L'Expérience

CHAPITRE CINQUANTE-ET-UN

       Quand ma mère vient me chercher, je descends avec mon sac, regrettant déjà les bras de Robin. Mon copain me suit et fait la bise à ma mère, qui parle déjà avec Aurore. C'est vrai que les deux femmes ne s'étaient jamais rencontrées, ce qui ne les empêche pas de déjà se tutoyer.

       -Tu prends un café, Coralie ?

       -Avec plaisir !

       Robin lève les yeux au ciel, et je ne peux m'empêcher de sourire.

       -Robin, propose quelque chose à ta copine quand même ! le taquine Aurore. La politesse mon fils, la politesse !

       Je ne peux empêcher mon cœur de s'emballer, et je vois au sourire de Robin qu'il est dans le même état que moi. Nos mères nous regardent en souriant tendrement.

       -Est-ce que je m'y habituerai un jour ? murmurai-je à Robin en le suivant dans la cuisine.

       -T'habituer à quoi ?

       -À ce qu'on dise que tu es mon copain sans que je ne rougisse.

       Je sens mes joues s'empourprer à nouveau quand Robin se tourne vers moi avec son sourire en coin.

       -Je n'espère pas, chuchote-t-il contre mon oreille en me prenant dans ses bras. J'adore te voir rougir.

       Il dépose un léger baiser sur ma joue et sors de l'Ice Tea du frigo. Je souris. Il n'a même pas besoin de poser la question. Mais je ne peux m'empêcher de le taquiner :

       -Tu ne m'as pas demandé ce que je voulais boire.

       Il comprend immédiatement mon petit jeu et enchaîne :

       -Que veux-tu boire, mon amour ?

       Je rougis violemment mais poursuis :

       -De l'Ice Tea, ce sera très bien.

       Il lève les yeux au ciel en riant, puis nous sert deux verres. En rejoignant nos mères dans le salon, il me chuchote :

       -Sinon il doit rester de la vodka d'hier soir, si ça te tente...

       Je sursaute et me tourne vers lui en le fusillant du regard, manquant de renverser mon verre. Il a du mal à contenir son hilarité en s'asseyant dans le canapé. Je m'installe à côté de lui et murmure du bout des lèvres sans le regarder :

       -Tu serais gentil d'oublier ça en présence de mes parents.

       -Ça peut se négocier, murmure-t-il en passant sa main dans mon dos, glissant un doigt le long de ma colonne vertébrale.

       Je frissonne en souriant, et tente de suivre la conversation. Une demi-heure plus tard, ma mère annonce que nous devons y aller.

       -Merci beaucoup pour le café Aurore.

       -Tout le plaisir est pour moi.

       Les deux femmes se font la bise en souriant, pendant que Robin dépose un léger baiser sur mes lèvres. Je manque de fondre dans ses bras, mais me contente de serrer ses mains dans les miennes.

       -Mais j'ai cru comprendre que nos enfants ne vont pas tarder à se revoir, reprend Aurore.

       -Oui, on a les six à la maison lundi soir ! plaisante ma mère comme si elle parlait d'enfants de trois ans.

       Je souris, heureuse à l'idée de la merveilleuse soirée que nous allions passer. J'avais maintenant hâte, alors que j'angoissais encore la veille. Robin me sert brièvement contre lui, et murmure :