Just for me : Tome 2 [NON CORRIGÉ]

Chapitre 50

T'adorer ? Tu es définitivement stupide Éléna. Tu devrais filtrer tes pensées avant de tout énoncer à voix haute stupidement.

Scott n'avait fait aucun commentaire sur ce qualificatif et nous marchions désormais côte à côte dans les rues d'Édimbourg. L'air matinal avait rougit ses joues et le bout de mon nez. Il portait lui aussi un long manteau, mais là où je prônait un style décontracté il était marqué par l'élégance. Tout de noir vêtu jusqu'à ses bottes, on aurait dit un mannequin de la nouvelle collection hiver d'une grande marque quelconque. Le col roulé qu'il abordait ne faisait qu'exacerber sa mâchoire et la beauté de son visage. J'avais perdu le compte du nombre de personnes que j'avais vu s'attarder sur mon compagnon de voyage durant cette petite marche.

Perdu dans mes pensées je manque de le percuter quand il s'arrête, stoppant son pas trop grand pour moi devant une petite vitrine. S'il ricane de ma maladresse il ne l'a commente pas. Il me fait un signe de la main en direction de l'endroit qui retient son attention.

- Une "library brunch" ??

Ses épaules s'affaissent légèrement et il répond timidement.

- Oui si ça te tente ? Bien sûr on n'y restera pas trop longtemps si tu veux visiter la ville, mais c'est un endroit très cosy ou on trouve de bons livres. Il y en a aussi en français d'ailleurs... Et le plus important ils servent un des meilleurs brunchs !

Je sautille et m'empresse de lui répondre.

- Oui oui oui, on y va !

Il sourit surpris, mais semble heureux. Je le laisse passer en premier ne connaissant pas l'endroit et la timidité me gagnant.

- Tu veux être dans la partie verrière ? Ou dans la mezzanine ?

- Euhhhh... Quel endroit préfères-tu, toi ?

- Je dirais que ça dépend de mon humeur... La mezzanine a un côté plus réconfortant, comme une soirée d'hiver au coin du feu mais la verrière est magnifique et plus stimulante quand j'ai besoin de réfléchir. me précise t-il.

- Va pour la verrière. je tranche en lui souriant.

Besoin de réfléchir ?

Ça ne me ferait pas de mal.

Nous arrivons devant une sorte de pupitre où Scott est accueilli par une serveuse.

Derrière lui, je ne vois presque rien à cause de sa taille et de son large dos. Je tends néanmoins l'oreille et la réaction de la serveuse me confirme qu'il est un habitué. Elle assume un couvert et parie gentiment sur son choix d'emplacement. Malheureusement, elle perd son pari puisque je suis à l'origine du choix cette fois.

Scott précise que nous sommes deux et me sentant concernée je dépasse une tête timide de son dos. Je vois bien que le regard de l'employé change, elle à l'air intriguée, mais ne fait aucun commentaire. Poliment elle nous amène à une table libre dans la partie verrière. Mes réflexes de bouquineuses me font froncer le nez face aux bibliothèques présentent dans cet espace. Trop de lumière pour un livre ce n'est jamais bon.

Je m'installe dans un fauteuil confortable et j'ai vaguement conscience que Scott fait de même en face de moi. Je suis trop absorbé dans ma contemplation du plafond qui laisse passer la lumière du jour tout en abordant une végétation variée.

Scott demande tout de suite deux cafés et je souris, consciente qu'il se souvient de ma mauvaise nuit. Quand la serveuse demande comment l'on souhaite nos cafés, il prend le sien noir et se tourne vers moi. Je m'apprête à donner ma préférence, mais il se contente de me regarder et d'émettre des suppositions.