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Le vacarme explose à nouveau tandis que je suis tirée de la ruelle vers une voiture. J'entends qu'on hurle mon prénom. Je me débats. Mes pieds raclent les pavés. On me lâche. Je tombe lourdement sur le sol, sentant les hématomes de mes côtes de rappeler brusquement à moi. Je suis sure d'avoir des côtes cassées vu comme j'ai le souffle coupé. On me repeche aussitôt. On me pousse sur le siège arrière de la voiture sombre qui démarre en trombe.
"- adesso rompo il culo alla, zoccolla! scoparti così forte che sputerai sangue! Quando Don Tino ti troverà, sarai una merda!  e ti scoperò davanti ai suoi occhi, prima di finirlo!"
Sa main passe dans mes cheveux et les tire en arrière, me forçant à me cambrer, tirant sur mes côtes blessées et m'arrachant des larmes. J'ai de plus en plus de mal à respirer.
"- È così che mi piacciono le donne! Quando piangono!" (C'est comme ça que j'aime les femmes. Quand elles pleurent!)

Il glisse la main dans mon haut et tire sur le col, l'arrachant jusqu'au milieu de mon ventre. Mes mouvements désordonnés ne parviennent pas à repousser mon agresseur qui m'arrache entierement le haut.
Je suis secouée. Le conducteur du véhicule fait une embardée et que le passager avant arrache une arme à feu d'un sac à ses pieds et tire par la fenêtre. Mon agresseur me crache encore quelques insanités et réussit à passer la main sous mon soutien gorge, pinçant méchamment mon téton, m'arrachant un cri.
Le véhicule est brusquement éjecté vers l'avant, les roues incontrôlables nous font aller vers la glissière de sécurité puis exécuter un quasi demi-tour nous plaçant perpendiculairement à la voiture nous poursuivant, qui vient nous percuter.

Le monde est sans dessus dessous. La voiture fait quelques tonneaux me projetant dans l'habitacle alors que les airbags se déploient à l'avant. Un tas d'objets volent autour de moi. Quand la voiture s'immobilise sur le flanc, je mets quelques secondes à retrouver mes esprits. je repère un objet noir brillant contre la portière. Le flingue du passager avant. Mes bras attachés m'empêchent de m'en saisir alors dans un réflexe, je me couche dessus pour éviter qu'ils s'en emparent. La portière est arrachée à ses gonds et une forêt de bras armés se pointent vers nous. On extrait le connard
qui a essayé d'abuser de moi, à moitié assommé de l'habitacle. Ça remue un peu vers l'avant, tandis que les airbags se dégonflent lentement. Un homme, petit, sec, s'introduit dans la carcasse du véhicule  et me soulève sans difficulté. Il me passe dans les bras rassurants de Valentino.

Au moment où j'atteins ses bras, je sens mon soutien me lâcher et basculer vers l'arrière. Valentino compense instantanément le manque et me tracte hors du véhicule. Et je retombe sur lui à plat ventre. Les hommes autour de nous tirent a cinq reprises dans l'habitacle avant que le calme ne revienne tandis que je grimace de douleur.

Un instant plongée dans son regard d'onyx, je sens brusquement mes nerfs qui lâchent et je commence à sangloter quand je réalise que c'est fini. Il arrache sa veste et me l'a passe autour dans un mouvement vif, sans un mot. Il se désintéresse de moi immédiatement, alors que je n'aspire qu'à une chose, rester dans ses bras protecteur et quémander son attention. Un de ses hommes passe derrière moi et délie mes poignets, puis un autre me soulève et m'amène dans une voiture. A l'instant où la portière claque, je tourne la tête et aperçois Valentino à cheval sur le flanc de la voiture, tirant dans ses bras, le corps sans vie du petit homme sec qui s'était glissé dans la voiture pour m'en extirper, le visage figé dans une expression glacée, une marque sanglante au milieu du crâne. Mort.

Série: Mafia. Tome 1. L'oeil de Monte scuroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant