06. Fuite.

1.2K 52 72
                                    

Sous la caméra, je jette le drap d'un oreiller dessus, mais il n'atteint pas sa cible. Pour la cinquième fois, je me penche pour le ramasser. Pitié, que personne ne regarde les caméras.

Je soupire et lance le tissus qui s'accroche à la caméra. Un sourire étire mes lèvres et je me retiens de crier. Enfin !

Je recule et attrape l'assiette que l'on m'a apporté. Je balance la nourriture par terre et m'approche de la porte.

— AIDEZ-MOI ! crié-je. JE... N'ARRIVE PAS À RESPIRER !

Je frappe contre la porte et j'entends l'homme s'affairer. Je recule lorsque je l'entends mettre les clés dans la serrure. Je me cache derrière la porte lorsqu'il l'ouvre, paniqué. Il s'arrête, ne me voyant pas et je n'en attends pas plus pour abattre l'assiette sur sa tête. Celle-ci se brise et l'homme tombe à terre.

— Je suis désolée, je murmure. Vraiment désolée...

Je contourne son corps avec une grimace. Pitié, il n'est pas mort, hein ? Il est juste assommé. Je sors lentement ma tête de la chambre et j'observe le couloir. Rien à signaler. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent. Alors dansons.

Je prends mon courage à deux mains et commence à fuir. Mes pieds sillonnent le sol du couloir et m'amènent jusqu'à l'escalier. Deux étages, deux fois plus de chance de se faire attraper. Je déglutis et tente d'écouter les voix. Ils parlent tous très fort et je souris, rassurée. Effectivement, quand Elias n'est pas là, ses hommes dansent.

Je descends les premières marches lentement, mon cœur accélère à chaque pas. Je m'appuie sur le mur lorsque je vois le premier étage. Je regarde très rapidement où sont les hommes que j'entends. Je les trouve rapidement autour d'une table, jouant aux cartes et buvant. Ils sont bien trop concentrés sur leurs parties pour m'apercevoir.

Sans bruit, je continue ma descente et entame le deuxième escalier.

— NON ! hurle un homme.

Je sursaute violemment et me colle précipitamment contre le mur. Puis j'entends quelqu'un rire et les insultes fusent. Je soupire doucement, comprenant qu'il vient seulement de perdre à leur jeu.

Je descends encore avant de ralentir et d'écouter. Je n'entends personne. Étrange. J'atteins les dernières marches, mais ne vois personne aux alentours. Mon cœur bat la chamade alors que je fais quelques pas dans le salon.

— Alejandro, reviens-là ! crie quelqu'un.

Ma tête se tourne vers la porte vitrée et je plonge derrière un canapé quand un homme passe devant. À quatre pattes, je m'avance pour pouvoir l'observer. Je jure quand je le vois s'arrêter juste devant la porte, parlant à quelqu'un que je ne vois pas.

Je regarde autour de moi, cherchant une sortie. Je me souviens d'être passée par le salon, puis je crois que je dois continuer dans ce couloir. Je soupire, regarde une nouvelle fois l'homme, mais il ne prête pas attention à l'intérieur de la maison.

Doucement, je marche à quatre pattes jusqu'au second canapé. Une fois protégée par celui-ci, je me laisse quelques secondes pour reprendre ma respiration. Le couloir est à quelques pas seulement.

— Qu'est-ce que tu fais ? grogne quelqu'un derrière moi.

Je me fige et pendant plusieurs secondes, je n'arrive plus à réfléchir.

— Je... j'ai fait tomber ma boucle d'oreille...

Je bouge ma main, faisant semblant de chercher le bijoux. Je prie pour qu'il ne sache pas qui je suis. Je ne peux pas me faire prendre maintenant. J'essaie de cacher mes tremblements du mieux que je le peux, mais la panique en moi monte et n'est plus gérable.

Chrysanthème Noir | T.1 & T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant