Chapitre 44

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Bonjour à tous,
Le début du chapitre sera bientôt déplacé à la fin du chapitre précédent. En effet, quand j'ai écrit et publié le chapitre 43, je n'avais pas imaginé continuer ainsi cette discussion. Pour ne pas vous perdre, je laisserai cette partie pendant environ 1 à 2 semaines, puis je la basculerai à sa bonne place. Pour comprendre tout l'intérêt de cette partie, je vous invite à relire la fin du 43 :)

Désolée pour le désagrément !

Bonne lecture,

Alcancia

*   *   *

— Ça fait pourtant quelques mois que Tendua partage vos nuits, remarquai-je. Vous deviez vous y attendre.

— C'est vrai, seulement, c'est bien la première fois que je ne sais pas comment agir. On m'a appris à être un homme, un amant, un prince, mais on ne m'a jamais enseigné à être un père. Je ne connais pas vraiment Tendua. Et si je faisais quelque chose de mal ? Si je l'offensais ? Sans parler de mon enfant. Je veux lui offrir tout ce qu'on ne m'a jamais offert. Je veux être quelqu'un de bien à ses yeux. Enfin... Tu n'es pas vraiment la personne à qui je devrais en parler.

— Votre Altesse, persistai-je malgré son hésitation, un mauvais père ne se pose pas ce genre de questions. Vous ferez très sûrement des erreurs et vous apprendrez à ne plus les reproduire. Nous ne naissons pas bons, nous le devenons. Si vous êtes à l'écoute, si vous êtes présent, alors votre enfant et votre compagnon sauront s'en souvenir.

Sinha, attentif, approuva mes paroles d'un hochement de tête. La crainte, qui s'exprimait en ses traits, s'adoucit.

— Qui t'a appris à être aussi sage ?

— J'ai eu des parents aimants, avouai-je. Ils ont toujours fait de leur mieux pour m'élever. J'ai pu grandir, me construire, éprouver le monde autour de moi et aimer. Puis, grâce à Adrik, j'ai pu évoluer, apporter un regard neuf sur ce qui m'entoure et m'affirmer. C'est ça d'être un bon père. Il ne s'agit pas d'être toujours le meilleur, le plus parfait. Il vous suffit d'être un sol fertile qui permettra à une jeune plante de faire ses racines et de s'épanouir jusqu'à se dévoiler dans son entièreté.

— Tu as eu une chance que beaucoup ne possèdent pas, remarqua-t-il. Je ferai sans cesse de mon mieux pour mon fils, pour mon royaume et mon peuple...

Il baissa la tête, humble, devant toutes les responsabilités qui lui incombaient. Je ne pouvais le lui dire, mais ces mots apaisaient quelque peu mon cœur. Le jour où je devrais dire adieu à notre enfant, j'aurai l'assurance qu'il le protégerait et le chérirait de toute son âme. Sinha m'était apparu froid, distant, mais ces derniers temps, il se révélait d'une bonté que je n'aurais pu espérer.

Il se racla la gorge, fermant la porte vers ses doutes.

— Pour en revenir au cadeau pour mon compagnon, c'est une excellente idée. J'ai entendu parler de cet horloger. Par chance, il officie à la capitale. Rendons-nous à sa boutique demain !

Une servante s'approcha sans faire de bruit et déposa un plateau de gourmandises, accompagné de deux jus de fruits. Sinha la remercia puis nous planifiâmes l'excursion qui nous attendait. La journée du lendemain se composait principalement de réunion. Ainsi, nous décidâmes d'en avancer certains et de reporter les sujets les plus minoritaires.

Son emploi du temps revu et la collation entamée, le prince me proposa de regagner le palais. Il veilla à ce que j'aie le nécessaire pour prévenir ses ministres et les nobles qui devaient le rencontrer, avant de me quitter. Le maître d'armes l'attendait sur le terrain d'entraînement. Je n'avais jamais encore assisté à ses combats, mais la rumeur courait qu'il avait tout d'un adversaire coriace. Je ne pouvais constater que le résultat de ces passes d'armes, lorsque la nuit tombée, je promenai mes doigts sur son corps raffermi et ses muscles puissants. Je me débarrassai de ces souvenirs inappropriés qui envahirent soudainement mon esprit et repris mes tâches. Bientôt, les missives furent envoyées et ma journée toucha à sa fin.

Sous les masquesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant