CHAPITRE QUARANTE-CINQ

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Les conversations du groupe que je viens de quitter s'interrompent pour regarder dans la même direction que moi. Pour regarder Robin, qui avance pour me rejoindre. En quelques secondes, Cléa et Anaïs sont à mes côtés.

-Viens on s'en va, dit Cléa en me tirant dans la direction opposée.

-Il se fout clairement de la gueule du monde ! s'énerve Anaïs avec sa délicatesse habituelle.

Théo nous rejoint, un air coupable sur le visage.

-Louise, il veut juste te parler.

-C'est à lui que tu envoyais des messages, l'accusai-je en comprenant son attitude.

-Oui ! Tu sais que je t'aime beaucoup, mais Robin est mon pote...

-Depuis plus longtemps que moi, j'ai compris ! le coupai-je.

-Alors toi, tu viens de descendre bien bas dans mon estime ! s'écrie Anaïs en foudroyant Théo du regard.

Je sais que mon amie est très impulsive, et je redoute un instant qu'elle ne claque Théo. Ou Robin. Ou bien les deux.

En attendant, mon copain nous avait rejoints. Je me détache de mes amies, et déclare :

-Autant en finir tout de suite.

Je dirige mon regard vers ces yeux que j'aime tant, et préviens :

-Je vais t'écouter, mais c'est juste pour que tu me laisses tranquille.

J'entends des soupirs, des protestations derrière moi, mais je ne me retourne pas et m'éloigne du groupe, Robin sur les talons. Une fois tous les deux, je dois me retenir de ne pas me jeter dans ses bras pour l'embrasser.

-Louise...

Je ferme les yeux. Entendre sa voix est plus douloureux que je ne l'imaginais.

-Dépêche-toi s'il te plaît.

-Alors regarde-moi.

J'ouvre les yeux, la vue brouillée par les larmes qui commencent à monter.

-Qu'est-ce que tu veux Robin putain ?

-M'expliquer. Tu ne réponds pas sur ton téléphone, alors je viens.

-Quelle surprise ! lâchai-je. Tu t'attendais à quoi bordel ?! Tu m'as...

Je n'arrive pas à le dire. Le mot reste coincé dans ma gorge pendant qu'une larme perle à ma paupière. Robin se rapproche de moi, une expression de douleur sur le visage.

-Je ne t'aurais jamais trompée Louise. Tu me connais. S'il te plaît. Tu sais que je ne ferais jamais ça. Tu sais que j'ai des valeurs.

Je respire profondément, et parviens à chuchoter :

-Alors comment est-ce que tu expliques ce qu'il s'est passé samedi soir ?

-Il ne s'est rien passé ! Je me suis endormi dès que je suis monté dans ma chambre, c'est tout ! Elle a dû entrer et poster la photo pendant que je dormais ! C'est une vieille photo mais je n'avais pas pris le temps de l'effacer, ni de changer mon mot de passe, et elle le connaissait. C'est la seule explication possible Louise, il faut vraiment que tu me croies. Je ne t'aurais jamais fait ça.

Je mets du temps à comprendre ses paroles.

-Louise ? supplie-t-il. Il faut que tu me fasses confiance...

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