CHAPITRE CINQUANTE-CINQ

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       J'attrape précipitamment mon portable sur ma coiffeuse et descends l'escalier en quatrième vitesse pour rejoindre ma mère dans la voiture.

       -C'est bon, tu as tout cette fois ? me taquine-t-elle.

       -J'étais sûre de l'avoir pris !

       Je m'attache et envoie un message sur le groupe pour prévenir mes amis que je partais. J'étais fatiguée, nous avions fêté l'anniversaire de ma mère la veille et je m'étais une nouvelle fois couchée tard, malgré le sommeil que j'avais à rattraper. Mais l'excitation à l'idée de revoir les autres chassait tout épuisement de mon corps. Une fois arrivée à la patinoire, je remercie ma mère et vais saluer Samuel, qui était arrivé le premier. On discute en attendant les autres, qui ne tardent pas à arriver.

        -T'as des cernes de malade !

       C'est la première phrase que prononce Ethan lorsqu'il arrive.

        -C'est parce qu'elle n'a pas bien dormi sans moi.

       Et ça c'est celle de Robin. Je lève les yeux au ciel devant la remarque de mon copain en faisant la bise à Ethan, mais ne peux m'empêcher de sourire quand ce visage que j'aime tant s'approche du mienpour m'embrasser. Les filles arrivent à leur tour, et on entre. On s'était mis d'accord pour que ce soit les filles qui payent aujourd'hui, mais Robin proteste :

       -Je ne vais pas laisser ma copine m'inviter !

       -Et pourquoi pas ?

       -Mais ça ne se fait pas !

       Je dois le menacer d'un nouveau break pour qu'il me laisse payer nos deux places. Il ronchonne mais sitôt entré sur la glace, les patins aux pieds, un sourire enfantin remplace la moue boudeuse. On monte tous sur la glace, avec plus ou moins de mal (Samuel avait voulu simuler un rhume pour éviter la sortie, mais Margot l'avait forcé à venir, promettant qu'elle ne se moquerait pas). On commence à patiner, et j'avance doucement, le temps de récupérer mes repères. Même si j'adore patiner, je n'y vais que deux ou trois fois par an, je ne suis donc jamais super à l'aise dès le début. Ce n'est visiblement pas le cas de Robin, qui enchaîne déjà les tours de piste, visiblement dans son élément. Lorsque je l'interroge, il m'explique :

       -Mon père m'emmenait tout le temps à la patinoire quand j'étais petit. J'ai même fait du hockey ! Mais j'ai arrêté quand... quand il est décédé.

       Je m'accroche à son bras, autant pour m'éviter de tomber que pour lui assurer mon soutien. Mais contrairement à ce que je craignais, aucun masque ne vient durcir les traits de mon petit ami. Au contraire, un tendre sourire vient éclairer son visage, et il me confie en posant sa main sur les miennes :

       -Ça fait du bien de patiner à nouveau.

       On continue à faire des tours de piste, et je commence à gagner progressivement de la vitesse, réussissant à patiner au rythme d'Isia.

       -Je crois que c'est la cinquième fois qu'on te dépasse, Samuel ! se moque gentiment mon amie quand on passe à côté de Margot qui tente d'aider son copain, désespérément accroché au bord.

       On s'arrête avec eux.

       -Vous aviez dit que vous ne vous moqueriez pas ! proteste Samuel.

       -Non, ça c'est ce que Margot t'a promis ! le taquinai-je.

       -Louise, tu m'avais dit que tu galérais sur des patins ! Je ne pensais pas être le seul à rester au bord !

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