Chapitre 5

2.9K 226 162
                                    

Deux semaines s'étaient écoulées depuis le photoshoot de monsieur Kim. Depuis, le mannequin n'avait pas donné signe de vie et n'était pas revenu à la boutique. Chaque jour, durant mon service, je ne pouvais m'empêcher de jeter un coup d'œil à la porte, espérant voir sa silhouette se dessiner.

Je m'étais surpris à me questionner à son sujet. Où était-il ? Que faisait-il ? Les questions tourbillonnaient dans ma tête, me distrayant pendant que je pliais des vêtements ou réorganisais les présentoirs.

La collection pour laquelle il avait posé était sortie en début de semaine, et de nombreux posters de lui décoraient la boutique, alimentant ce sentiment de fierté qui m'animait lorsque je me rappelais que j'avais activement participé à ce projet.

Et la nouvelle collection faisait actuellement fureur dans la boutique. J'avais d'ailleurs été félicité par mon manager, qui avait eu vent de mon travail. 

« Soyun ! » La voix de Lisa s'éleva soudain dans la boutique, attirant mon attention vers la porte d'entrée.

Je me retournai et constatai qu'effectivement, ma mère venait de faire son entrée dans la boutique. Son visage était illuminé par un sourire contagieux, et elle semblait porter une aura de fraîcheur qui se répandait autour d'elle. Je la toisai de loin, souriant alors qu'elle prenait Lisa dans ses bras, claquant une bise rapide sur sa joue.

S'il y'a bien quelqu'un que ma mère aimait par dessus tout, c'était Lisa et sa folie sans limites.

« Bonjour Soyun, » mon manager s'avança dans sa direction et se courba poliment face à elle, « comment allez-vous ? »

« Très bien, merci, et vous Namjoon ? Comment s'est passé votre voyage en Grèce ? »

« C'était vraiment super, merci, ça m'a permis de me reposer un peu, » mon manager lui offrit un sourire « La petite HanEul se porte bien ? »

« Très bien, merci, » ma mère se retourna finalement vers moi et afficha un large sourire, son regard pétillant de fierté.

« Mon chéri, comment vas-tu ? » Elle s'avança dans ma direction et m'enlaça sous le regard attendri de mes collègues.

« Yah, maman, on avait dit pas de surnoms mignons en public, » grognai-je en lui rendant son étreinte.

Elle ricana et se détacha finalement de moi : « Toujours aussi beau mon bébé, » elle me complimenta avant de tâter mes biceps comme si elle testait l'intégrité de mon organisme, « et toujours aussi musclé, » ajouta-t-elle avec un clin d'œil malicieux.

Je levai les yeux au ciel, amusé et légèrement gêné par son manque de gêne alors que nous étions dans mon lieu de travail. Nous échangeâmes quelques banalités sur sa semaine et ses projets.

« Je viens pour récupérer mon sac, » déclara-t-elle avec un sourire décontracté.

« Ah oui, suis-moi, » répondis-je, en marquant le chemin vers l'arrière de la boutique.

L'année dernière, pour son anniversaire, j'avais offert à ma mère le Jackie 1961, l'un des sacs les plus emblématiques de la marque. Cet achat avait absorbé une grande partie de mon salaire, mais voir combien elle chérissait ce sac en valait la dépense. Elle l'avait intégré à ses tenues quotidiennes comme un véritable caméléon de la mode. Malheureusement, la lanière s'était rompue la semaine dernière après un malheureux accrochage avec une poignée de porte. Elle l'avait donc laissé ici pour réparation.

Nous traversâmes la boutique, saluant les clients. Les talons de ma mère claquèrent sur le parquet, rythmant notre progression vers l'ascenseur.

« Ça va le travail ? » demandai-je, en appuyant sur le bouton pour appeler la cabine.

CHARISMATICOù les histoires vivent. Découvrez maintenant