Chapitre 51

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Scott

Elle n'avait définitivement aucune conscience de l'attraction qu'elle pouvait exercer... Et je ne cesserai jamais de m'étonner de son emprise sur moi. Le moindre petit rien de sa part pouvait serrer mon cœur à m'en faire souffrir.

La chaleur de son corps proche du mien, son odeur enivrante, ses cheveux auburn qui tombent comme un rideau de soie autour de son visage délicat.

Je n'avais pas pensé faire preuve d'une si grande faiblesse en étant de nouveau proche d'elle. Quand elle s'est tournée vers moi dans cette alcôve trop petite, ses joues roses, ses lèvres pleines qu'elle s'apprêtait à mordre, gênée, mon sang n'avait fait qu'un tour. Elle portait ce gloss, ce fameux gloss dont j'avais encore le goût sur mes lèvres. Elle me rendait fou sans même le savoir. J'avais eu une envie foudroyante de la coller à cette bibliothèque et de l'embrasser de tout mon être, mais je ne voulais pas m'y autoriser. Il en était hors de question. Elle avait déjà souffert d'un homme qui devait sûrement l'aimer, certes, mais d'une passion trop dévorante. Une passion qui était devenue une prison. Ma propre passion pour elle me faisait peur... Est-ce que mon frère était juste devenu à sa merci comme je l'étais présentement ? Quel était ce charme qu'elle semblait faire tomber sur n'importe qui sans même s'en rendre compte ?

Je me souvenais avec une quasi stupeur de la chaleur et du pur bonheur qui avait éclaté dans chaque cellule de mon corps quand elle avait complimenté mes yeux. J'aurais voulu lui retourner chacun des compliments que je taisais à son égard, mais je n'avais rien dit... Je ne voulais pas la perturber, la faire se refermer sur elle-même ou encore la faire se blâmer de tous les malheurs de l'existence humaine comme elle savait si bien le faire.

Perdu dans le livre que je lui avais conseillé, elle mordillait délicatement sa lèvre inférieure. Elle était plus charnue que sa lèvre supérieure et j'en connaissais la douceur.

Nous avions déjeuné en parlant de tout et de rien et elle s'était à nouveau détendue. Voilà, pourquoi je devais faire preuve d'un minimum de force et arrêter de vouloir la toucher, la prendre dans mes bras à chaque instant. Pour qu'elle puisse être détendue et rayonnante à mes côtés. Pour qu'elle puisse guérir et trouver sa place dans ce monde. Ça ne sera pas avec moi... Ça ne le sera jamais, mais j'en faisais le serment, elle serait heureuse, j'y veillerais. J'ai été heureux de la voir manger ses pancakes avec appétit et un air d'enfant ayant mangé trop de sucre, elle avait l'air en vie...

Je ne pouvais pas en dire autant de moi... On aurait dit un de ces addicts à toute sorte de substances. J'avais clairement besoin d'un sevrage radical de sa personne mais m'y refusais catégoriquement. Je ne faisais que m'enfoncer... Qui sait quand je pourrais de nouveau apprécier de nos têtes à têtes après notre retour d'Écosse.

Je profitais de sa concentration pour retourner à ma contemplation de sa personne tout en faisant semblant d'être absorbé par mon livre. Ses petites mains avaient quasiment l'air ridicule sur l'ouvrage d'une rare beauté que je lui avais conseillé, mais elle s'y attachée comme si sa vie en dépendait. Avec la même ferveur que mon regard sur elle.

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Éléna

J'avais dévoré mon déjeuner comme je ne l'avais pas fait depuis longtemps. Scott avait raison, leur cuisine était exquise. Rien de compliqué ou trop guindé. Au contraire, j'avais eu l'impression de manger chez ma grand-mère et cela avait quelque chose de très apaisant.

Just for me : Tome 2 [NON CORRIGÉ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant