CHAPITRE VINGT-QUATRE

20 5 4
                                    

       Je me lève dès que le réveil de Robin sonne. Je suis réveillée depuis une heure de toute façon. Je vais dans la salle de bains. Comme la veille, mes yeux sont rouges et bouffis. Je soupire, me nettoie le visage et sors mon maquillage.

       Une fois que ma tête est présentable, je m'habille, me coiffe et descends.

       Mathieu est déjà à la table. Je lui dis bonjour et m'assois à la même place que la veille.

       -Qu'est-ce que tu veux manger ? me demande-t-il.

       -Je n'ai pas trop faim... Je vais juste me faire une tasse de chocolat chaud, si ça ne dérange pas.

       Mathieu réplique en riant qu'évidemment, ça ne le dérange pas, et m'assure que je dois faire comme chez moi au moment où Aurore entre dans la pièce.

       -Salut Louise !

       Elle me fait la bise et embrasse son compagnon, avant de le prévenir :

       -Tu devrais aller réveiller Clarisse, chéri.

       -Oui, j'y vais.

       Il quitte la table et monte à l'étage. Aurore s'assoit en face de moi et s'inquiète :

       -Tu as bien dormi ?

       -Oui, très bien.

       Je sors mon mensonge avec un sourire, mais il ne passe pas.

       -Tu as une petite mine pourtant...

       -Robin... m'a appris pour... son père.

       -Oh, je vois. Il ne te l'avait pas dit avant ?

       Je secoue négativement la tête en me donnant mentalement des baffes, consciente de marcher sur des œufs. Je suis dans la salle à manger de Robin, en train de parler avec sa mère du père de mon ami décédé. Bravo Louise.

       -Robin n'arrive pas à faire son deuil et à accepter ce qu'il s'est passé, soupire Aurore. Nicolas est tombé malade pendant son année de quatrième, et il a vite été emporté par le cancer. Ça a été très dur. Je n'ai peut-être pas été assez présente pour lui, j'étais aussi occupée à faire mon propre deuil et...

       -Aurore, on ne peut pas être préparé à une situation pareille. Je suis sûre que tu as fait du mieux que tu as pu.

       Elle me sourit avec une tendresse toute maternelle.

       -Tu es très différente des filles que Robin côtoie habituellement.

       -Il y en a tant que ça ? grimaçai-je.

       -Honnêtement, je n'en sais rien. Robin ne se confie plus à moi. Il s'est renfermé sur lui-même. Mais j'ai croisé plusieurs fois la même fille depuis quelques mois, une blonde. Camille, je crois.

       -Oui c'est ça. Ils sont sortis ensemble mais c'est fini.

       Je me fais intérieurement la remarque que ce n'est pas à moi de parler de la vie privée de Robin à sa mère, mais cette dernière semble soulagée.

       -Tant mieux ! Je ne l'aimais pas, nous n'avions peut-être pas beaucoup parlé mais elle m'avait semblée superficielle. Et, contrairement à toi, on voyait bien qu'elle ne se souciait pas du tout de Robin.

       Je souris.

        -Je me soucie de lui, confirmai-je, mais j'ai l'impression d'enchaîner les gaffes.

L'ExpérienceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant