CHAPITRE VINGT-HUIT

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       On lui souhaite la même chose puis on sort. Robin a toujours son bras sur mes épaules et un sourire aux lèvres. Je lui demande très calmement :

       -Tu m'expliques ?

       -De quoi ?

       -Depuis quand on est en couple ?

       -Oh, mais regarde-la, elle était tellement contente de croire qu'on était amoureux, je n'allais pas lui gâcher son plaisir !

       Je ris et lève les yeux au ciel. Il me regarde, visiblement intrigué, et pose finalement sa question :

       -Pourquoi, t'as honte qu'on nous prenne pour un couple ?

       -Ce serait plutôt à toi d'avoir honte.

       -Comment ça ? Pour avoir menti à la mamie ?

       J'éclate de rire et poursuis :

       -Oui, aussi. Mais je voulais dire, si on nous prend pour un couple, c'est plutôt à toi d'avoir honte. Un thon avec un beau gosse, on dirait que tu as eu la mauvaise pioche.

       Robin s'arrête, me fusille du regard et j'arrête aussitôt de sourire. La dernière fois qu'il a posé ce regard sur moi, c'était lors de notre dispute chez moi, dimanche soir. Il expire longuement, énervé, puis reprend notre marche, resserrant sa prise autour de mes épaules :

       -Qu'on se mette au clair. Tu es magnifique alors arrête de dire des conneries. Ça m'énerve, tu n'imagines même pas. Et si l'un de nous deux devait avoir honte, ce serait toi. Une meuf belle et brillante avec un raté comme moi, il n'y a pas photo.

       -Robin, grondai-je, je t'interdis de dire ça.

       Un sourire se dessine sur son visage pendant qu'il conclut :

       -Alors ne te rabaisse pas ! Aucun de nous deux ne doit avoir honte, un beau gosse avec un avion de chasse et tout va bien !

       -Un avion de chasse, carrément ? me moquai-je.

       -Oui ! Et arrête de dire que je suis beau gosse, deux compliments en une demi-heure, je vais finir par prendre la grosse tête, me prévient-il.

       Je soupire sans réussir à cacher mon sourire. Le fait qu'il me défende et tente de me revaloriser m'aidait à prendre confiance en moi, et je lui en étais bien plus reconnaissante que je ne pouvais le lui montrer. On rentre en bus, et on arrive chez Robin. Sa mère et sa demi-sœur sont déjà rentrées, et je souris lorsque Robin les salue en entrant dans la pièce. Le rôle de grand frère et fils attentionné lui allait bien mieux que son masque de colère et de douleur.

       -Coucou ! s'exclame Aurore. C'était bien votre tour en ville ?

       -Ouais c'était cool !

       -Une mamie nous a dit qu'on était un petit couple très mignon, l'informe Robin avec son sourire en coin que je ne saurais interpréter.

       Je rougis pendant qu'Aurore rit.

       -Tu m'étonnes ! Merci de m'avoir laissé un mot Robin. J'apprécie l'attention.

       Robin me sourit. C'est moi qui lui avait rappelé de laisser un mot sur la table pour éviter que sa mère ne s'inquiète.

       Clarisse entreprend alors de me raconter en détails son cours de danse. Elle veut même me faire la chorégraphie qu'elles ont appris.

       -Robin, tu peux mettre la musique s'il te plaît ?

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