Le hululement d'un hibou déchire la nuit, augmentant si c'est encore possible mon niveau d'angoisse. La ruelle est plongée dans la pénombre. J'ai littéralement plongé dans la gueule du loup. Alors que l'espace qui les sépare de moi se réduit, n'ayant pas le moindre doute qu'ils soient là pour moi, je me campe droite au milieu de la rue et les interpelle:
"- Sono sicura che Don Valentino possa fare qualcosa per te signori..." (je suis sûre que Don Valentino peut faire quelque chose pour vous messieurs...) Bon sang... Pourquoi je viens de dire une chose pareille? Ce ne sont pas les hommes de Valentino je me doute, mais est-ce que son nom suffira à faire peur à ces deux là ? Manifestement non parce qu'ils se regardent un bref instant puis ils foncent sur moi. Après un quart de seconde de panique, je m'elance vers le moins corpulant - qui doit tout de même faire deux fois mon poids - et au moment où il croit m'atteindre, je le shocke avec ma bague. Il est saisit un bref instant, juste assez pour que je puisse l'esquiver et poursuivre ma route en boitant. Les bruits de course derrière moi sont continus et mon sac entrave encore ma course. Au moment où je sens mon bras, saisi par une main moite, je me retourne et envoie une rasade de bombe au poivre à mon poursuivant. Le café n'est plus qu'à quelques centaines de mètres. Je hurle puis me souviens du porte clefs. Je l'actionne et la sirène retentit, ricochant sur les murs de la ruelle. Je me sens brusquement basculer vers l'avant et je percute le sol le menton en avant. Je n'ai pas anticipé la chute et un éclair de douleur me traverse le crâne.
Ma tête est brusquement tractée en arrière par l'un de mes poursuivants. Ce salaud me redresse en empoignant mes cheveux. Ils parent mes coups et réussissent à attacher mes mains dans le dos et à stopper l'alarme en l'écrasant.Je suis à genoux au milieu de la ruelle, la tête courbée vers l'arrière et le crâne qui m'elance. J'entends une bordée d'injures coulant de la bouche de l'un pendant que l'autre passe un coup de téléphone. Quand il raccroche, il me décoche un coup de pieds dans les côtes. Puis deux. Puis trois. Celui qui me tient m'envoie une gifle si violente que je suis propulsée au sol, laissant une mèche de cheveux conséquente entre ses doigts. Ils me bourrent tous les deux de coups de pieds, profitant que je sois au sol. Je protège ma tête comme je peux entre mes bras mais la douleur me dévore d'instant en instant et je sens ma conscience qui s'échappe.
Dans mes dernieres secondes de conscience, j'aperçois un véhicule noir se garer au bout de la rue et des hommes en descendre.
Noir.Noir.
Je reprends conscience quelques instants plus tard. La première chose que je vois, c'est mon sac, abandonné à plusieurs mètres au milieu de la ruelle. Une multitude d'étincelles. De la fumée. Un vacarme indescriptible. Des cris. Je sens
Qu'on me traine sur plusieurs mètres. Je suis remise debout mais je ne tiens pas sur mes pieds. Mon corps n'est que douleur. Ma vue se trouble un instant puis tout redevient net. Valentino. Il est debout face à moi, a quelques mètres. Une arme au poing.
On dirait le diable sorti des enfers pour nous y trainer. Je me laisse tomber mais un bras me retient et me tire en arrière. Il y a un corps par terre. Le type qui me tirait par les cheveux. Le corps percé à plusieurs endroits."- Lasciala, figlio di puttana! è la tua unica possibilità di uscirne." La voix est rude et ferme. Mon corps frissonne. Je l'enveloppe de mon regard mais il ne me regarde pas. Il est fixé sur l'homme qui me tient.
Quelque chose de froid se presse contre ma tempe. Une arme à feu.
J'essaye de crier mais ce n'est qu'un murmure.
"- Valentino"Je vois son poing se presser. Je devine un mouvement en arrière-plan. Valentino et ses hommes sont tournés vers moi. En arrière plan, c'est le serveur du café qui vient de se faufiler. Je ne réfléchis pas un instant de plus et hurle :
"- dietro!"un instant avant que le première balle ne parte, sans que je sache quel camps vient de la tirer.
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Série: Mafia. Tome 1. L'oeil de Monte scuro
ChickLitValentine vient d'obtenir son bac et la tradition familiale veut qu'on lui offre le voyage de son choix. Seule. Elle quitte le foyer familial, avec une carte bancaire illimitée et ordre de ne donner aucune nouvelle pendant deux mois et de ne rentrer...