Chrysanthème Noir | T.1 & T.2

15. Les fissures du passé.

— Prends ton temps Pandora, me conseil Romane. Peu importe le résultat, on affrontera ça ensemble. Je ne te laisserai pas tomber.

Une larme coule sur ma joue en repensant à cette soirée et au réveil.

J'inspire un bon coup tout en fixant cette enveloppe. Je la retourne, prête à l'ouvrir mais mes doigts se mettent à trembler. Je m'empresse de la tendre à la rousse qui la prend avec un sourire triste.

— Ouvre-la s'il te plaît, la supplié-je. Je n'y arriverai pas.

Elle acquiesce, ouvre l'enveloppe, prend le papier à l'intérieur et le déplie. Elle me lance un regard avant de lire les résultats. Mon cœur tambourine fort dans ma poitrine, mes mains tremblantes deviennent moites et je retiens ma respiration.

Je la vois froncer les sourcils puis sa tête change complètement. Elle aussi se met à trembler et je vois des larmes naître dans ses yeux. Non... Romane est forte, je ne l'ai vu qu'une seule fois pleurer. Alors pourquoi ...

Elle relève la tête vers moi avant de lâcher un sanglot.

— Pandora...

Mon cœur résonne dans mes tympans et j'attends qu'elle s'explique. Pitié, faites que ce ne soit pas ce que je crois...

— Qu... Qu'est-ce qu'il y a marqué ? demandé-je.

— Du GHB. T'as du putain de GHB dans le sang. Pandora, ça veut-

— Je sais ce que ça veut dire, la coupé-je froidement.

Des larmes se mettent à couler sur ses joues alors que je me lève pour faire les cent pas.

— Tu ne te souviens vraiment pas de lui ? demande-t-elle d'une voix brisée. Peut-être que si tu reconnaissais son visage ou son nom...

— Je me souviens de rien...de rien, soupiré-je en m'affalant sur mon canapé.

Je me souvenais de certaines choses mais je préfères penser que ce n'était qu'un cauchemar. Je ne peux pas avoir vécu ça.

Je me souviens d'être entrée dans cette chambre avec lui mais pas de comment j'y suis allée. Je me souviens de lui au-dessus de moi dans ce lit. Mais je ne me souviens plus de son visage. Je me revois dans cette chambre d'hôtel, allongée sur le lit. Je n'arrivais presque pas à bouger comme si je n'avais plus de force. Et puis...Je me souviens de ses mains sur mon corps, de la sensation quand il me touchait et le fait que je n'arrivais pas à le repousser.

Et le décor change. Je ne suis plus sur mon canapé mais de nouveau dans cette maudite chambre, comme si je ne l'avais jamais vraiment quittée.

Ses mains remontent le long de mes côtes alors qu'il se penche pour déposer des baisers sur ma poitrine. Je n'arrive pas à crier, ni à bouger. Mon corps ne répond plus, seules les larmes peuvent couler. Sa tête se relève et je vois ses yeux. Les yeux sans vie de l'homme qui m'avait poursuivi dans la forêt.

Il se relève et remonte ma longue robe jusqu'à mes hanches. J'essaie de crier mais aucun son ne sort de ma bouche. Il se lèche lentement la lèvre avant de se baisser au niveau de mes cuisses. Il fait une série de baisers sur celles-ci, remontant petit à petit. J'essaie désespérément de me débattre mais rien y fait : mon corps refuse de bouger.

— Il ne faut pas faire de bruit. C'est encore plus excitant, tu ne trouves pas ?

Il relève la tête de mes jambes et je sens tout espoir quitter mon corps. Quand ses lèvres s'étirent, du sang se met à couler de sa bouche. Il se met à rire et un autre hurlement reste en travers de ma gorge. Son visage, ses vêtements, tout. Tout son corps est taché de sang comme s'il s'était plongé dans un bain rempli de ce liquide.