Just for me : Tome 2 [NON CORRIGÉ]

Chapitre 54

- Tu m'as arnaqué Scott Andrew ! je proteste en faisant la moue.

- Moi ? Jamais !

Nous venions de nous stationner devant une chaîne de restauration rapide et il prenait un air innocent à la suite de mon accusation.

En sortant de la boutique nous étions restés en silence et avions marché jusqu'à notre hôtel qui était non loin. Scott avait récupéré une voiture qu'il avait louée auprès d'un valet. Ce dernier avait déjà chargé nos valises dans le coffre. Ce matin avant de partir pour notre journée de visite nous avions en effet réglé ce détail et laissé nos effets personnels à l'hôtel qui s'était chargé de la location de la voiture. Nous étions maintenant à peine sortie d'Édimbourg et je grommellais mon mécontentement.

- Éléna... C'est parce que je veux conduire, alors désolé, mais c'est pas mal le seul type de nourriture qui me permet de continuer à rouler et manger. La prochaine fois on mangera quelque chose de plus équilibré si tu veux.

Je le regarde en secouant la tête, exaspérée qu'il n'est pas compris.

- Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre que ça ne soit pas équilibré ? Tu crois sincèrement que je me soucie de ma ligne ?

- Tu devrais ! Tu as perdu du poids et tes joues commencent presque à se creuser, je ne t'ai jamais vu comme ça.

- Qu'est ce que ça peut faire ? C'est une bonne chose même.

- C'est à toi de décider ça... Je dis juste que tes formes n'ont jamais été un obstacle à ta beauté, bien au contraire. Je me fou bien de combien tu pèses ou quel est ton tour de taille. Je voulais souligner qu'une perte de poids soudaine et rapide n'est pas forcément bon pour la santé, ni sauter les repas d'ailleurs.

- Pourquoi on en est venu à parler de ça de base ? Ah oui ! Tu m'as fait miroiter que je pourrais t'emmener dîner au restaurant et payer comme une femme forte et indépendante, ce qui m'aurait permis de mettre sur un pied d'égalité nos dépense et toi tu t'arrête dans un fast food.

Il se met à rire, coupe le moteur et se tourne vers moi.

- Je ne vois pas pourquoi tu mets un point d'honneur à équilibrer les dépenses.

- Parce que je n'aime pas devoir quoique ce soit à qui que ce soit... Et je te dois déjà trop de choses.

- Ah oui ?

- Oui sombre crétin ! Tu veux une liste ? je demande, sur les nerfs, mais décide de ne pas le laisser répondre.
Tu as payé l'hôtel, le transport, le brunch, le musée, la visite du château et même le sash ! Sinon, si tu ne préfères ne pas parler de financier, je te dois probablement ma vie, puisque si tu ne m'avais pas retrouvé à cette putain de soirée j'aurais pu mourir aisément sous les coups d'Andréa ! Mais il y a bien d'autre chose, tu m'as aussi probablement épargné un viol donc je te dois mon honneur, tu m'as tiré des griffes d'Andréa au lycée, mais tu as aussi affronté mon père, tu as été là pendant mon avortement et tu es le seul responsable de mon bonheur de ces dernière semaine sinon je serais probablement retournée broyer du noir en hôpital psychiatrique, voilà. C'est ça le problème, c'est que je te dois déjà trop de choses et je n'ai pas l'impression de t'en donner assez.

Je finis ma longue tirade essoufflée, les doigts serrés sur mes cuisses.

Je fixe le paysage devant moi, à travers le pare-brise de la voiture. La nuit est tombée et il pleut. Les gouttes de pluies sur le toit de la voiture empêche un silence complet dans l'habitacle. Je prends conscience que j'ai serré les dents de façon douloureuse, quand un de ses doigts frais, vient longer doucement le contour de ma mâchoire tendue. J'inspire rapidement et relâche les muscles de mes joues. Scott fini de suivre la ligne formée par mon os jusque sous mon oreille et une fois à ce point, il laisse glisser le dos de ses doigts dans mon cou, carressant mon épiderme. Son toucher me fait frissonner quand il arrive sur ma clavicule qui est pourtant couverte et je sais que la fraîcheur de ses doigts n'est pas la seule cause de cette réaction. Je prends le temps de me détester en faisant état de ce constat, mais ne dis rien. À quoi bon ? Il n'est pas le responsable de mes erreurs.