Chapitre 1

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🕦 9h05

« Putain », grommelai-je en constatant que mon tube de crème hydratante était cette fois-ci bel et bien vide. Après tout, j'aurais dû me douter qu'après une semaine à récurer le fond du tube, il finirait par se vider.

Je laissai échapper un soupir, anticipant les longues heures à venir et surtout, la torture de ma peau délaissée de son soin hydratant quotidien.

À contrecœur, je finis par appliquer ma crème solaire au-dessus de mon sérum, non sans grommeler une dernière injure sous mon souffle.

Devant le miroir embué, je scrutai mon visage à la recherche de la moindre imperfection. Et après quelques retouches rapides, je me coiffai en vitesse, disciplinant mes mèches rebelles. La journée s'annonçait longue, et chaque minute comptait. 

Il me fallait être à la boutique à 10h, ce qui me laissait encore quelques minutes pour m'habiller et avaler un petit déjeuner convenable.

En pénétrant dans ma chambre, je me dirigeai vers mon petit dressing où le choix des vêtements semblait être le dernier de mes soucis (mais pas trop quand même).

Avec une efficacité mécanique, je m'emparai d'une chemise blanche à manches longues et d'un pantalon à pinces bleu nuit. L'uniforme du jour ne demandait pas de réflexion, sachant que, une fois à la boutique, je revêtais ma tenue de travail. Avant de m'habiller, je jetai un coup d'œil dans le grand miroir plein pied, une inspection qui me fit réaliser avec stupeur que j'avais bien failli oublier de retirer mes piercings.

C'est donc à la hâte que je retirai délicatement le piercing qui traversait mon arcade sourcilière, suivi de près par celui qui décorait mes lèvres. Bien que mon employeur ait accepté mes tatouages et piercings, la neutralité était de rigueur pendant les heures de service.

Une fois habillé de manière appropriée et le visage toujours dénué d'hydratation, je me dirigeai vers la cuisine où les arômes de mon café fraîchement moulu m'accueillirent. Depuis que j'avais eu l'excellente idée, le mois dernier, d'investir une grande partie de mon salaire dans une machine à grains, j'étais devenu incapable de consommer un café autre que le mien. Certains appelaient ça un caprice de riche, j'appelais ça un palais raffiné.

Je pris un paquet d'Oreo et m'installai sur un tabouret face à l'îlot central. Tout en grignotant, je sortis mon téléphone pour jeter un œil aux dernières actualités, une routine matinale qui me connectait au monde extérieur et qui me permettait de me tenir informé. 

Ma page Instagram était une fenêtre ouverte sur les tendances, un mélange de voitures de luxe et de haute couture. Mon travail chez Gucci, une marque synonyme de prestige et d'innovation, n'était pas seulement un emploi mais une passion qui me définissait au quotidien.

Cela faisait déjà deux ans que j'avais la chance de travailler pour cette célèbre maison de couture de luxe italienne. J'occupais un poste polyvalent, qui jonglait entre vendeur, styliste et conseiller. Ma boutique se situait en plein cœur de Séoul et accueillait une clientèle prestigieuse venant du monde entier.

Perdu dans mes pensées, un coup d'œil à l'horloge de mon téléphone me ramena brusquement à la réalité. Le temps s'était écoulé plus vite que je ne l'avais perçu.

C'était l'heure.

Je déposai ma tasse au fond de mon évier et jetai l'emballage de mon petit déjeuner, désormais vide, dans la poubelle en passant. 

Je récupérai ensuite ma veste soigneusement pendue à un porte-manteau et ma sacoche posée sur le canapé. J'enfilai une paire de derbys, les lacets glissant entre mes doigts agiles, et attrapai mes clés.

CHARISMATICOù les histoires vivent. Découvrez maintenant