Série: Mafia. Tome 1. L'oeil de Monte scuro

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La découverte du poney, son installation puis la promenade ont épuisé le petit Massimo. La cuisinière de son Valentino avait préparé des pâtes à l' arrabiata absolument succulentes mais le petit s'endormait littéralement devant son assiette. Valentino claqua des doigts et une femme âgée apparut pour emmener le petit à sa chambre.
"- une nouvelle nounou?"
"- oui, je ne veux pas abuser de votre temps." Je saute sur l'occasion.
"- je peux aller faire quelques achats en ville si le petit est sous bonne garde?"
"- faites moi une liste de ce dont vous avez besoin et je vous le ferais fournir." Un air goguenard se peint sur son visage. Je tente le tout pour le tout...
"- c'est que j'aimerai trouver des cartes postales pour ma famille... Des souvenirs..."
Son visage se ferme et il se care dans son fauteuil sur la terrasse, m'ignorant.
"- Don Valentino... Vous avez dit vous-même que je n'étais plus prisonnière mais invitée..."
Ses mâchoires se contractent. J'accroche mes deux mains à son bras je quémande "- s'il vous plaît..."

Il redresse la tête et d'un geste de la main accompagné d'un "- basta", il chasse tous ses hommes de la terrasses. Ils s'éloignent et je me demande un instant si je ne dois pas moi aussi partir. Un tic nerveux au niveau de sa bouche me cloue sur le siège.
"- tesorino, quand je dis non. C'est non." Je baisse la tête, comprenant au ton sec qu'il vient d'employer qu'aucune discussion ne parviendra à le faire changer d'avis.
J'entends qu'il lâche un soupir.
Il pose ses mains sur les accoudoirs de ma chaise et me tracte jusqu'à lui. Des genoux encadrent les jambes et je relève timidement mes yeux vers lui, l'observant à travers mes cils.
"- tu ne te plais pas chez moi?"
"- c'est que... Je ne sais pas ce que je fais ici... Quand j'ai obtenu mon diplôme, mes parents m'ont offert ce voyage. Rien ne se déroule comme prévu... Pour quelques jours ce n'était rien mais je ne veux pas rester à végéter et faire de la piscine à longueur de journée... Je voudrais voir le monde..."
"- j'ai fouillé ton sac avant de te le rendre. Aucune réservation d hôtel, pas d'activité réservée... Ici au moins tu as tout le confort .."
"- ce n'est pas une question d'argent... C'était un choix le camping sauvage"
Il glisse, avec un sourire amusé "tu peux camper dans le domaine ..."
Je lui offre un pauvre sourire. Il soupire puis pose les mains sur les miennes.
"- bien... Nous allons te rendre ta liberté."
Je relève brusquement la tête et le jette dans ses bras.
"- Merci! Merci Valentino!!!"
D'un bras, profitant de mon mouvement, il me soulève de ma chaise et me hisse sur ses genoux. Le rouge me monte immédiatement aux joues et je joins mes mains dans un geste nerveux. Je joues avec les doigts. Sa main passe sur ma joue, mon menton, puis il incline mon visage vers le sien et sa bouche couvre la mienne. Le baiser est chaud et tendre, sa bouche bouge doucement contre la mienne et sa langue force le passage de mes lèvres. Il intensifie le baiser et je me sens devenir toute molle contre lui.

Il me relâche et murmure d'une voix tendre, que je ne l'ai entendue employer qu'avec le petit Massimo :.
"- tu es sure de vouloir partir?"
Je le mords la lèvre inférieure mais hoche tout de même la tête, quoique j'ai encore la tête qui tourne.
"- ça va contre mes principes, mais soit "
Je me niche dans ses bras, comprenant qu'il cède vraiment.
Contre ma tempe, il ajoute:
"- je mets une condition. Je te ferai déposer en ville demain matin.  Reste pendant 24h dans la ville et fréquente les lieux que je vais t'indiquer: le marché, qui a lieu demain matin, la plage, le restaurant "Almonzo" même si il n'est pas terrible et le café "chez Gino". Au terme des 24h, si tu n'as pas de nouvelles de ma part, tu pourras faire ce que tu souhaites et quitter la région, mais j'insiste pour que tu respectes ce délai."
"- pourquoi?"
"- fais ce que je te demande et je te rendrais ta liberté tesorino."

J'acquiesce.
Un pincement nait cependant dans ma poitrine.