Série: Mafia. Tome 1. L'oeil de Monte scuro

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Le verre que mon père est en train de porter à ses lèvres s'éclate brusquement sur le sol sans que quiconque réagisse. La petite bonne qui revenait avec un plateau de mignardises le dépose dans la table
"- Ed ecco Don Valentino"
Mon frère saisit mon avant bras et me secoue.
"- qu'est-ce que c'est que cette histoire?" Tandis que mon père s'exclame au même moment :
"- DON Valentino?!"

Je jette un coup d'œil hargneux à Valentino qui a l'air plutôt sérieux, si on ne s'attarde pas sur son regard pétillant.
"- rien il plaisante"
"- c'est très vilain de mentir à ton papa dolce méta!"
"- ce n'était rien et je vais bien!"
"- Valentino... Dites moi ce qu'il s'est passé!"
"- je..." Mais Valentino me fait taire d une main.
"- elle a insisté pour être libre de voyager seule, alors je l'ai laisse aller. Comme il est connu qu'elle est ma compagne, certains ont voulu l'enlever, certainement pour récupérer une rançon ou obtenir quelque chose mais j'ai réussi à la retrouver avant que le pire n'arrive..." Fait-il en replaçant une mèche derrière mon oreille.
"- comment? Comment vous l'avez retrouvée?"
"- je suis moins laxiste peut être... J'avais mis une balise dans son sac et mes hommes la surveillait de loin." Je tombe des nues!
"- vraiment?!" Un sourire amusé se peint sur son visage.
"- bien sûr pulcino! Je t'ai dit que c était risqué, je t'ai donné des armes défensives pour que tu mesures la dangerosité de ton idée mais tu t'es entêtée, alors j'ai fait en sorte que tu sois en sécurité le temps que tu restes dans la région. Ta sécurité est ma priorité depuis que je t'ai rencontrée tesoro"

J'en suis ébahie! Ma bouche marque un O parfait. Je l'ouvre et la ferme a plusieurs reprises sans savoir quoi dire. Je devrais être fâchée mais je sais ce qui me serait arrivée sans son arrivée rapide.
"- je ne sais pas si je dois vous remercier ou m'inquiéter que vous ayez l'idée de mettre ma fille sous balise GPS..." Commente mon père, mettant des mots sur le torrent d'idées et d'émotions qui me traversent "mais pourquoi s'en prendrait-on à vous ou vos proches?"
"- je suis un homme d'affaire prospère" présente Valentino "ce qui fait de nous des cibles de choix pour certaines catégories de personnes. C'est pour ça que je ne me déplace pas sans mes hommes et j'accorde la même protection à mes proches." Le ton employé par Valentino est sec et sans appel.
La petite bonne qui nous a servi plus tôt revient, un pli posé sur un plateau et le temps à Valentino. Il y jette un oeil, se lève brusquement et s'excuse de devoir nous laisser, avant de rentrer à grandes enjambées vers la demeure.

"- tu ne restes pas ici!" S'exclame mon père.
"- quoi?"
"- je suis d'accord avec père" ajoute Jacques "ce type est dangereux! Il nous aurait fait sauter la cervelle pour t'avoir interpellée dans la rue!"
"- et en plus, il fait de toi la cible d'on ne sait qui... Non non, tu vas revenir avec nous à la maison... Maman voulait aller en Espagne dans un complexe de luxe tour inclus pour le mois d'août, viens donc avec nous et tu reprendras ton voyage l'an prochain si c est ce que tu souhaites" offre mon père.
"- non!"
"- comment ça non? J'ordonne que tu rentres à la maison avec moi. Je comprends que tu puisses avoir un coup de coeur mais tu mets ton avenir en danger en restant avec lui!"
Je me lève, horrifiée par ces paroles. Jacques, plus mesuré, essaye maladroitement d'entourer mes épaules de son bras, mais je le repousse.
Voyant mon agassement, tous deux essayent de calmer le jeu et proposent d'appeler ma mère en visio.

Après quelques sonneries, elle répond paniquée mais hurle en m'apercevant. Alors qu'elle m'explique comme je lui manque et comme elle a eu peur, à grand renfort de larmes, j'attend patiemment qu'elle finisse son monologue.
"- mais bon sang, qu'as tu fait pour pouvoir vivre sans argent!?"
"- disons que je vis chez un ami"
"- un ami tesoro ? Moi qui pensais être tellement plus!"