CHAPITRE TRENTE

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       On va récupérer nos sacs, et Robin m'interroge à part :

       -Tu leur as dit quoi ?

       -Juste qu'on avait dormi ensemble, respire.

       -Louise, tu me jures que...

       -Robin putain, fais-moi confiance ! le coupai-je, agacée. Ça me coûte déjà de ne pas pouvoir leur dire, surtout que tu n'as pas à avoir honte de ce qu'il s'est passé. On a tous nos démons et elles comprendraient.

       Robin me regarde, hésitant, puis va voir Isia et Margot. Ils parlent quelques instants tous les trois.

       -Il se passe quoi ? demande Samuel.

       -Rien, ils parlent.

       -Sans blague Louise !

       Je souris et Ethan passe son bras autour de mes épaules :

       -T'es sûre que ça va ?

       -T'inquiète, c'est juste de la fatigue.

       -Ouais bah va falloir te ménager ! On a une grosse soirée samedi.

       -Ah bon ? m'étonnai-je en haussant les sourcils.

       -Robin ne te l'a pas dit ?

       -Peut-être qu'il ne comptait pas y aller.

       -Si, proteste Ethan, c'est calé depuis longtemps.

       Je hausse les épaules, et Ethan apostrophe Robin, qui nous rejoint avec les filles :

       -Robin ! Tu n'as pas oublié la soirée samedi ?

       -Non !

       Il me regarde et ajoute :

       -Je t'en ai parlé mardi.

       -Je ne m'en souvenais pas.

       Pour dire vrai, je m'en souvenais maintenant qu'il le disait. Lorsque je lui avais demandé ce qu'il avait prévu pour l'anniversaire de sa mère, il avait répliqué qu'il y avait une soirée chez Tristan, mais je n'avais pas réagi sur le moment.

       -Isia et moi on y va, reprend Ethan. Samuel et Margot ?

       -Ce sera sans nous désolé, répond Samuel. On est chez ma grand-mère ce week-end.

       Ethan se met entre Isia et moi, nous prend chacune un bras et s'exclame :

       -Ça ne nous en fera que deux à surveiller !

       Je fronce les sourcils et me dégage avant de protester :

       -Je n'ai jamais dit que j'allais à cette soirée.

       -C'est hors de question que tu me laisses y aller seule ! réplique Isia.

       -Louise, je ne te demandais pas en fait, tu viens, râle Robin.

       -Tu lui donnes vachement envie d'y aller là ! ironise Margot.

       On se dirige vers notre salle de cours et Robin me prend à part :

        -Eh.

       -Quoi ?

        -Tu boudes ?

       -Non.

       -Louise...

       -Ce n'est pas mon genre de soirée, lâchai-je. Les grosses soirées où je ne connais personne et où le but des neuf dixièmes des gens est de boire jusqu'à ne plus tenir debout en un temps record. Je finis toujours par jouer les infirmières en couchant les gens qui ont vomi.

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