Plusieurs heures sont passées depuis qu'Elias Espera, alias le dirigeant du Cartel de los Espera, est parti.
Plusieurs heures que je suis assis dans le coin de la pièce, à l'exacte opposé de la porte.
Plusieurs heures que je passe et repasse cette scène dans ma tête.
Plusieurs heures que je suis absolument terrifiée à l'idée qu'il franchisse de nouveau la porte. Qu'il revienne pour finir le travail. Sa voix résonne encore et encore dans ma tête. Elle était glaciale, terrifiante, et ses yeux étaient remplis d'une forte envie de meurtre.
Alors je le sais. Si je dois mourir, ce sera de ses mains.
J'aimerais juste oublier ces derniers jours, faire comme s'ils n'avaient jamais eu lieu. Reprendre ma vie comme si Carlos n'en avait jamais fait partie.
Carlos....
Carlos Espera de son vrai nom.
Je me demande s'il comptait me le dire un jour. Je peine à y croire. Je n'arrive pas à croire que Carlos faisait partie d'un tel monde.
J'étais vraiment prêt à faire ma vie avec un trafiquant ? J'espère qu'il n'y a pas plus de secrets, celui-là aura déjà ma mort.
Carlos Espera tu as signé ma mort.
La porte s'ouvre encore une fois et je me lève, bondissant de peur. Un homme entre et détaille la pièce, les sourcils froncés, jusqu'à ce que ses yeux tombent sur moi. Je le reconnais. C'est l'avocat qui est venu au commissariat.
Il est habillé d'un nouveau costard, ses cernes ne sont pas parties, ses cheveux sont décoiffés et tout chez lui me crie qu'il est mort de fatigue. J'ai l'impression qu'il pourrait s'effondrer d'une seconde à l'autre.
Il referme la porte avant de se mettre contre celle-ci. Exactement dans la même position qu'Elias Espera mais ils ne transmettent pas la même aura. Il se veut rassurant alors que le mercenaire ne me transmettait que de la peur.
— Je suis désolé pour Elias, s'excuse-t-il d'une voix fatiguée, et euh...pour tout.
Il semble réfléchir quelques instants alors que je reste collée au mur opposé.
— Ça devrait être à lui de te parler mais on va dire que ce n'est pas vraiment son fort... Tu as dû le remarquer. Par où commencer ? se chuchote-t-il à lui-même.
Je décide de me laisser glisser contre le mur pour m'asseoir sur le sol. Je sens que ce qu'il va me dire va être dur à encaisser.
— Et bien commençons par ce que nous savions avant ce week-end. Carlos était suivi, raconte-t-il avec sérieux. Il... Il avait un mauvais pressentiment pour votre week-end. Il sentait que quelque chose allait arriver alors il nous a fait promettre...
Il se perd dans ses pensées pendant quelques secondes avant de revenir à lui-même avec un visage neutre. C'est comme s'il enlevait toute trace de sentiment, comme s'il portait un masque.
— Si tu sais quelque chose, il faut que tu nous le dise. Une fois fait, tu pourras repartir.
Partir ? Laissez-moi rire. Une fois qu'ils auront ce qu'ils veulent, ils me tueront. Mais quelque chose me surprend. Si Carlos était suivi pourquoi il a tenu à faire ce foutu week-end ?
— Tu es peut-être en danger, reprend-t-il. Si tu as une idée de qui a pu lui faire ça...On pourrait...s'en débarrasser. Tu seras libre et tu pourras reprendre ta vie.
Mes sourcils se haussent et un léger rire jaune m'échappe. S'en "débarrasser". Comme si c'était si simple.
— La personne qui le suivait, ça n'a aucun rapport avec moi, tenté-je.
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Chrysanthème Noir | T.1 & T.2
Action"Peu importe ce qu'on apprend, on ne sait rien." La vie de Pandora, jeune française, bascule lorsqu'elle se réveille dans une chambre d'hôtel vide, sans aucun souvenir. Depuis ce jour, un inconnu lui envoie des lettres malsaines. Elle quitte son pa...