09. Ricardo Landez.

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Un râle sort de ma bouche alors que j'essaie d'ouvrir les yeux. Mes oreilles bourdonnent et me donnent un mal de tête insupportable. Je me redresse et me masse les tempes pour apaiser la douleur. Bien sûr, ça fait le contraire et j'en gémis de douleur. J'enlève ma main et grimace en découvrant du sang. Je cligne des yeux, ma vision se floute.

Cependant, je vois assez pour remarquer l'état pitoyable de la voiture. Je me tourne vers mon père encore évanouis contre l'airbag. Il a l'arcade sourcilière en sang et son bras est plié d'une étrange façon. Je bouge pour m'approcher de lui, mais je grogne de douleur. J'ai trop mal aux côtes. J'arrive à attraper son épaule et le secoue en espérant le réveiller.

— Papa...

Je tousse et, sans rien avoir vu venir, je me sens tirer de force. Je n'avais même pas fait attention que l'on m'avait détachée et pourtant on me sort de la voiture. Je n'entends rien et j'ai l'impression que le sol bouge. Un bras entoure mes hanches et m'empêche de tomber.

Je regarde autour de moi et constate que la voiture est entourée d'hommes tous plus musclés les uns que les autres. La peur revient à grands pas alors que mon père se fait aussi sortir de force de la voiture.

Il est réveillé et il se tient le bras. Il se détache de la poigne de l'homme et se redresse, essayant de garder le plus de fierté possible dans cette situation. Un homme avance et je sais déjà que c'est lui qui commande, ça se voit tout de suite. Ils se parlent, mais je n'entends rien, un sifflement acouphène m'assourdit. J'essaie de me concentrer et de retrouver mon audition.

— ...ma surprise quand j'ai appris que Gabriel Dubois était au Mexique, dit le chef de façon ironique. Tu aurais pu me prévenir, on aurait bu un verre, mon ami.

Il sourit à mon père qui reste de marbre. Ils se connaissent ? Finalement son sourire se fane pour laisser place à un visage rempli de haine. Il lève son bras et frappe mon père d'une telle force qu'il en tombe. Dans un sursaut, j'essaie m'approcher, mais l'emprise sur moi se resserre.

Personne ne réagit. J'entends mon père grogner de douleur, mais l'homme reste debout. Il le regarde de haut comme si mon père n'était qu'un moins que rien. Il met sa main dans sa poche et se tourne vers moi. J'ai un mouvement de recul, mais la main qui me tient m'empêche de bouger.

Leur chef est un peu plus jeune que mon père. On voit tout de même des cheveux gris se mélanger aux mèches brunes. Il s'approche et me sourit. Mes cheveux se hérissent quand je me rappelle qu'il a sourit à mon père juste avant de le frapper.

— Je ne me suis pas présenté, commence-t-il d'une voix enjôleuse. Ricardo Landez, et je présume que tu es Pandora.

Je ne réponds à rien, j'en suis incapable. J'ai terriblement peur. Je sens mes jambes trembler alors qu'il s'approche encore plus près. Il lève sa main et je sursaute quand celle-ci me caresse la joue. Mon corps se raidit, je ne peux plus bouger et je me déteste.

— Comment ce connard de Dubois peut-il avoir une aussi belle fille ?

Je frissonne de dégoût et lance un regard de détresse à mon père qui ne nous regarde même pas.

— Je suis heureux d'enfin faire ta connaissance, mi bonita . Depuis le temps que j'entends parler de toi, murmure-il comme si c'était un secret, je commence à comprendre son obsession. (ma jolie)

De quoi parle-t-il ? De quelle obsession parle-t-il ? Il glousse devant mon air d'incompréhension et repart vers mon père qui s'est relevé.

— Qu'est ce que tu veux, Ricardo ? demande mon père d'un ton dédaigneux.

Ce Ricardo éclate d'un rire mauvais avant de faire un signe de tête à un de ses hommes. L'homme réagit de suite au message et s'avance avec rapidité. Il donne un coup de poing dans le ventre de mon père qui en tombe de nouveau à terre.

Chrysanthème Noir | T.1 & T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant