Chapitre 15

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- Monte dans ta putain de voiture Scott. lâchais-je les dents serrées.

J'étais furieuse, ça c'est bien quelque chose dont j'étais sûre... Mais je n'arrivais pas à déterminer envers qui j'étais la plus furieuse. Scott ou moi même ?
Après tout, ce n'est pas moi qui ai encouragée cette situation ? En faisant preuve d'écoute, de compassion et parfois même d'affection à son égard...

La seule chose que je savais c'est que cette voiture aller sortir de ce trou et c'est moi qui la pousserait. Scott n'aura pas ce qu'il convoite, qu'il aille au diable !

Ce dernier était déjà montait dans la voiture et je profitais de sa fenêtre ouverte pour lui crier :

- Ne me fais pas le coup de laisser enclencher le frein à main hein !

Il se contenta de sortir sa main par la fenêtre et me fis un signe de pouce.

Après environ une dizaine de minutes, que Scott avait étiré en faisant le plus de manière possible pour ne pas que son bas de caisse râpe contre la route gravillonée. La voiture était enfin dégagée et Scott était au volant déjà prêt à repartir, tout sourire et son air provocateur toujours fixé sur ses traits.
Sa désinvolture face à la situation me laissait pantoise.

Je prenais place à ses côtés, de mauvaise grâce, les yeux rivés vers la route.

- Ne boudes pas... Je sais que tu aurais aimé que je remporte ce pari... Mais tu peux toujours souhaiter la même chose que moi ma belle !

- Écoutes moi bien sombre crétin... Si tu ressors une absurdité de là sorte je te jure que je te tue... De mes propres mains comme une grande et sans aucune aide ! C'est clair ?

Je me décidais enfin à le poignarder du regard, toujours aussi fâchée qu'il est osait prétendre à un tel souhait.

Il partit d'un rire tortinuant et je serais mes mains sur mes cuisses pour ne pas les porter à son cou.

- Je savais que tu étais une passionnelle Éléna... Tu commettrais alors un meurtre d'amour ?

Je portais la main vers ma portière mais il ferma les portes grâce à la centralisation.
Je serais les dents et l'air s'écoulait difficilement par mes narines pourtant dilatées de colère.

- Éléna... reprit-il avec une petite voix qui ne lui allait pas.
Je sais que je te fâche... Je te pousses dans tes retranchements... Mais je ne fais que te montrais la vérité. Tu souris quand tu es avec moi, tu te tiens droite la tête haute et le menton relevé en signe de protestation. Une petite ride se creuse entre tes sourcils quand tu t'opposes à n'importe laquelle des conneries que je peux sortir... Tu n'as pas peur de moi, tu n'as pas peur du monde entier quand tu es avec moi... Au contraire, c'est de toi que tu as peur. Tu fuis la personne confiante, téméraire et parfois de mauvais caractère que tu es quand tu es avec moi... Mais cette personne c'est aussi toi. C'est toi, qui ressens des choses que tu refuses de t'avouer...

- You wish bastard... grommelais-je entre mes dents toujours serrées par la rage.

Je savais que parler sa langue maternelle l'atteindrait forcément plus. Il l'employait dès qu'il devenait trop émotionnel.

Il arqua un sourcil posa sa main sur ma cuisse ou mes propres mains étaient toujours serrées pour ne pas l'étrangler. Je tournais de nouveau mon regard hargneux sur lui. Ses yeux semblaient encore plus noir que le charbon et son sourcil s'arquait de façon provocante.

- On est devenue bilingue chérie ? Ne gaspille même pas ton énergie à me répondre... Je sais que j'ai encore des cours de langue à te donner. sa voix avait baissé d'un octave à ses derniers mots.
Mais je vais suivre le plan original... Et t'emmener voir Jared.

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Mes jambes vont me lâcher... Je ne vais jamais y arriver. Je sais que je veux être à ses côtés, je veux prendre sa main et le sentir vivant, l'entendre respirer. Mais la culpabilité de me rendre à son chevet avec Scott à mes côtés me ronge. Mes mains se tordent entre elles alors que j'effectue des pas balbutiants menant à l'entrée de l'hôpital, Scott sur mes pas.

Alors que je sens une main se poser au creux de mon dos je frissonne et m'écarte vivement, trop rapidement même au point que j'en perds quasiment l'équilibre et manque de me rétamer dans le tapis disposait juste devant les portes coulissantes extérieures.

Scott soupire et repose sa main dans le bas de mon dos comme si rien ne s'était passé.

Il continue de marcher mais je ne bouge pas. Il soupire pour la énième fois et se tourne vers moi.

- Éléna... J'essaie juste de te soutenir. Tu es visiblement troublée... Laisse moi être un gars sympa pour une fois.

Je ris de mauvaise grâce les yeux déjà embués étant à fleur de peau par notre dispute de tantôt.

- Toi sympa ? Non... Non je ne crois pas, il y a erreur sur la personne. Les choses que tu fais par sympathie ont toujours un intérêt dissimulé.

Sa main qui n'est pas posée sur moi se sert en un poing tendu alors qu'il reprend acide :

- C'est vraiment ce que tu penses de moi ? Alors que j'essaie juste de t'aider ?

- Ce n'est pas juste ce que je pense Scott, c'est ce dont je suis sûre. Et je n'ai pas besoin de ton aide !

Alors que je vois son torse se soulever difficilement en une respiration chaotique, ses yeux se plisse et il enchaîne :

- Ah oui ? Toi tu n'as pas besoin d'aide ? Vraiment ? Dit celle qui m'a quasiment supplié à genoux de venir la chercher parce qu'elle avait peur de son ex ? Je suis sûre que tu aurais tout fait pour que je vienne ce jour là... Y compris en payer le prix si tu vois ce que je veux dire.

À sa dernière syllable ma main s'était déjà levée pour s'abbatre sur sa joue.
C'est donc ça notre relation ? Il ne pouvait pas juste être le frère de mon petit amis, quelqu'un de normal, non lunatique et qui ne traite pas de traînée n'importe qu'elle fille qui lui résiste ?

Je ne prenais même pas la peine de lui formuler mon dégoût, le giflait me suffisait. Je repris une pleine capacité de mes jambes l'adrénaline de notre dispute me donnant la force necessaire de m'éloigner de cet être si impoli dont je ne pouvais plus supporter la présence.

Je rentrais en trombe dans l'hôpital sachant exactement à quel service et quel chambre me rendre.

J'entrais quasiment en fraquat dans la chambre ou se trouvait Jared, toujours inconscient.

Alors que l'image de son inertie me frappa de nouveau je collais mon corps contre la porte qui se ferma sous mon poids et me laissais glisser à terre. Les larmes coulèrent toutes seules et je posais une main sur ma bouche de peur d'échapper un quelconque cris de souffrance face à cette vision qui restait inchangée.

Mes sanglots étaient minces mais perceptibles. Dans la chambre on entendait mes reniflement étouffés, la respiration douce de Jared et le bipbip rythmé du moniteur qui enregistrait sa fréquence cardiaque.

J'essayais de me calmer en écoutant ses sons répétés ma respiration toujours heurtée et erratique dû à ma crise de larmes. Après quelques secondes je me rendis compte que les battements du cœur de Jared semblaient s'être affolés et ils se faisaient entendre plus rapidement. Je me hissais sur mes jambes tel un faon venant de naître et titubais jusqu'au lit de Jared en panique.

Just for me : Tome 2 [NON CORRIGÉ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant