~Chapitre 41~ (parti 5)

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La Bête a été présente majoritairement dans les montagnes de la Margeride, et en certaines occasions sur les monts de l'Aubrac.
Elle sévit d'abord dans l'est du Gévaudan, vers Langogne et la forêt de Mercoire, avant de migrer vers la Margeride et la zone des Trois Monts : Mont Chauvet, Montgrand et Mont Mouchet.
Au XVIIIe siècle, l'environnement du Gévaudan était constitué de vallées et montagnes très boisées.
Il existe alors, en Margeride, de nombreuses tourbières (aussi appelées « sagnes » ou « molières »), rendant difficile tout déplacement.
Les villages étaient ainsi à la fois isolés et très dispersés.
En ce qui concerne le climat, il n'était pas rare que l'hiver soit très long, entre les premières neiges pouvant survenir dès septembre et le mois de mai.


Le « rapport Marin »Procès-verbal d'examen du corps de la bête adressé à l'intendant d'Auvergne le 20 juin 1767.
Archives nationales, AE/II/2927.
Procès-verbal d'examen du corps de la "Bête du Gévaudan".
Le 20 juin 1767, lendemain de la mort de l'animal tué par Jean Chastel, le notaire royal Roch Étienne Marin rédige un rapport d'autopsie chez le marquis d'Apcher, au château de Besque sis à Charraix.
Conservé aux Archives nationales, ce mémoire a été découvert en 1952 par l'historienne Élise Seguin.
Il fournit des informations précises sur

 

« Cet animal qui nous a paru être un loup, mais extraordinaire et bien différent, par sa figure et ses proportions, des loups que l'on voit dans ce pays ».


Voici les dimensions de la bête abattue par Jean Chastel, étant précisé qu'un pied vaut 32,4 cm, un pouce 27 mm et une ligne 2,25 mm :


🔸Longueur depuis la racine de la queue jusqu'au sommet de la tête trois pieds 99 cm.
🔸Depuis le sommet de la tête jusqu'entre les deux grands angles des yeux six pouces 16,2 cm.
🔸Largeur d'une oreille à l'autre sept pouces 18,9 cm.
🔸Ouverture de la gueule sept pouces 18,9 cm.
🔸Largeur horizontale du col huit pouces six lignes 23 cm.
🔸Largeur des épaules onze pouces 29,7 cm.
🔸Largeur à la racine de la queue huit pouces six lignes 23 cm.
🔸Longueur de la queue huit pouces 21,6 cm.
🔸Diamètre de la queue trois pouces six lignes 9,5 cm.
🔸Longueur d'oreille quatre pouces six lignes 12,2 cm.
🔸Largeur du front au-dessous des oreilles six pouces 16,2 cm.
🔸Longueur de l'humérus huit pouces quatre lignes 22,5 cm.
🔸Longueur de l'avant-bras huit pouces 21,6 cm.
🔸Longueur de la mâchoire six pouces 16,2 cm.
🔸Largeur du nez un pouce six lignes 4 cm.
🔸Longueur de la langue quatorze pouces depuis sa racine 37,9 cm.
🔸Largeur des yeux un pouce trois lignes 3,4 cm.
🔸Épaisseur de la tête sept pouces 18,9 cm.
🔸Jambes de derrière de la première à la seconde articulation sept pouces deux lignes 9,4 cm.
🔸De la seconde à la troisième articulation jusqu'aux ongles dix pouces 27 cm.
🔸Largeur des pattes quatre pouces six lignes 12,2 cm.
🔸De la châtaigne au bout de la patte six pouces 16,2 cm.
🔸Selon la tradition, l'animal pèse plus de 50 kg.
🔸Le rapport détaille aussi la formule dentaire. La mâchoire supérieure se compose de 20 dents : 6 incisives, 2 crochets et 12 molaires ; la mâchoire inférieure en comporte 22 : 6 incisives, 2 crochets et 14 molaires. À l'évidence, il s'agit d'un canidé.
🔸Le document décrit aussi les blessures et cicatrices de l'animal. Enfin, il comporte les témoignages de plusieurs personnes qui l'ont reconnu.



Statistiques

Les statistiques varient selon les auteurs et la date de leurs écrits.
De plus, elles doivent être pondérées.
Rien ne prouve que toutes les victimes recensées par les actes de sépulture soient attribuables à la Bête. En effet, des proches ont pu indûment imputer un décès à l'animal.
Au contraire, certains actes mortuaires peuvent taire le rôle d'une Bête que l'évêque de Mende associe au châtiment de péchés commis par le défunt, voire par ses parents.
Pour une raison analogue, les sources s'avèrent moins fréquentes après le départ de François Antoine, car une fois tué le loup des Chazes, le pouvoir royal ne veut plus entendre parler d'un animal qui l'a trop longtemps ridiculisé.
Les documents qualifiés d'officiels font état d'un peu plus de 80 personnes tuées, auxquelles s'ajouteraient une trentaine de personnes blessées et une cinquantaine d'autres attaquées, soit quelque 160 agressions.
La Bête ne manifeste pas de préférence quant au sexe de ses proies.
Mais elle s'attaque plus fréquemment aux enfants qu'aux adultes : les premiers, menant paître les troupeaux dans des endroits éloignés, sont plus exposés et, vu leur jeune âge, moins aptes à se défendre.



Caractéristiques de la Bête


Les diverses interrogations quant à la nature de la Bête du Gévaudan ont suscité l'intérêt ainsi qu'a contribué à l'engouement pour son histoire.
Au plan de la morphologie, bien qu'aucun des animaux tués n'ait été conservé, le rapport Marin met en évidence un canidé d'aspect inhabituel.
Toutefois, de nombreux témoins accoutumés aux loups n'ont pas reconnu ce prédateur.
Faute d'un terme adapté, ils ont spontanément nommé l'animal à eux inconnu « la Bèstia » - « la Bête », en langue d'oc.
Plusieurs récits évoquent l'invulnérabilité de la Bête. L'efficacité relative des armes contemporaines a laissé supposer que l'animal aurait porté une cuirasse en peau de sanglier, comme les chiens utilisés à la guerre jusqu'au début du XIXe siècle.
En effet, atteinte par les balles de tireurs réputés habiles, la Bête se serait à chaque fois relevée.
Mais pour Alain Parbeau, cette relative invulnérabilité s'explique par les caractéristiques des armes de l'époque et les conditions des tirs effectués contre la Bête.
Des témoignages attribuent à la Bête un don d'ubiquité.
Dans un très faible intervalle de temps, elle aurait été aperçue en des lieux distants de plusieurs kilomètres. Cependant, dans bien des cas ces distances peuvent être franchies par un seul animal.
Deux des traits les plus singuliers de la Bête sont sa familiarité et son audace.
Au moins jusqu'au départ de François Antoine, elle semble ne pas craindre l'Homme.
Lorsqu'elle rencontre une résistance, elle s'éloigne de « 40 pas », s'assoit parfois sur son train arrière pendant quelques instants puis, si elle n'est pas poursuivie, revient à la charge.
Ensuite, elle s'éloigne au pas ou au petit trot. Plusieurs victimes sont attaquées en plein village et une majeure partie des témoignages relatent des agressions durant la journée.
Pour finir, en manifestant un acharnement qui ne parait pas toujours dicté par la faim, la Bête se montre d'une étonnante agressivité.
De surcroît, son agilité peu commune lui permet de sauter par-dessus des murs qu'un chien ne saurait franchir.
Les victimes étaient souvent tuées en ayant leurs gorges arrachées.
Les autorités ont utilisé une quantité considérable de main-d'œuvre et d'argent pour chasser les animaux ; y compris les ressources de plusieurs nobles, des soldats, des civils et un certain nombre de chasseurs royaux.


Pouvoirs et compétencesReconnue comme le Loup-garou le plus impitoyable ainsi que le plus fort, la Bête du Gévaudan est incontestablement le plus puissant des Loups-garous.
La Bête du Gévaudan est capable de rivaliser le Chien des Enfers en combat singulier.
Grâce à ses biceps, elle peut courir sur ses quatre mains pour gagner de la vitesse.
La Bête se révèle bien différente des autres Loups Garous. Elle est formée par des ombres.
Selon les Médecins de l'Horreur, la Bête aurait tué plus de 500 personnes.



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