CHAPITRE TRENTE-TROIS

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       Le lendemain, je suis seule lorsque je me réveille. Je m'étire, me tourne et me retourne sous la couette sans réussir à me décider à me lever. Je descends finalement une dizaine de minutes plus tard, les yeux plissés à cause de la lumière vive, trop éblouissante pour mon cerveau encore endormi.

       -Bonjour Louise !

       Aurore m'accueille avec un immense sourire. Robin et Clarisse, tous les deux dans le canapé devant la télé, se tournent vers moi.

       -Bonjour ! Joyeux anniversaire Aurore.

       Elle me remercie et me sert contre elle en souriant.

       -Tu as bien dormi ?

       -Comme un bébé !

       -Je confirme, ajoute Robin. J'ai fait tomber un livre de mon bureau et ça a fait un gros bruit, mais tu n'as pas bougé.

       Je rougis à la pensée qu'il m'ait regardé dormir.

       -On attend que Mathieu rentre avec les viennoiseries fraîches et on mange !

       -Parfait !

       Je m'assois dans le canapé et ferme les yeux, n'arrivant pas à me dégager des bras de Morphée.

       -Tu ne vas quand même pas te rendormir ? me taquine Robin.

       -Laisse-moi tranquille, grognai-je. Je n'arrive pas à me réveiller.

       -Tu veux un verre d'eau sur la tête ?

       Je souris, les yeux toujours fermés, et m'étale un peu plus dans le canapé. Je me raidis lorsque ma tête touche l'épaule de Robin, mais il ne réagit pas. Je me décolle de lui, consciente que nous ne sommes pas seuls dans la pièce, et lorsque j'ouvre les yeux, il me regarde avec un sourire en coin.

       Je m'apprête à dire quelque chose, n'importe quoi, mais Mathieu entre, me sauvant la mise. Je me lève précipitamment du canapé, salue Mathieu et m'installe à table, à côté d'Aurore.

       Cette dernière me sourit, heureuse. Je fronce légèrement les sourcils en lui rendant son sourire, sans comprendre. Elle se penche vers moi, jette un coup d'œil à son compagnon qui parle avec Robin et Clarisse, et me murmure :

       -Merci Louise. Vraiment.

       -Pourquoi ?

       -Pour avoir ramené à la surface le Robin d'avant. Tu n'imagines même pas combien de fois j'aurais voulu qu'il vienne prendre le petit-déjeuner avec nous le samedi, ces trois dernières années. Depuis qu'il est revenu de chez toi, il se détend, il reprend peu à peu sa place dans notre famille. Et tu ne pouvais pas me faire de plus beau cadeau d'anniversaire.

       Elle a les larmes aux yeux en finissant, et moi aussi. Je chuchote à mon tour, la gorge serrée par l'émotion :

       -Ce n'est pas de mon fait. Il le voulait.

       -Oui, mais c'est toi qui l'a aidé à se dévoiler. On recommence à avoir une relation saine, avec des paroles au lieu des cris, des confidences au lieu des silences, des sourires au lieu des soupirs. Et ça me fait un bien incroyable. Alors merci. Merci mille fois.

       Elle me prend dans ses bras et je la serre contre moi, profondément émue.

       -Moi aussi je veux un câlin !

       Clarisse se glisse entre nous deux et je ris. Robin se moque gentiment :

       -C'est carton rose ou quoi ?

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