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A mon réveil le lendemain, je suis encore plus mal fichue que la veille. Je ne sais pas... C'est peut être la situation ici et là proximité de ma première rentrée universitaire qui m'angoisse mais je suis épuisée, même après une bonne nuit de Sommeil, je me traine, je ne me sens pas jolie, ni dans le miroir, ni dans les yeux de Valentino qui n'est tout simplement pas présent. Je pense qu'il a eu ce qu'il voulait de moi et que je ne l'interesse plus. Le petit Massimo passe la matinée avec moi, et l'après-midi, son professeur de musique se présente et l'emmène dans la bibliothèque, où trône un magnifique piano laqué noir.

Depuis la chambre. Je joue avec mon porte-feuille que j'ai récupéré peu de temps auparavant tout en regardant les allers et venues dans l'allée ombragée qui mène à la maison. Une idée me vient alors en tête. Je me lève de l'appui de fenêtre, et je cours à la table de chevet d'où j'extrais une enveloppe épaisse. J'ai écrit depuis quelques jours cette lettre à Valentino pour lui expliquer mon mal être face à ses absences et son indifférence.

"Valentino, ne viens pas me récupérer je ne sais où. Tu m'as fait découvrir l'amour et la passion, et tu m'as offert ce que j'attendais de la Sardaigne : une formidable aventure, voilà pourquoi je tenais à te remercier... mais je comprends à ton attitude et tes absences que ma présence t'a lassé. Je rentre en France pour mes études comme cela a toujours été prévu.
Valentino, si il demeure quoique ce soit entre nous, nous pourrons reprendre là où nous nous sommes arrêtés, aux prochaines vacances. Je ne te demande pas de m'attendre, je ne pense pas que tu sois ce genre d'homme" comme écrire cette phrase m'a coûté... "Je t'aime tel que tu es, mais la situation au manoir n'est pas vivable et je ne peux rester enfermée dans cette cage, aussi dorée soit elle.
Je tiens beaucoup à Massimo et à toi. J'espère que Fabiano va se remettre de ses blessures et que tu excuseras ce départ sur la pointe des pieds...
Bien à toi, ta Valentina"

Je regarde autour de moi, cherchant un endroit où la mettre pour qu il la trouve, mais pas l'une des femmes de chambre de la demeure. Je la pose entre le drap et l'oreiller, elle est presque invisible. Je me faufile hors de la chambre sur la pointe des pieds, évitant le manège incessant des domestiques et de ses hommes de main. Un 4x4 noir est stationné devant la maison, portes ouvertes. Je n'aurai probablement pas d'autres occasions. Un coup d oeil à droite puis à gauche me laisse à penser que le chemin est libre et je cours jusqu'au véhicule. En entrant dans l'habitacle, j'entends des voix lointaines approcher. J'active le bouton qui permet de descendre la banquette, je me glisse dans le coffre entre le sacs qui y ont été déposés et je referme la banquette sans la claquer, tant les voix me paraissent proches. Deux hommes discutent puis je sens un léger mouvement dans la voiture et la portière claque. La voiture roule quelques mètres et j'entends une voix erraillee me demander, avec un fort accent Italien : "- alors, on essaye de filer entre les doigts du patron?"
Une vague de froid glacial me paralyse brusquement. Après quelques secondes de stupeur, l'homme ajoute: "- mais je vous comprends, je n'aime pas trop ce que le patron fait aux femmes"
"- aux femmes"
"- oui, vous n'êtes pas la première... Il vous enferme, vous baise, vous soumet puis il se lasse de vous..."
Je pince les lèvres, bouleversée. C'est donc ça qui m'est arrivé?
"- Ada... La mère du petit... Il l'a baisé et il l'a refilé à son frère. Aucun des deux n'a jamais eu ne serait ce que du respect pour elle... Regardez ce qu'ils lui ont fait ... Il lui ont tout pris... Même son fils... On arrive à la grille, claquez bien la banquette et restez silencieuse".
Je claque la banquette et un instant après j'entends le conducteur plaisanter avec les gardes à la grille puis la voiture reprend sa route, roulant avive  allure. Après plusieurs dizaines de minutes, l'homme s'arrête et m'annonce que nous sommes tout prêts de l'aeroport. Quand le coffre s'ouvre, je suis éblouie un bref instant et je sursaute en sentant quelque chose s'enfoncer dans ma peau.
Noir.

Série: Mafia. Tome 1. L'oeil de Monte scuroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant