Chapitre 18

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Nous étions enfin vendredi soir, presque l'heure de la fermeture chez Gucci. La boutique baignait dans une douce lumière tamisée, créant une atmosphère calme et sophistiquée.

Depuis près de vingt minutes, j'aidais un client à choisir une veste. Il hésitait entre deux modèles – pourtant radicalement différents en termes de coupes et de matériaux – et changeait d'avis à peu près toutes les dix-huit secondes.

« Je pense que celle-ci conviendrait mieux pour la saison », disait-il, en désignant l'une des vestes, se tournant une nouvelle fois vers moi pour solliciter mon avis.

« En effet, toutefois, cela dépend des occasions », lui répondis-je avec patience. « Celle-ci est un peu plus décontractée, idéale pour une sortie dont le cadre n'est pas professionnel. »

« Je crois que je préfère la couleur de celle-ci », répliquait-il après quelques secondes de réflexion, revenant une énième fois sur sa décision.

Assommez-moi.

De manière rapide et indolore, si possible.

« Vous pourriez tout à fait prendre les deux », lui suggérai-je. « Ces deux modèles ne sont pas vraiment comparables, leurs styles sont très différents. »

« Mmmh », grommelait le client en se grattant le menton.

Je réprimais un énième soupir. Maintenir mon sourire face à cet homme d'une quarantaine d'années devenait presque douloureux. Il ne semblait absolument pas pressé de faire son choix.

Finalement, après de longues minutes de tergiversation, il se décida enfin, me faisant discrètement soupirer de soulagement.

« Vous avez raison, je vais prendre les deux », s'exclama-t-il.

Mes prières ont été exaucées.

Rapidement, avant qu'il ne change d'avis, je l'invitai à se rendre à la caisse pendant que je préparais ses articles. En me retournant, j'aperçus Jimin qui rangeait soigneusement des écharpes sur un présentoir. Nos regards se croisèrent et il pouffa de rire, ayant sans doute facilement déchiffré l'expression de fatigue et d'agacement sur mon visage.

C'était vendredi soir, après tout. Ne m'en voulez pas.

Une fois les deux vestes soigneusement emballées, je me rendis à la caisse pour encaisser le client, qui me remercia avant de s'emparer du sac que je lui tendais.

« Bonne soirée, monsieur. Nous espérons vous revoir bientôt chez Gucci », lançai-je en lui adressant mon sourire le plus professionnel, qu'il me rendit avant de me saluer à son tour.

« J'ai presque cru que t'allais lui décrocher un uppercut », dit Lisa en apparaissant à mes côtés, ricanant légèrement.

« Je plains le sac de boxe qui va encaisser mes poings ce soir », soufflai-je en réponse.

« Je tâcherai de me tenir loin de toi », rétorqua-t-elle, amusée.

Malgré une longue journée, elle avait l'air tout droit sortie d'un magazine, son maquillage impeccable et ses vêtements sans un pli.

« Tu sais bien que je ne pourrais jamais te faire de mal », répliquai-je en souriant. « Surtout quand HanEul prend ta défense et me menace de ruiner ma voiture. »

« C'est exactement pour ça que j'adore cette gosse », répondit-elle en s'occupant de ranger la caisse à ma droite tandis que je finissais de m'occuper de celle qui me faisait face. « Tu devais pas parler à Namjoon, d'ailleurs ? Tu peux y aller, je m'occupe de la fermeture avec les autres. »

J'acquiesçai et jetai un coup d'œil autour de la boutique. Les derniers clients quittaient les lieux, et mes collègues commençaient déjà à ranger. « Si je ne suis pas revenu d'ici là, tu pourras rejoindre HanEul devant la boutique ? »

CHARISMATICOù les histoires vivent. Découvrez maintenant