Série: Mafia. Tome 1. L'oeil de Monte scuro

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Point de vue de Valentine.

Un étrange balancement me soulève le coeur. Après quelques secondes à faire une mise au point interne, je papillonne des yeux pour essayer de capter des images de mon environnement.

Un plafond orné d'immenses auréoles d humidité.
Alors que j'essaye de faire le point, mon coeur se soulève brusquement dans une apparente chute vertigineuse. L'impact. Mon coude bat douloureusement.
Je lève les yeux plus haut et un homme massif me domine.
Il a l'air d'un bagnard, avec sa cicatrice qui lui barre le sourcil, et son air vicieux. Mon instinct me fait me recroqueviller immédiatement.

Il rit comme un dément.
"- Bella... Bella rossa!"
"- Don Valentino..." Je tente, mais il me coupe immédiatement :
"- che Valentino! mi scoperò la sua puttana!..."
Et il enchaîne les insultes à mon encontre, me détaille par le menu tous les sevices sexuels, toutes les humiliations qu'il va me faire subir, qu'une fois qu'il en aura fini avec moi, je ne serais plus apte à marcher ou à me nourrir, qu'il me donnera à ses hommes pour les amuser... Je perds vite le fil, comprenant que je ne gagnerais rien à essayer de le comprendre. Avec son téléphone, il me filme, recroquevillée dans un coin de la pièce tandis qu'il rit a gorge déployée.
"- Sarà un ricordo per il tuo Valentino!! sorridi puttana!"

Il referme son téléphone et pose la main sur sa ceinture pour la déboucler, la sonnerie de son téléphone retentit et il répond en jurant. Après quelques secondes de conversation, il me jette un regard agacé avant de refermer son pantalon et de m'adresser des menaces sur ce qu'il me fera dès qu'il en aura l'occasion.

Dès son départ, je cherche autour de moi quelque chose pour m'échapper. La porte est scellée, aucune autre ouverture. Le mur est constitué de parpaings ce qui exclue la possibilité de passer à travers une cloison légère. Il n'y a rien dans cette pièce, a part des cartons vides. Je retombe sur mes genoux devant les cartons. Mes bras entourent mes jambes et je me balance dans un geste compulsif pendant je ne sais combien de temps. Après de longues minutes, je sors de ma torpeur. Je déballe tous les cartons, sans succès. Au moment où je vais balancer le dernier, mes doigts entrent en contact avec quelque chose de lisse. Bon sang... Si il n'y a rien de mieux... Je tenterai au moins ma chance...

Je glisse mon arme de fortune dans mon décolleté et après plusieurs minutes d'attente, j'entends le bruit particulier de la clé dans la serrure.
Je bondis sur mes pieds tandis que les gonds grincent de façon sinistre et j'ai la surprise de voir une femme entrer. Ada.

Celle-ci m'assene un sourire venimeux et pénètre plus avant dans la pièce.
"- zia Valentina... " Fait-elle en appuyant sur le mot zia - tata, comme son fils m'appelle. "Comme je suis heureuse que tu sois venue à moi..."
"- quoi?"
"- tout ça... C'était moi depuis le début ... J'ai commencé par la mise en place d'un système de terreur chez nos protégés, de corruption des flics du coin et j'ai organisé le putsch contre Fabiano... J'ai même organisé l'accident contre Massimo vois tu..."
"- mais... Pourquoi?"
"- c'est Valentino qui m'intéressait, mais je n'ai pas réussi à capter son attention... Alors je me suis rapproché de son frère pour graviter autour de lui... Il a un fort sens de la famille alors j'ai compris que temps que le frère serait dans les parages... Je ne l'aurai pas...mais tout a capoté... Le putsch contre Fabiano, ma tentative de prendre le contrôle de la familia et même l'accident de mon fils, puisque tu t'es interposée!"
"- pourquoi faire du mal à massimo..."
"- je me moque du gosse. Pour ce qu'il m'intéresse... Mais Valentino étant très famille, je pensais qu'il prendrait soin de la veuve de son frère qui vient de perdre son fils vois tu..."
"- tu es un monstre!"
"- ahah... mais tu as tout fait capoter... et maintenant, mon seul souhait est de faire souffrir Valentino. De te faire souffrir. Lilio va s'occuper de ton cas. Ensuite tous les hommes. Et ensuite je prendrais plaisir à te découper par le menu, centimètres par centimètres"