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Elle semble surprise de nous voir tous les deux dans la cuisine. Sa pose est moins lassive tout d'un coup. Elle n'était clairement pas là par hasard, perchée sur ses hauts talons avec son déshabillé sexy. Elle avance dans la pièce, revêche, et don Valentino se poste devant elle.
"- Devi delle scuse a qualcuno a me sembra!"
Elle prend un air bravache et dresse le menton, en signe de défi.
"- pronto!"
"- non c'è bisogno. Scusa"
"- meriti di meglio"
"- Ti sei scusato, capo? Ho sentito che era tua prigioniera"
"- Non fare la sfacciata. È mia prigioniera. Non è libera. chiedigli scusa corretamente."
"- madame, je présente mes excuses pour avoir levé la main sur vous" crache-t-elle de mauvaise grâce. "Et merci d'avoir sauvé mon fils" ajoute-t-elle après un regard sauvage de Don Valentino. Je comprends ce qu'il s'est passé quelques heures plus tot. Elle a du croire que j'étais la nounou qui avait commis le défaut de surveillance.
"- excuses acceptées" que pourrais-je dire d'autre? Sous le regard de l'autre démon en plus... " Valentine"
"- ohohoh!! Tino... ecco la tua femminile!!"
"- basta!" Il frappe un grand coup sur le marbre du comptoir et la femme se tait brusquement "dégage de là Ada! Va retrouver ton fils ou ton mari mais je ne veux pas que tu restes dans cette maison. Demain, tu disparais"
"- tu me refuses l'asile? Et à mon fils?"
"- pas à ton fils. Mais à toi oui"

Elle recule comme sous le coup d'une gifle. Elle quitte la cuisine d'un pas rageur et claque la porte. Valentino se tourne vers moi et l'incident semble ne pas l'avoir affecté le moins du monde. Il me soulève dans ses bras. Je murmure "- je peux marcher"
Il me pose sur mes pieds et tourne le dos. Il s'éloigne de quelques pas et quand il se retourne mon visage est encore déformé par la grimace de douleur de ma pauvre tentative de pas. Un sourire moqueur se dessine sur son visage. Il comble l'espace qui nous sépare et me souleve par les fesses et me plaque contre lui. Le rouge me monte immédiatement aux joues. Il parcourt la maison et grimpe l'escalier à grands pas. Au moment où il entre dans le couloir menant à ses appartements, il ralentit brusquement.

Cramponnée à lui, je tourne la tête pour voir pourquoi il ralentit. Il n'y a rien dans ce couloir. Il enroule plus fermement ses bras autour de moi et avance à pas mesurés. La porte de chambre est fermée alors qu'il l'avait laissée grande ouvert.
"- laisse moi faire..." murmure-t-il dans mon cou. Il m'appuie sur la porte et m'embrasse à pleine gorge. Surprise, je me tortille pour échapper au baiser mais la porte cède dans mon dos me déséquilibrant. Me sentant partir en arrière, j'enroule vivement les bras autour de son cou pour éviter la chute. Il part dans un grand éclat de rire et réajuste ma position dans ses bras. J'entends un hoquet de surprise dans mon dos. Je tourne la tête pour voir d'où vient le bruit et j'aperçois Ada, allongée alanguie sur le lit. Je comprends tout le petit manège. Il devait se douter que c'était elle et c'est pour ça qu'il est entré dans la chambre en m'embrassant ...  Mais pourquoi ?

Valentino lance une réplique acerbe en italien et la femme quitte la chambre enragée. Valentino me dépose sur le lit, comme tout à l'heure et il fait le tour avant de se glisser dans les draps. Il éteint la lumière et je sens qu'il se rapproche de moi. Tout mon corps se crispe et je sens sa main sur ma hanche.
Je donne une ruade pour lui échapper mais je me sens saisie par ses mains sans douceur. Il me tracte jusqu'à ce que je sois adossée à son torse.
"- je ne compte pas mettre un de mes hommes en faction devant la chambre pour surveiller tes tentatives de fuite. Tu dormiras donc dans mes bras. J'ai le sommeil léger. Inutile donc que tu essayes de te faufiler loin de moi... È chiaro?"
Je ne réponds pas et il le pince la fesse.
"- È chiaro?"
"- si..."
"- si, Valentino." Exige-t-il. Comme je résiste, il positionne ses doigts sur la fesse pour recommencer et je m'empresse de murmurer "- si, Valentino !" Il laisse échapper un rire amusé et promène son nez contre ma nuque, dans mon cou, il remonte jusqu'à mon oreille puis ma paumette. Là, il ronronne contre ma peau :

"- Bella notte, mia dolce"

Série: Mafia. Tome 1. L'oeil de Monte scuroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant