09. Menteur.

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Je cligne des yeux, encore endormie, et grimace en sentant tout mon corps souffrir, mes yeux sont secs, une vive migraine me frappe, mes articulations sont douloureuses. Comme un réflexe, je trouve un verre près de moi et le bois rapidement, me demandant comment j'ai pû me retrouver dans mon lit.

Soudain, tout me revient. La douleur vient immédiatement me lacérer le cœur. Je gémis de douleur, les larmes coulent de nouveau. Je me lève brusquement, jetant mon verre contre le mur avec rage.

"Il n'a pas survécu à ta mort."

JE REFUSE !

Ça ne peut pas être vrai. Je refuse. Non, je refuse !

La porte s'ouvre brusquement sur Matteo qui lève les mains en signe de paix.

— Pandora, je peux t'expliquer.

— M'expliquer ? m'écrié-je. M'EXPLIQUER ?!

— Pandora...

Matteo se rapproche et m'attrape doucement la main. Je le repousse immédiatement. Je ne veux pas de sa pitié, parce que je refuse de croire ce qu'il me dit. Je refuse que ce soit vrai. Je secoue la tête, ma respiration se saccade sous la panique.

— Tu ne comprends pas ! Il m'avait promis ! Il ne peut pas... il...

Mon dos heurte le mur et je peine à reprendre de l'air. Matteo déglutit et je remarque les larmes qui s'accumulent au bord de ses yeux.

— Il m'a menti...

Mes jambes me lâchent et je glisse contre le mur jusqu'au sol. Ma main retrouve ma poitrine parce que mon cœur me fait trop mal. Je sens chaque fissure, chaque morceau qui s'écroule sous la nouvelle de sa mort.

— Il est mort ? murmuré-je. IL EST MORT ?!

Matteo ferme les yeux, comme si je l'avais frappé en plein visage. Je n'arrive plus à respirer convenablement. Mon corps est douloureux. Je sens chaque muscle, chaque organe, chaque veine. Je les sens perdre l'envie de fonctionner, ils ne veulent plus me garder en vie parce que ça devient trop douloureux.

— Il avait PROMIS ! hurlé-je.

Il rouvre les yeux, mais tombe à genoux, les larmes coulent sur ses joues. Je hais le voir ainsi, je hais voir les larmes couler sur ses joues. La preuve que son écroulement me donne. Le preuve qu'Elias n'est plus là.

— C'EST UN MENTEUR ! UN PUTAIN DE MENTEUR !

Il m'avait promis de continuer à vivre. Je m'accrochais à cette promesse, je voulais m'enfuir grâce à elle et tout ça pour quoi ?

— Il n'avait pas le droit...

Plusieurs minutes passent, mes sanglots résonnent dans la chambre. Je sens Matteo hésitant, mais je n'ose pas le regarder.

— Je ne peux pas, murmure-t-il à lui-même.

Il court presque jusqu'à la porte et je le regarde disparaître avant de m'effondrer.

J'observe la lumière du soleil changer chaque heure sans avoir la force de faire un geste. Je ne sais même pas comment j'arrive encore à respirer. La journée passe, mais je ne bouge pas, je reste allongée sur le sol, mes bras autour de mes genoux pliés.

Des mots résonnent dans ma tête. Ils se répètent encore et encore, me narguent douloureusement.

Plus d'espoir. Plus de larmes. Plus de sentiment.

Je le savais. Je savais que je ne devais plus rien espérer. Carlos a mis fin à ma vie ce jour-là. Je n'aurais pas dû espérer survivre. Et maintenant que je suis enfin libre, je ne me suis jamais sentie aussi enchaînée à ma solitude, à ma douleur, à ma vie.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 22 ⏰

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Chrysanthème Noir | T.1 & T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant