10. Survivre ou mourir.

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Son sourire ironique ne l'a pas quitté depuis qu'il m'a reconnu, ce qui m'énerve encore plus. J'y crois pas... Mais qu'est ce qu'il fait là ?

— EH ! s'écrit une voix, me faisant sursauter.

Je me retourne pour voir un homme avec le blason des hommes de Ricardo. Je ne réfléchis pas et me mets à courir à travers la forêt qui entoure le maison. Il me hurle d'arrêter, mais je continue. Mes pieds souffrent et se mettent à saigner à cause de toutes les brindilles, bouts de bois, cailloux et les racines qu'ils se prennent.

Je cours à en perdre haleine.

Je cours pour ma survie et rien ne pourra m'arrêter.

Sauf peut-être l'homme que j'entends derrière moi.

Je commence à vraiment avoir du mal à bouger, mes côtes me font trop mal et ma tête tourne. Il m'arrive de trébucher sur mon jogging trop long, mais j'essaie de garder ma cadence et ne cesse de courir. Je suis fatiguée, j'ai mal aux pieds et aux jambes à cause de mes courses poursuites qui ne s'arrêtent pas, mais je n'ai pas le droit de m'arrêter. Je ne peux pas m'arrêter.

En entendant la voix d'Elias m'appeler, j'accélère une fois de plus. Je ne l'ai pas fuis pour me retrouver une nouvelle fois kidnappée. Je ne veux pas avoir fait tout ça pour rien.

J'ai le malheur de regarder une seconde en arrière et de me prendre une racine dans le pied. Je retiens un cri de douleur et me retrouve la tête contre le sol.

Je relève la tête et crache avec rage la terre que j'ai dans la bouche. En essayant de me relever, je ressens soudain une vive douleur dans ma cheville et je ne peux pas retenir un râle.

— Merde ! sifflé-je.

Je m'assois doucement et observe attentivement ma cheville. Je ne vois rien de spécial, mais je ne suis pas médecin. La voix d'Elias se fait entendre de plus en plus, me rappelant qu'il faut que je fuis au plus vite. D'ailleurs, je ne sais pas où est passé l'autre homme. Je regarde les alentours, mais ne le vois pas. Il a dû partir.

Si Elias est là, ça veut dire que c'est lui dont tous ces hommes ont peur. Donc l'homme a dû seulement avoir peur et a préféré se sauver, c'est que je me répète en espérant que ce soit vrai.

J'essaie une fois de plus de me lever mais ma cheville me fait beaucoup trop mal. Si Elias arrive, il va immédiatement me repérer. Je cherche de quoi me cacher mais il n'y a rien qui ferait vraiment l'affaire. Je rampe pour trouver refuge derrière l'arbre le plus proche, priant qu'Elias n'arrive pas de ce côté-là.

Ma tête se pose contre le tronc et je prends de grandes inspirations. Je suis épuisée. Je sens l'adrénaline se dissiper mais la peur continue de consumer mes entrailles. Au loin, de la fumée devient vraiment importante et je me demande même si le feu n'a pas atteint les arbres. Si c'est le cas, je vais devoir fuir la forêt en plus de mon ravisseur.

— Pandora ! crie Elias me ramenant à la réalité.

Il s'est vraiment rapproché, merde ! Je me colle un peu plus à l'arbre comme pour devenir un avec lui. Si je pouvais rentrer à l'intérieur, je n'hésiterais pas une seule seconde.

— Je te jure que quand je vais te trouver, parce que ce n'est qu'une question de temps, je te tuerais ! I will drown you and leave your remains to fucking fishes ! crie-t-il de rage. (Je vais te noyer et laisser ta dépouille aux putain poissons !)

Je l'entends passer tout prêt de ma position, me glaçant le sang. Je place ma main sur ma bouche voulant éviter n'importe quel bruit ou respiration trop forte qui pourrait trahir ma position.

Chrysanthème Noir | T.1 & T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant