8

2.6K 178 17
                                    

J'entends le hurlement du petit alors que je retombe lourdement sur le sol.
"- scioccio! Questa me la paghi! Massimo! Va Tutto bene?"
"- Ho avuto paura, zio!"
"- Io mi occupo della signorina! Stronzo!  Occupati di mio nipote! Tesoro? Vous allez bien?"
Je papillone des yeux et mon regard se fixe sur don Valentino. Il est penché vers moi, un air sincèrement inquiet sur le visage.
"- Siiti quieto!! Cattivo!" Fait une voix d'enfant.
La petite tête brune apparaît à son tour dans mon champs de vision. Le géant passe la main sur mes paupières et fixe mes pupilles. Il marmonne dans sa langue et commence à palper mon corps. Je grimace au moment où il passe la main sur ma cheville. Je mords ma lèvre pour ne pas crier.
"- È stata molto coraggiosa..." Susurre-t-il d'un ton câlin, comme s'il consolait une enfant. Il caresse mes cheveux et explique qu'il va me prendre dans ses bras pour me transporter dans la maison. Il donne des ordres au conducteur de la voiture et au petit garçon qui se redresse. Il me soulève dans ses bras sans difficulté et au moment où il me hisse contre son torse, j'aperçois la voiture en arrière plan, un pneu explosé, fumante. Au moment où ma tête rencontre son épaule, je sens que tout commence à tourner. Je résiste un moment puis m'écroule contre lui.
"- non è niente... è l'emozione..."

Il m'emporte à l'intérieur mais je ne vois rien et n'essaye même pas de m'orienter. Il monte un escalier, mais je cache mon visage dans un pli de sa chemise noire, tant le monde tourne autour de moi.
Je sens qu'on me dépose sur quelque chose de moelleux et je me laisse aller. "- j'appelle le médecin tesorino..."
Je l'entends ensuite passer un coup de téléphone assez sec et moins d'une heure après, un petit homme rablais est à mes côtés. Il m examine et diagnostiqué une petite entorse du genou. Une atèle et du repos suffiront. J'ai aussi quelques ecchymoses là où la voiture a tapé qu'il faudra soigner avec une crème. Il s'inquiète également de l'état de mes poignets et de mes chevilles dont la chair a été entamée par les liens qu'avaient mis mes kidnappeurs puis la chaîne de Don Valentino, et ma pâleur et recommande de bons repas, du soleil et du calme.

Je reste seule un moment dans la chambre, tandis que Don Valentino discute avec le médecin dans le couloir. Je regarde autour de moi. Le mobilier est moderne, toute la décoration est dans les tons noirs ou de bois sombres. Le tout est très viril. Je suis quasi sûre que c est sa chambre ... Bon sang... Qu'ai je fait pour connaître des situations pareilles?
Aucune échappatoire possible. Il y a même des grilles de fer forgé anciennes aux fenêtres, et avec mon genou blessé... La porte s'entrouvre et la petite tête du petit garçon apparaît.
"- salve" dis je pour le mettre en confiance.
"- è per dire grazie..." Marmonne le petit.
"- Come stai?"
"- bene. ho solo un bia ..." Et le petit me montre son coude éraflé.  Don Valentino rentre dans la chambre au moment où je fais un bisou sur le bras du petit blessé.

"- tout va bien. Quelques jours de repos parmi nous vous feront le plus grand bien."
"- et après?"
Il sourit mystérieusement. "Votre nuit a été des plus agitée. Je vous suggère de faire une petite sieste. Je vais d'ailleurs emmener ce garnement faire la sienne. Vous voulez passer à la salle de bain d'abord?"
Je fais signe que oui et il me soulève du lit et m'emmène à la baignoire. Il ressort et m'amène un t-shirt - le sien je suppose et un boxer d'homme.
"- je reviens dans 20 minutes vous récupérer. Criez si besoin."
Je prends une longue douche chaude, lave mes cheveux et je viens juste d'enfiler le t-shirt lorsque la porte s'ouvre brusquement. Je sursaute et sens un élancement de douleur depuis mon genou. Mon corps se tord et je pose mes mains là où je me suis blessée. Ses bras m'entourent immédiatement et l'emportent vers le lit.

Il marmonne en italien un discours inaudible en me déposant sur le lit. A peine installée, il regarde ma jambe et la masse avec les onguents du médecin. Il positionne mon attelle et se redressant, il pose la main sur la couture de mon t-shirt. Je précipite les miennes pour l'empêcher de lever le t-shirt qui me fait une mini robe.
"- ne faites pas l'enfant, et il tire sur le vêtement brusquement, le remontant jusqu'à la taille, exposant à ses yeux ma féminité que je cache avec mes mains.
Il a un instant d'incrédulité et avant qu il puisse poser la moindre question, j'explique...
"- je n'ai pas eu le temps de finir de m'habiller..." Il file à la salle de bain pendant que je me cache dans les draps. Il revient avec le sous-vêtement que j'enfile rapidement sous la couette et il me passe une pommade sur les ecchymoses.
"- où sont vos affaires?" Je lui indique le pressoir et il conclue d'un:
"- reposez-vous".
Toutes ces émotions ont eu raison de ma timidité et de mes craintes et je m'endors épuisée, tandis qu'un corps chaud rejoint le mien sous les draps.

Série: Mafia. Tome 1. L'oeil de Monte scuroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant