CHAPITRE QUINZE

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       Le lendemain, je me réveille en douceur, savourant l'absence de réveil. Je m'assois dans mon lit, et aperçois Robin grâce à la lumière qui filtre sous ma porte, qui dort encore sur son matelas. Son visage est détendu. Je souris. Ce n'est pas souvent qu'une telle expression de bien-être domine ses traits.

       Je me rends compte que je continuais à le regarder lorsqu'il ouvre les yeux, et que son regard croise le mien. Je tourne la tête et deviens aussitôt rouge tomate pendant qu'il referme les yeux, rit doucement et s'étire.

       -Tu peux être vachement flippante en fait, marmonne-t-il.

       -Pourquoi ?

       -Bah à me fixer pendant que je dors comme ça.

       -N'importe quoi, tu confonds tes rêves et la réalité là ! protestai-je.

       Il rit, toujours les yeux fermés, et j'en profite pour lui balancer un oreiller à la figure. N'ayant pas vu le coup venir, il sursaute.

       J'éclate de rire et l'oreiller que je venais d'envoyer me frôle avant de s'étaler sur le mur à côté de ma tête.

       -T'es vraiment nul pour viser en fait ! me moquai-je.

       Je m'approche de lui pendant qu'il râle et lui mets un coup de coussin en pleine face. Il prend son oreiller et me rend le coup. On rit comme des enfants en continuant notre bataille.

       Soudain, il agrippe mon bras et je tombe avec un petit cri de mon lit sur son matelas. Il se met à califourchon sur moi sans vraiment s'asseoir pour ne pas me faire mal, me maintient les poignets des deux côtés de ma tête et réplique :

       -C'est bon t'es calmée ?

       Je me débats en riant sans réussir à me libérer jusqu'à être essoufflée. Je m'arrête alors et il se lève avant de répliquer :

       -J'ai gagné.

       On rit tous les deux, puis Robin va ouvrir les volets et la fenêtre. Il s'apprête ensuite à sortir de ma chambre, puis s'aperçoit que je n'ai pas bougé de son matelas.

       -Louise, tu fous quoi ?

       -Tu m'as fait mal donc je ne bouge plus.

       Il lève les yeux au ciel en souriant pendant que je retiens mon rire en faisant semblant de bouder. Il entre dans mon jeu et réplique :

       -Tu m'en vois désolé.

       Puis il s'approche de moi, passe ses bras sous mes genoux et derrière mon dos avant de me soulever du matelas.

       -Robiiiiiiiiiin ! piaillai-je en me retrouvant collée contre son torse. Pose-moi !

       -Mademoiselle serait-elle décidée à marcher toute seule finalement ? me demande-t-il avec un sourire jusqu'aux oreilles en sortant de ma chambre.

       -Oui c'est bon pose-moi !

       Il s'exécute en riant, je le traite de gamin et me dépêche de descendre les escaliers pour lui cacher mon visage, entendant à l'avance ses remarques sur mes rougissements.

       Une fois en bas, on va dire bonjour à Marius qui est dans le salon devant la télé. Robin s'installe avec lui dans le canapé, mais je lui lance aussitôt :

       -Euh, les pancakes ne vont pas se faire tous seuls si on reste le cul posé là, Robin !

       -Hein ?

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