🌖Chapitre dix-huit

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En silence, elle s'approcha d'Ulysse à pas lents.

Surpris, il vint s'asseoir sur le bord du lit, tandis qu'elle lui faisait face. Leurs regards se croisèrent avec intensité. Bérénice prit délicatement le visage d'Ulysse entre ses mains. Il plaça ses mains sur ses hanches généreuses et il sentit l'épiderme de Bérénice frissonner lorsque la pulpe de ses doigts entra en contact avec sa peau. Lorsqu'elle vint s'installer à califourchon sur ses genoux, il respira son odeur en soulevant ses cheveux de ses mains. Il plongea ses yeux émus dans les yeux d'améthyste de Bérénice avant de l'embrasser avidement, tandis qu'elle glissait ses mains sous sa chemise.

D'un geste vif, il lui ôta son tee-shirt, dévoilant sa poitrine nue. Elle étouffa un cri lorsqu'il se pencha pour happer du bout des lèvres ses seins, le creux de sa gorge. Ulysse la saisit par la taille et la fit basculer dans le lit où bientôt, dans cette chambre insolite au bout du monde, leurs peaux nues se touchèrent pour la première fois.

Il frémit lorsque Bérénice dénoua son pantalon. Il la déshabilla entièrement à son tour, embrassant son corps dénudé. Enlacés intimement, le lent mouvement des mains sur son torse raviva les gémissements d'Ulysse alors que tout son corps se tendait. Dans un geste fiévreux, il glissa lentement en elle.

***

Bérénice s'était endormie sur l'épaule d'Ulysse tandis que celui-ci jouait délicatement avec ses cheveux. Bien que transporté par ce qui venait de se dérouler, il fut un peu embarrassé par sa présence dans son lit. Il ne voulait cependant, surtout pas avoir l'air un connard. Il se releva précautionneusement, enfila un jeans et alla boire une bouteille d'eau sur le minuscule balcon de la chambre.

Réveillée par le bruit de la baie vitrée, elle se releva et le trouva appuyé sur la rambarde, le regard fatigué au loin.

-Tu ne viens pas te coucher ?

-Je t'ai laissé dormir, répondit-il en lui adressa un sourire doux.

-C'est gentil, mais viens, il est trois heures du mat, tu tombes de sommeil. Ne me laisse pas seule dans ce lit ! dit-elle avec un clin d'œil rieur.

Il secoua la tête.

-Hum hum, impossible.

-...

-Je ne peux pas dormir avec toi, je suis désolé.

-Ok, j'ai saisi... elle se releva d'un bond, se rhabilla en un éclair, dubitative et déçue.

Ulysse la retint par le bras.

-Attends ! J'ai des...troubles du sommeil. Du genre envahissant.

-Tu racontes des choses inavouables en dormant ?

-Je...plane en dormant. Littéralement.

-Pardon ?

Il la regarda, mal à l'aise.

-Je veux dire...ce n'est pas fréquent. Quoique de plus en plus ces derniers temps je dois bien l'avouer...mais oui. Au point où nous ne sommes...

-Je pensais être la plus allumée de nous deux mais là...j'ai un doute du coup. C'est sérieux cette histoire ?

-J'ai l'air de rire ?

-C'est...hallucinant. Et...c'est uniquement dans ton sommeil ?

Il soupira et s'assied sur le bord du lit, lui tournant le dos.

-La plupart du temps oui. Je compare ça à...du somnambulisme je crois. Dans les phases de sommeil profond, j'ai moins de contrôle. C'est...instinctif. Mais en réalité c'est déjà arrivé dans d'autres circonstances...que je préfère oublier.

-C'est pour ça les rideaux ?

-hum oui...il vaudrait mieux pas que je sois vu...

-C'est...absolument merveilleux Ulysse ! jubila-t-elle

-C'est surtout un frein à toute vie sentimentale...

Elle étouffa un rire, en l'attira à elle. Elle s'allongea et il posa sa tête sur son ventre. Elle passa la main dans ses cheveux, tandis qu'il jouait machinalement avec son pendentif. Ils finirent par s'endormir dans cette posture.

Eblouie par la lueur du jour qui perçait au travers des tentures, Bérénice ouvrit les yeux, se saisit de son smartphone pour découvrir que la journée était déjà bien entamée. Avant de constater qu'Ulysse n'était, à nouveau, plus à ses côtés. Ecarquillant les yeux, elle le découvrit un mètre au-dessus d'elle, sur le dos, tel un gisant médiéval sur lequel la gravitation n'aurait aucun effet.

Sentant son regard pointer entre ses omoplates, il s'éveillant en sursaut.

-Merde. C'était prévisible évidemment... il prit son visage entre ses mains et atterrit sur le lit.

-Bonjour... dit Bérénice avec un sourire en coin.

Il se tourna vers elle, un peu désemparé.

-Je t'avais prévenue... Il aurait peut-être mieux valu pour toi que tu ailles dormir de ton côté...

Elle le scruta avec douceur avant de placer ses doigts sur ses lèvres.

-Tes yeux sont...magnifiques. Tu n'enlèves jamais tes lunettes, je n'avais jamais eu l'occasion de... c'est dingue. Comment font les gens pour ne pas s'apercevoir que tu es un être à part ?

-Je... Des années d'entrainement je dirais, répondit-il avec un air satisfait, avant d'enfuir son visage dans son cou et de la déshabiller à nouveau.

***

Tandis qu'il se brossait les dents, la porte de la salle de bain ouverte, Bérénice revint à la chambre les bras chargés de snacks trouvés au distributeur du hall d'entrée.

-Bon, c'est pas génial, mais ça nous dépannera pour l'instant !

-C'est parfait, j'ai vraiment l'impression d'être en voyage de fin d'études là !

Elle pouffa en se saisissant d'une barre chocolatée d'une marque inconnue.

-Ulysse... avant de nous mettre en route et de débuter nos recherches... y-a-t-il autre chose que je devrais savoir ?

Il se regarda un instant dans le miroir, soupira et se tut. Avant de venir se tenir devant elle, la mine rembrunie.

Il désigna un pansement qu'elle avait au doigt.

-Que t'est-il arrivé ?

- Ca là ? Oh rien ! Je me suis coupée en essayant de reprendre la monnaie dans la machine à bonbons en bas, le monnayeur est abîmé et pas de première jeunesse...

-Montre-moi.

Perplexe, elle ôta l'adhésif, dévoilant la petite plaie qui saignait un peu.

Il la regarda avec mélancolie, se saisit de sa main blessée. L'air de fit électrique et intense autour d'eux. Il couvrit la plaie de sa main droite, ferma les yeux, dégluti avec difficulté. Bérénice ressenti une sensation ondulante et pétillante se développer sous sa lésion. Elle perçu le cœur d'Ulysse cogner dans sa poitrine. Il plissa les yeux, émit un soupir nerveux avant de s'asseoir sur le lit, visiblement essoufflé.

Elle scruta son doigt intact, ressoudé, avec stupéfaction, bouche bée. Puis le regarda lui, à bout de souffle, la tête entre les mains.

-Ulysse...c'est...

Elle chercha ses mots.

-Comment est-possible ?

Il la dévisagea avec le regard trouble.

-Je n'en sais rien. Pas plus que pour le reste.

-On a pas mal de choses à découvrir ici je crois.

Les yeux d'améthysteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant