironner au petit d'aller se laver les mains.
Bon sang... Chez quel espèce de fou je suis tombée?
Un instant après, il rentre encore une fois sans frapper alors que j'essaye de mettre mes baskets aux pieds et il se baisse pour mes les enfiler. Il ne me laisse pas le temps de les enfiler qu'il me jette en travers de son épaule, me coupant le souffle. Il attrape le petit par la main et nous emmène sur une terrasse où un déjeuner est servi. Il n'y a que trois chaises. Les hommes aux alentours sont armés et en position de surveillance. Mais ce n'est pas moi qui suis surveillee mais les alentours.

Une petite bonne en tenue d'autrefois apporte un risotto aux champignons et au peccorino. Don Valentino me fait signe de goûter et c'est un véritable délice. Après plusieurs bouchée, il me surprend en déclarant:
"- j'ai statué sur votre sort..." Je suspends ma fourchette en vol et demande:
"- qu'allez vous faire de moi?"
"- j'ai fait vérifier votre identité, il est maintenant prouvé que vous avez été enlevée dans le restaurant d'Abbondanza et que vous êtes innocente. Néanmoins... Vous nous avez vu en action à l'entrepôt"
"- monsieur... Don Valentino... Je ne dirai rien, vous m'avez sauvée du pire. Je garderai pour moi ce que j'ai vu. Je n'ai rien vu d'ailleurs..." Je déclare avec précipitation.
"- et vous avez sauvé mon neveu et moi par la même occasion, car sinon, ma belle soeur m'aurait probablement tué... Voire castré !"
Je marque un instant d'étonnement a cette déclaration. Puis mon cerveau revient à l'essentiel:
"- vous allez me libérer n'est ce pas?"
"- vous êtes désormais mon invitée. Vous serez en sécurité en ces murs et sous la surveillance de mes hommes. Si vous souhaitez vous balader, je vous accompagnerai, ou je vous octroierai des gardes du corps."
"- je vous remercie, mais je vais reprendre ma route et quitter la Sardaigne"
"- non"
"- comment ça non?"
"- non. Ici, c'est moi qui fait la loi. Je vous offre le statut d'invitee et ma protection. Profitez en, je suis rarement aussi généreux."
"- mais je ne veux pas de votre hospitalité ! Je veux retrouver ma liberté!"
"- soit je vous renvoie aux écuries, soit vous acceptez mon offre. Il n'y a pas de 3eme choix. Capito?"
Je baisse la tête, vaincue. "- si".
"- bene!" Il se lève et prend le petit dans ses bras. "Cosa farai questo pomeriggio, diavoletto?"
"- la piscina con zia!!!"
"- zia è ferita, devi stare molto attenta a lei...te l'affido OK?"
Le petit approuve d'un vaste hochement de tête en serrant ses bras sur sa poitrine.
"- le petit souhaite profiter de la piscine avec vous? Il y a un côté adapté à lui. Vous voulez bien vous joindre à lui? J'ai du ... Me débarrasser de la nounou qui l'a perdu de vue ce matin..."

Un rire nerveux m'échappe.
Il ne rit pas.
Qu'a-t-il fait à cette pauvre fille ?
"- je... Je ... Oui."
"- Forza, zia, andiamo a prendere i costumi da bagno!!" Le petit m'entraîne dans le dédale de la maison alors que je boîte avec mon attelle et la canne fournie par ... Mon geôlier.

Série: Mafia. Tome 1. L'oeil de Monte scuroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant