🌙Epilogue🪐

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Dix mois plus tard

Le chat et Ulysse se toisaient du regard. Tandis qu'il avait étalé les documents du travail de fin d'études qu'il supervisait autour de lui sur le sol du salon pour avoir une vue d'ensemble et s'était installé en tailleur au milieu, l'animal piétina sans scrupule les feuilles. En émettant un feulement indigné dans la direction d'Ulysse, il chiffonna un papier, déguerpit dans la chambre et s'installa fièrement sur le lit, laissant ses poils sur les draps.

— Toi...

Ulysse le fusilla d'un regard noir et se retint de le menacer davantage.

Depuis que Bérénice s'était installée dans son appartement, délaissant son minuscule studio, Ulysse connaissait une sérénité sans égale. Elle était un véritable soleil dans sa vie. Occupée du matin au soir par ses diverses formations et séminaires en vue de devenir coach spirituelle, elle illuminait la journée à la seconde où elle franchissait la porte de leur habitation. Il espérait être à la hauteur de sa personnalité solaire et la combler tout autant. Néanmoins, il devait reconnaître que sa présence avait mis un sacré désordre dans le logement minimaliste d'Ulysse, apportant avec elle tout un lot d'objets insolites, vêtements en tas, flacons en tous genres dont l'utilité lui échappait. Et ce gros persan roux au minois perfide. Recueilli dans un refuge pour lequel elle faisait du bénévolat régulièrement.

La clé tourna dans la serrure et immédiatement l'animal accouru. Lorsque Bérénice entra, il se frotta à ses jambes en ronronnant. Un sourire fendit son visage.

— Ooh ! Je vois que vous avez eu le temps de faire connaissance aujourd'hui !

— Oui... il...m'aide à lire ce mémoire... dit-il en mâchonnant un crayon, tentant de dissimuler son irritation.

Elle approcha, enjamba les documents et s'abaissa pour déposer un baiser sur sa joue. Il lui sourit puis rassembla les papiers soigneusement avant de se relever.

— Je ne vais pas pouvoir rester longtemps, j'aurais aimé manger un bout avec toi, mais je donne cours à 14h. Et comme tu le constates...je n'ai pas vu l'heure passer.

Elle jeta un coup d'œil à son vieux t-shirt de rock et à son jeans troué. Quand il était concentré sur son boulot, il était absolument imperturbable et ne voyait pas le temps filer, oubliant même de manger.

Elle s'installa dans le canapé tandis qu'il avait filé se préparer. Elle se sentait nerveuse et entortilla ses doigts

Enfilant ses lunettes et une chemise impeccable qui lui donnait un air sérieux et séduisant, il se planta devant elle, devinant son trouble.

—Quelque chose ne va pas ?

— Si, si... Je suis juste tracassée par une formation que je viens de suivre. Et puis je me disais aussi... il serait temps que tu rencontres ma famille non ?

Ulysse resta figé quelques secondes.

— Euh...oui, sans doute. J'imagine. Mais...ce genre de trucs, ce n'est pas mon fort, tu sais.

Elle le regarda un peu déçue mais convaincue qu'il changerait rapidement d'avis, elle n'en était pas réellement tracassée.

—Ok, tu as raison, il est temps, c'est important pour toi. Planifie ça !

— C'est vrai ?!

— Oui, dit-il en hochant la tête. Fais-le vite avant que je ne me décourage.

Il s'appuya sur le canapé et l'embrassa.

— Je file, je ne suis pas à l'avance, ajouta-t-il en nouant sa cravate.

Bérénice ne répondit pas tout de suite. Elle hésita.

— Ulysse, attends.

Il se retourna, dubitatif.

Elle le regarda, soucieuse, fouilla dans son grand sac à main et en sortit une boîte.

Ulysse, ouvrit la bouche et laissa tomber sa mallette au sol. Bérénice tenait un test de grossesse dans sa main.

— Hum, hum, non. Impossible, dit-il en secouant la tête.

— Je sais. Mais...

— C'est absolument impossible. Ça doit être une fausse alerte. Techniquement...nous ne sommes pas de la même...espèce.

— J'ai un drôle de pressentiment.

Il vint s'asseoir à côté d'elle, s'affala dans le divan et déposa une main dans son dos. Elle sentit son trouble, son doute à présent. Elle se tourna vers lui, croisa son regard émeraude intense et nerveux.

— Ok, va faire ce test.

Elle se leva et s'enferma dans la salle de bain. Ulysse appuyé sur ses coudes, tenait sa tête entre ses mains. Mille interrogations lui venaient à l'esprit. Il n'y croyait pas une seconde mais une part de lui faisait entièrement confiance à l'instinct de sa compagne.

Bérénice sorti de la salle de bain et dévoila le bâtonnet d'un geste franc à son partenaire.

Deux petites barres roses.

Les yeux d'améthysteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant