Just for me : Tome 2 [NON CORRIGÉ]

Chapitre 36

Les joues de Scott rosirent, ce qui était rare. Quant à Marie elle se contenta de souffler.

- Quoi ? Il a fait l'effort de se déguiser ! C'est très bien.

- Bien sûr... Et c'est donc tout à fait normal qu'il soit mon parfait équivalent masculin ?

- Tu n'es jamais contente ! s'exclame Marie.

- Attends, tu es mon amie ou son amie ? Il faut savoir ! Là j'ai plus l'impression de vivre une trahison.

Scott qui était resté silencieux accrocha ses prunelles ambrées aux miennes. Il avait gardé ma main dans la sienne. Son veston d'un autre temps était rouge sang, les pans de sa chemise qui ornait son cou et ses poignets étaient noirs. Il était en parfaite harmonie avec moi.

Il se saisit de mon autre main et pencha légèrement sa tête.

- C'est moi qui ait demandé à Marie comment tu t'étais déguisée. Déjà de 1. Je ne savais pas quoi porter. Et de 2. Marie était rassurée que je sois "associé" à toi.

Je haussais les sourcils et enlevais mes mains de celles de Scott. Je vis qu'il se tendit sous mon retrait. J'en était presque peinée. Son contact ne me dérangeais pas vraiment et je n'étais pas si fâchée. J'avais juste peur d'être à sa merci. Son touché me provoquait toujours les mêmes frissons incompréhensibles.

C'était du dégoût envers toi même. Ça ne peut être que ça.

Effectivement, ça ne pouvait être que ça.

- Comment ça rassurée ? dis-je, interrogeant Marie, les bras croisées.

- Dois-je te rappeller ce qui est arrivé l'halloween dernier ? Nous avions été séparé au cours de la soirée dans une grande maison où on mettait les pieds pour la premier fois en plus ! Tu étais célibataire à l'époque et un gars s'était montré trop insistant. Il faisait tout son possible pour te forçer à boire et tu n'étais pas dans la meilleure période de ta vie, donc tu buvais. Ce soir là, miraculeusement Léa t'as trouvé. Elle a envoyé chier le gars et vous êtes aller vous coucher dans une chambre en sécurité. Je sais que tu es fragile en ce moment. Je... Je ne veux pas que ma meilleure amie manque de tomber dans les griffes d'un connard sans scrupule alors qu'elle est déjà dans une passe difficile. Avec ce rappel évident dans vos tenus, les gens vous associeront forcément. Et... J'en connais peu qui aurait envie de se frotter à Scott. termine t-elle avec un petit rire sincère que je vois bien qu'elle réfréne, de peur de ma réaction.

Je me souvenais effectivement de cet événement que j'avais vite isolé. Il y avait eu pire dans ma vie et j'avais réduit cet incident au silence. Mais il avait bel et bien existé. À l'époque Jared était rentré dans ma vie, mais nous n'étions encore rien l'un pour l'autre. Nous ne nous avions probablement jamais adressé la parole et j'étais encore en deuil d'Andréa. Je mettais encore le blame sur moi à l'époque, persuadée que j'avais été le problème. Alors quand j'en avais l'occasion, c'est vrai que je me laissais aller à l'alcool en cette période. J'avais toujours été le plus gros danger pour moi même. Elle n'avait pas tord, j'étais tout aussi sensible en ce moment, même plus. Et j'aurais eu tendance à fonctionner ainsi et à m'isoler, car j'aimais me morfondre seule, dans mon coin en buvant.

Je tendis ma main vers Marie. Je m'apprêtais à être dure avec elle, alors que je ne pouvais que comprendre son attitude maintenant.

- Merci. lui soufflais-je, l'oeil humide.

- Je ne te laisserais pas sombrer Éléna. Pas seule. conclut-elle.

Je souris à travers mes yeux humides et acquiesce.