Chapitre 13

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Je n'ai pas le téléphone à l'oreille mais j'entends sa voix grave criée d'ici. Un mélange d'excuses et d'insultes concernant la circulation.

- Du calme ! Ce n'est pas Éléna... Je suis Marie, son amie. On est au 120 Avenue du Général de Gaule.
Et ne t'avise pas de me reparler sur ce ton à l'avenir et encore moins à Éléna.

Elle raccroche sans attendre une quelconque approbation me faisant ainsi sourire. Je sais que se faire raccrocher au nez une 2 ème fois l'aura rendu encore plus furieux et je jubile de son "malheur".

- Quel con celui là !

Je ris aux éclats cette fois.

- Je te l'avais dit !

8 minutes plus tard, montre en main, Scott se gara bruyamment à nos pieds. Il descendit précipitamment de sa belle américaine sans même couper le moteur et se planta devant nous.

Il respira un grand coup et je lui souhaitais mentalement une quantité astronomique d'amende qu'il allait probablement recevoir à cause de sa conduite excessive.

- Je suis désolé...

Ses mains passaient frénétiquement dans ses cheveux, de manière chaotiques et maladroite. Ce ne pouvait que me rappeler son frère qui avait le même tic nerveux et mon cœur se serra en saignant doucement.

- Je le suis vraiment Éléna... Je sais que j'ai dépassé les bornes... Je n'ai pas réfléchis.

- Hum hum. me contentais-je d'aquicsais jouant volontairement la distraite.

Tu ne mérites pas mon attention ! Sauf si c'est pour te tuer de mes mains !

- C'est tout ce que tu vas me dire ?! dit-il d'une voix qui re-menacer de verser dans l'énervement.

- Oui. C'est tout ce que tu as à dire ? Nous avons un bus à prendre.

- Non ! Je suis venu pour te ramener chez toi.

Marie toussa de manière dramatique.

Scott leva les yeux au ciel et précisa :

- Pour ramener chez vous, les gentes demoiselles que vous êtes.

Son ton était faussement enjoué et ne m'inspirait aucune confiance.

- On a pas besoin de ton faux dévouement Scott. Les vieux sièges miteux du bus sont de meilleurs compagnies.

Tout son corps était tendu par la frustration et je voyais bien qu'il faisait des efforts démesurés pour ne pas crier de nouveau.

La douce voix de Marie interrompit notre face à face.

- Éléna, le prochain bus est dans 2h00, il commence à pleuvoir et je pense qu'il te doit bien ça.

Je fulminais intérieurement et me contenta d'ouvrir la porte arrière et fit signe à Marie de monter.

Voyant que je ne m'apprêtais pas à faire le tour de la voiture pour monter à la place passagère avant et que je  m'engouffrais à la suite de Marie, Scott se figea et barra le passage de son bras.

- Monte à l'avant, on doit parler.

- Tu dois parler ! Moi je n'ai strictement rien à te dire.

- Éléna...

- Non.

Je ne lui laisse pas la chance de finir son plaidoyer. Je repoussais son bras et montais à l'arrière avec Marie.

Just for me : Tome 2 [NON CORRIGÉ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant