~Chapitre 30~ (parti 3)

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« Voici qu'une immense troupe (turba) de gens à pied se mit à passer. Ils portaient sur leur cou et leurs épaules du bétail, des vêtements, des objets de toutes sortes et divers ustensiles que les brigands emmènent habituellement avec eux. Tous se lamentaient et s'exhortaient à aller plus vite. Le prêtre reconnut dans ce cortège plusieurs de ses voisins morts depuis peu et il les entendit se plaindre des grands tourments qu'ils subissaient en raison de leurs méfaits. »

« Ensuite passa une bande de croques-morts auxquels se joignit aussitôt le géant. Ils portaient une cinquantaine de bayarts, soutenus chacun par deux porteurs. Des hommes de la taille de nains, mais dont la tête était aussi grosse qu'un tonneau étaient assis sur ces bayarts. Deux Ethiopiens [= des diables] portaient également un immense tronc d'arbre sur lequel un malheureux cruellement enchaîné était torturé : au milieu de ses supplices, il poussait d'horribles hurlements. En effet, un terrible démon se tenait sur ce tronc et le frappait violemment de ses éperons incandescents dans les reins et le dos, tout ensanglantés. Gauchelin, le reconnut aussitôt, comme le meurtrier du prêtre Etienne ; il le vit souffrir de façon intolérable pour le sang d'un innocent qu'il avait versé, deux ans plus tôt, sans avoir fait pénitence pour un si grand crime. »

« Puis arriva un groupe de femmes qui parut au prêtre une multitude innombrable. Elles étaient à cheval, montées à la manière des femmes sur des selles de femmes [= à l'amazone], où se trouvaient fixés des clous incandescents. Souvent le vent les soulevait à la hauteur d'une coudée et les laissait retomber aussitôt sur ces pointes. Ces clous brûlants les blessaient aux fesses et, horriblement tourmentées par ces piqûres et ces brûlures, elles criaient : "Hélas ! Hélas !" et confessaient devant tout le monde les péchés pour lesquels elles subissaient de tels châtiments. Ainsi, c'est sans doute pour les attraits et les plaisirs obscènes dont elles abusèrent de leur vivant qu'elles endurent maintenant le feu, la puanteur et tous les autres supplices, trop nombreux pour pouvoir être rapportés... »

La vision se poursuivit par celle d'ecclésiastiques supérieurs du prêtre et de guerriers noirs et Gauchelin de conclure :

« Voilà sans aucun doute les gens de Herlechin. J'ai ouï dire que quelques personnes les ont entendus et vus parfois. J'étais incrédule. Maintenant, je vois les mânes des morts. »

La légende de la Chasse sauvage fantastique, ou nommée Wild Hunt par les anglo-saxons, est un ancien mythe qu'on trouve principalement dans l'Europe du Nord et centrale (dont, le nord et l'ouest de la France).

On en voit toutefois quelques-unes dans le Sud de l'Europe (Espagne, Italie) et même Outre-Atlantique (aux États-Unis et au Canada).

La chasse fantastique, chasse aérienne, chasse sauvage dans la désignation générique, est un mythe populaire européen impliquant un groupe fantomatique ou surnaturel de chasseurs qui mènent une poursuite sauvage.

Les chasseurs peuvent être des elfes, des fées ou des morts, et le chef de la chasse est souvent une figure associée au dieu germanique Wotan.

La légende est présente dans un grand nombre de pays, le Centre et le Nord de l'Europe, et dans la plupart des régions de France, l'Ouest et le Sud-Ouest, le Centre et l'Est. Elle est attachée à de nombreux phénomènes naturels tels le fracas d'une tempête nocturne, d'un grand vent, parfois d'un vol d'oiseaux migrateurs, assimilés au passage de cavaliers en chasse et de meutes de chiens emportés dans les airs à la suite d'une malédiction. Ces légendes, basées sur un fonds commun, portent des noms très variés. De nature syncrétique, ces récits ont été soumis à des réorganisations et des intégrations successives par les dogmes religieux dominants.

Surnaturelle Of Love (Teen Wolf)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant